Quelle est la prise en charge en cas de toxoplasmose pendant la grossesse ?
En cas de toxoplasmose contractée pendant la grossesse (« séroconversion » = apparition d’anticorps pendant la grossesse), un suivi de la femme enceinte sera effectué dans un centre spécialisé. Le but de ce suivi est d'estimer les risques de transmission au fœtus et de les limiter au maximum. En attendant le bilan spécialisé, un traitement par un antibiotique est instauré (spiramycine).
En effet, une infection chez la mère ne sera pas systématiquement transmise au fœtus, loin de là. Un prélèvement de liquide amniotique (amniocentèse) peut être proposé, il permet de savoir avec certitude si le fœtus a contracté ou non l'infection. Un suivi régulier par échographie est donc mis en place jusqu'à l’accouchement pour dépister d'éventuels signes de la maladie.
En cas de preuve d’une infection congénitale (présence de l’ADN du toxoplasme dans le liquide amniotique), une association d'antibiotiques sera prescrite tout au long de la grossesse chez la femme enceinte (pyriméthamine et sulfadiazine). Ce traitement vise à réduire les risques de transmission du parasite au fœtus et les complications qu’il peut lui provoquer. Ces médicaments peuvent être responsables d’une carence en acide folique et d’une anémie, qui ne sont pas bonnes pour la grossesse. Pour éviter cela, la supplémentation en acide folique sous forme de comprimés est indispensable pendant la durée du traitement, donc de la grossesse.
A la naissance, le nouveau-né recevra également des antibiotiques adaptés (pyriméthamine et sulfadiazine) pendant un an et il bénéficiera d'une surveillance rapprochée.
En l’absence de preuve d’une infection congénitale, seule la spiramycine sera prescrite chez la mère jusqu’à l’accouchement et le bilan chez le nouveau-né.
Quels sont les principes du traitement de la toxoplasmose en dehors de la grossesse ?
En cas de toxoplasmose non sévère diagnostiquée chez une personne en bonne santé, aucun traitement n'est nécessaire.
Des antibiotiques sont prescrits et utiles uniquement s'il existe des complications (rares) ou si les symptômes persistent. La plupart du temps, aucun antibiotique n’est prescrit. En cas de toxoplasmose chez la personne immunodéprimée, un traitement est systématiquement et rapidement mis en place : il s'agit d'une association de deux antibiotiques (pyriméthamine et sulfadiazine ou clindamycine) à laquelle est associée de l’acide folique (la vitamine B9).
Ce double traitement est prescrit pour plusieurs semaines. Il en est de même en cas d’atteinte oculaire chez une personne non-immunodéprimée.