Des mots pour les maux
Le mot mucoviscidose vient des termes : mucus visqueux.La fibrose kystique est l'autre nom de la mucoviscidose, plutôt utilisée dans les pays anglo-saxons (« Cystic fibrosis »).
Qu'est-ce que la mucoviscidose ?
La mucoviscidose est une maladie génétique héréditaire, autosomique récessive, c’est-à-dire transmise à la fois par le père et la mère. En effet, cette maladie est liée à une mutation génétique, c'est-à-dire une altération d'un gène, qui ne s’exprime que s’il y a un gène déficient sur chaque chromosome de la paire de chromosome 7. Les gènes détiennent des « codes » qui servent à fabriquer des protéines ayant un rôle défini dans l'organisme. En cas de mutation, le code étant anormal, la protéine le sera aussi et elle ne pourra pas remplir sa fonction.
Dans la mucoviscidose, il s'agit du gène et de la protéine CFTR qui est porté par le chromosome 7. L'acronyme signifie « Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator », soit « régulateur de conductance transmembranaire de la fibrose kystique ».
La mucoviscidose aboutit ainsi à un épaississement des sécrétions de différents organes. Le mucus est un fluide fabriqué par l'organisme dans certains organes. Il tapisse, humidifie et protège les parois. En cas de mucoviscidose, il devient épais et visqueux, ce qui diminue sa fluidité. Il en résulte des conséquences essentiellement au niveau des bronches et des canaux digestifs, dont le fonctionnement s'altère et qui peuvent s'obstruer. Les conséquences majeures s'expriment au niveau des poumons et du pancréas dont le fonctionnement est altéré.
Quels sont les signes de la mucoviscidose ?
Les formes et la gravité de la maladie sont variables d'une personne à l'autre. Les signes de la mucoviscidose peuvent donc apparaître dès la naissance ou plus tardivement. Ils sont liés à l’altération de la sécrétion de fluide ou de mucus par différentes cellules : le mucus sécrété par les cellules des bronches, le mucus du pancréas qui contient des enzymes digestifs, les cellules sudoripares de la peau…
Chez le nouveau-né, il peut y avoir un retard à l’expulsion des premières selles (le « méconium »), ou même un blocage du transit intestinal (« iléus méconial »), avec une reprise plus tardive du poids.
Sur le plan respiratoire, les symptômes se déclarent souvent dans la petite enfance. L'enfant a des quintes de toux, persistantes, répétitives, qui l’épuisent, avec une respiration parfois difficile et sifflante (obstruction des petites bronches). Des infections bronchiques ou pulmonaires à répétition peuvent survenir avec différents types de germes en fonction de l’âge, les plus redoutables étant les infections à Pseudomonas aeruginosa car ils sont souvent résistants aux antibiotiques. Peu à peu, les bronches et la fonction respiratoire se dégradent, jusqu'à l'insuffisance respiratoire chronique. Cela signifie que les poumons n'arrivent plus à oxygéner correctement l'organisme de l’enfant, puis de l’adulte. Le patient adulte est très essoufflé et nécessite alors une oxygénothérapie ou, au stade ultime, une transplantation pulmonaire.
Au niveau de l'appareil digestif, le pancréas est l'organe le plus fréquemment touché (85 % des cas), et comme il est à l’origine de la sécrétion de nombreux enzymes digestifs, et en particulier ceux qui digèrent les graisses, la digestion se fait alors moins bien (insuffisance pancréatique).
Cela se traduit par des troubles du transit avec des selles pâteuses, fétides et abondantes, voire une diarrhée graisseuse (« stéatorrhée ») et des maux de ventre. A cela s'ajoute une dénutrition avec des déficits multiples, notamment sur les vitamines qui ont besoin des graisses pour pouvoir être absorbées (A, D, E et K), avec un retard de poids ou de croissance pouvant apparaître peu de temps après la naissance. Rare dans l’enfance, les personnes adultes atteintes peuvent également développer un diabète, avec ses complications propres, ou une cirrhose du foie (dans 15 à 20 % des cas), en raison d’une « cirrhose biliaire primitive » liée à la bile épaisse qui bouche les canaux qui transportent la bile dans le foie. La cirrhose peut se compliquer d’une hypertension dans la veine centrale du foie (« hypertension portale »), responsable de varices dans l’œsophage (avec un risque d’hémorragie digestive aiguë en cas de rupture) et d’un épanchement dans le ventre (« ascite »).
Une stérilité masculine est présente dans la quasi-totalité des cas en raison d’une obstruction des canaux déférents. Chez la femme, une stérilité peut survenir en raison de l’épaississement de la glaire du col de l’utérus qui rend difficile la pénétration des spermatozoïdes dans l’utérus. La peau peut avoir un goût salé lors des baisers (modifications de la sueur).
Quelle est la cause de la mucoviscidose ?
La mucoviscidose est due à une anomalie de fonctionnement d'une protéine dont le rôle est le transport du chlore à travers les membranes des cellules. Ce dérèglement entraîne une viscosité des sécrétions dans différents organes qui sécrètent un fluide ou un mucus, responsable des symptômes cliniques.
Génétiquement, la cause est l'altération, qu'on appelle scientifiquement « mutation », du gène CFTR situé sur le chromosome 7. Ce gène régule le transport du chlore à travers les membranes des cellules. Il existe plus de 1200 mutations différentes de ce gène pouvant être responsables de la mucoviscidose, et il n’y a pas de de corrélation exacte entre le type de mutation et les signes cliniques. On ne peut donc pas prédire la gravité de la maladie à partir l’identification de la mutation.
Comment se transmet la mucoviscidose ?
La transmission de la mucoviscidose est autosomique récessive. Cela signifie que, pour développer la maladie, il faut être porteur du gène muté sur les deux chromosomes 7, c’est-à-dire que chaque parent ait transmis l’anomalie à partir de l’un de ses chromosomes 7 et que ce soient les 2 chromosomes 7 porteurs de l’anomalie qui aient été transmis en même temps par le père et la mère.
Si seulement un des deux gènes est muté, l'individu n'est pas malade mais appelé « porteur sain ». Un enfant risquera donc d'être atteint si ses deux parents sont porteurs sains. Dans ce cas, à chaque grossesse pour ce couple, il existe un risque sur 4 pour l'enfant d'hériter des deux gènes mutés et donc de développer la maladie.