La névralgie cervico-brachiale (NCB) est une douleur vive et lancinante du bras, dans un territoire correspondant à l’innervation d’une des racines nerveuses du cou. On parle de « sciatique du bras » et il s’agit en réalité d’une « radiculalgie », une inflammation d'une racine nerveuse de cause surtout arthrosique.
La névralgie cervico-brachiale (NCB), ou « sciatique du bras », traduit la souffrance d'une des racines nerveuses qui innervent le bras (5e, 6e, 7e, 8e racines cervicales ou 1ère racine dorsale) : on parle de névralgie cervico-brachiale devant une douleur qui descend du cou dans l’épaule ou le bras et l’avant-bras, jusque dans la main. Ce sont surtout les 6e, 7e et 8e racines qui sont les plus souvent touchées.
Il s'agit d'une douleur à type de « radiculalgie », c’est-à-dire qu’elle est due à une irritation, avec inflammation d'une des racines qui constituent le « plexus brachial », puis les nerfs, qui innervent le bras sur les versants moteur et sensitif. Elle témoigne d’un conflit entre la racine nerveuse et une déformation de la colonne vertébrale : une hernie discale et/ou une arthrose des vertèbres adjacentes.
Les racines nerveuses naissent de la moelle épinière et émergent, à chaque étage vertébral, du canal cervical (à droite et gauche) par un « trou de conjugaison » (ou « foramen »). Il s’agit d’un trou latéral délimité en avant par les corps vertébraux et le disque intervertébral, en arrière par les articulations articulaires postérieures et, en haut et en bas, par les pédicules vertébraux.
En se regroupant, les racines vont aller d’abord former le « plexus brachial », se répartir entre les nerfs qui innervent la peau (sensibilité) et commandent les muscles (motricité) des membres supérieurs.
Le « disque intervertébral » est intercalé entre deux vertèbres et sert à la fois d’amortisseur et d’articulation entre chaque vertèbre. Il s’agit d’une galette circulaire, constituée d'une partie périphérique appelée « annulus », et d'une partie centrale dénommée « nucleus pulposus ». Si l'annulus est de consistance fibreuse, le nucleus est plutôt gélatineux. Sous l'effet des contraintes mécaniques répétées liées aux mouvements, le disque va souffrir et l'annulus va progressivement se fissurer. Ces fissures apparaissent essentiellement dans la partie postérieure de l’annulus, qui est donc la plus exposée aux efforts. Le contenu gélatineux du disque, le nucléus, va pouvoir s'infiltrer dans les fissures et faire saillie dans l'espace en arrière du disque, au contact d’un ligament richement innervé et des racines qui passent dans le canal vertébral : c'est la hernie discale.
Il existe des névralgies cervico-brachiales communes, en rapport avec une anomalie dégénérative du disque et/ou des vertèbres, et des névralgies cervico-brachiales « symptomatiques » qui témoignent d’une maladie associée qui peut être inflammatoire, infectieuse ou tumorale.
Le principal signe de la névralgie cervico-brachiale est une douleur, le plus souvent vive et lancinante, de l’épaule ou du bras et qui descend dans l’avant-bras et la main. Elle peut être associée à une douleur et une raideur du cou, ainsi qu’à des décharges électriques ou des fourmillements (« paresthésies ») avec un engourdissement dans les doigts quand elle est complète.
Parfois, la douleur du cou (« cervicalgie ») n’est pas au premier plan, la névralgie cervico-brachiale est « tronquée » et son trajet est raccourci avec uniquement des douleurs violentes au niveau du coude ou de l’épaule, ce qui en complique le diagnostic.
Ce qui est caractéristique c’est qu’aucun changement de position du bras ne vient soulager complètement cette douleur, alors que les mouvements du cou l’aggravent. Une atypie est que la position couchée, qui normalement améliore la plupart des douleurs de la colonne vertébrale, augmente la douleur et rend le sommeil quasi-impossible. Cela s’explique par le fait que la racine qui souffre est gonflée et hypersensible, de plus elle est à l’étroit dans le canal inextensible par où elle sort de la colonne vertébrale. Or elle sort en même temps qu’une veine et une artère : en position couchée, le sang remonte dans le haut du corps et gonfle les veines qui accompagnent les racines à l’émergence de la colonne, ce qui réduit encore la place disponible pour la racine dans un canal inextensible… et la douleur augmente. Dans ces cas, les malades préfèrent dormir en position demi-assise… généralement sur le canapé pour ne pas gêner leur conjoint ou conjointe.
Dans certains cas, la névralgie cervico-brachiale est une véritable urgence en raison de l’intensité de cette douleur, et l’épuisement qu’elle provoque. Dans d’autres cas, ce sont surtout des fourmillements et des engourdissements dans les doigts.
La radiculalgie est souvent due à un disque vertébral en mauvais état dans le cou ou à de l’arthrose : la névralgie cervico-brachiale est donc fréquemment précédée d’épisodes de douleurs et/ou blocages du cou.
Les deux causes principales de névralgie cervico-brachiale sont l'arthrose du cou et la hernie ou la protrusion discale (nodule fibreux). Contrairement aux sciatiques lombaires, ces deux causes sont le plus souvent associées à la colonne cervicale, même chez les personnes jeunes (30 à 40 ans). Le cou ayant des mouvements très prononcés et les vertèbres cervicales étant très mobiles, il est fréquent de voir des disques intervertébraux cervicaux détériorés dès la trentaine, en particulier entre la 4e et la 5e vertèbre cervicale et/ou entre la 5e et la 6e vertèbre cervicale, avec une déformation/arthrose des rebords supéro-postérieurs des vertèbres (« uncarthrose »). Ces déformations osseuses, les « ostéophytes » ou « becs de perroquet », associés aux débords discaux (« nodules fibreux »), vont venir empiéter sur le « trou de conjugaison », orifice par lequel la racine nerveuse sort de chaque côté, en arrière de la vertèbre.
Il existe également des névralgies cervico-brachiales d'origine purement discale, en général chez la personne jeune : elles traduisent une compression par une « hernie molle », et leur début en est généralement brutal. De la même façon, des névralgies cervico-brachiales purement arthrosiques existent chez la personne âgée où les disques n’existent quasiment plus (résidu fibreux).
Les causes des névralgies cervico-brachiales symptomatiques recouvrent les lésions apparues après un traumatisme cervical (fractures et/ou luxations des vertèbres cervicales), lors d'une infection du disque intervertébral (spondylodiscite infectieuse), en cas de tumeur maligne (métastase osseuse ou myélome de la colonne cervicale) ou de tumeur bénigne (ostéome ostéoïde, kyste anévrysmal).
La principale complication de la névralgie cervico-brachiale est la résistance au traitement médical d’une radiculalgie hyperalgique qui imposera la chirurgie dans un délai beaucoup plus court.
Dans certains cas, il est possible de voir apparaître un déficit sensitif, assez fréquent, ou moteur, plus rare, mais ce dernier est une indication à la chirurgie de libération rapide de la racine nerveuse.
Dans certain cas l’arthrose est exubérante et s’accompagne d’un rétrécissement associé du canal cervical où se trouve la moelle épinière que cette arthrose va comprimer avec un risque de dégénérescence irréversible de la moelle épinière : C’est ce que l’on appelle une « myélopathie cervicarthrosique ».