Quels sont les principes du traitement d’une myopie ?
Le traitement de la myopie repose habituellement sur la correction de la vue par des lunettes (verres concaves divergents) ou des lentilles de contact.
Pour obtenir une vision nette, l’image des objets lointains doit être reculée pour être focalisée juste sur la rétine. La correction de la myopie a donc pour but de modifier le trajet des rayons lumineux avec des verres concaves pour que ceux-ci convergent exactement sur la rétine.
Quand la myopie est stabilisée, il est possible d’envisager un traitement chirurgical avec chirurgie réfractive par kératotomie radiaire au laser Excimer.
Comment corriger médicalement une myopie ?
La correction de la vue par des lunettes ou des lentilles est dépendante de l’examen ophtalmologique.
C’est l’ophtalmologiste qui prescrira des verres ou des lentilles adaptés pour corriger la vision. A noter que, sous certaines conditions et dans certains pays, l’opticien-optométriste peut renouveler le matériel optique avec une ordonnance valable plusieurs années et après un examen de la vue.
L’examen permettra de contrôler la qualité de la vision et l’état de l’œil, le contrôle médical réalisé par le médecin ophtalmologiste préviendra d’éventuelles maladies oculaires. Les lunettes ou les lentilles seront portées uniquement de jour, uniquement de nuit ou en permanence, selon le type de myopie et de lentille. En cas de myopie faible, les lunettes ou les lentilles peuvent être nécessaires uniquement lorsque l’on conduit ou au spectacle.
Dans les myopies modérées, il est possible de porter des lunettes ou des lentilles dans la journée, mais il est possible de ne porter des lentilles spéciales que la nuit : celles-ci corrigeront la forme de l’œil pour la journée. Ces lentilles rigides sont « à géométrie inversée » et sont fabriquées sur mesure. Elles modifient la répartition des cellules épithéliales de la cornée, créant ainsi un effet optique ou « réfractif ». Ce sont des lentilles rigides d’orthokératologie qui doivent ainsi être portées au moins 6 à 8 heures chaque nuit pour obtenir cet effet réfractif qui reste durable pendant environ 24 à 48 heures avant de redevenir comme avant.
La plupart des lentilles sont à usage unique, à ne porter qu’une journée, mais il est possible de mettre, chaque jour, des lentilles qui seront utilisées pendant un trimestre, une semestre… (et de les désinfecter la nuit).
En quoi consiste la chirurgie réfractive au laser ?
La chirurgie au laser Excimer consiste à modifier la forme de la cornée ce qui permet de modifier le trajet des rayons lumineux dans l’œil. Elle peut corriger la myopie légère à modérée lorsque celle-ci est stabilisée.
La chirurgie réfractive au laser est réalisée en milieu chirurgical, mais elle ne nécessite pas d’hospitalisation. L’opération se déroule, patient allongé, sous anesthésie locale par instillation d’un collyre anesthésiant. Différentes techniques au laser peuvent être proposées la technique la plus adaptée à chaque patient sera choisie par le chirurgien. Il peut s’agir de photo-ablation au laser Excimer de surface : après avoir retiré la couche superficielle de la cornée (« pelage de la cornée »), des impacts de laser sont appliqués sur la surface de la cornée afin d’en modifier la forme. En fin d’intervention une lentille thérapeutique ou un pansement est mis en place. Cette technique est pratiquée depuis les années 1990 et elle peut être associée dans certains cas à des traitements médicamenteux ou physiques.
On peut également faire appel à la photo-ablation au laser Excimer dans l’épaisseur de la cornée (Lasik). Dans cette procédure, le laser est appliqué dans l’épaisseur de la cornée après découpe chirurgicale d’un volet de cornée qui est remis en place en fin d’intervention. La photo-ablation Lasik est pratiquée également depuis les années 1990. Un troisième technique consiste en des incisions et ablations intra-cornéennes au laser Femtoseconde. Ce laser peut inciser l’intérieur de la cornée ou en disséquer une petite portion qui est ensuite extraite au travers d’une incision. Cette technique a été développée depuis la fin des années 2000.
Les incidents ou les difficultés peropératoires sont rares mais imprévisibles : la découpe d’un volet cornéen peut être imparfaite, ce qui peut altérer la forme et ou la transparence de la cornée.
Si lors de la photoablation au laser Excimer de surface, l’œil opéré est douloureux pendant environ 3 jours et la récupération de la vision progressive, dans la très grande majorité des opérations au Lasik et au laser femtoseconde, l’œil opéré est peu ou pas douloureux et la récupération visuelle est très rapide.
Les soins locaux sont réduits à l’instillation de gouttes prescrites par le chirurgien ophtalmologue.
Après toute chirurgie par photoablation au laser excimer, le port de verres filtrant contre les ultraviolets est recommandé pendant environ deux mois lors de l’exposition au soleil.
Quelles sont les complications de la chirurgie réfractive ?
La correction optique recherchée ne peut jamais être complètement garantie car elle dépend aussi des phénomènes de cicatrisation qui sont variables d’une personne à l’autre.
Une correction complémentaire par lunettes ou par lentilles de contact ou une nouvelle intervention sont parfois nécessaires.
Les complications sévères sont très rares mais elles peuvent aboutir à une réduction nette de l’acuité visuelle, même après correction, voire dans les cas les plus extrêmes à la perte de la vision. La perte de la vision est le plus souvent secondaire à une infection, une inflammation ou une cicatrisation anormale qui peut provoquer une opacification de la cornée.
Une déformation de la cornée (« ectasie ») peut survenir en post-opératoire et être responsable d’un astigmatisme irrégulier.
Une anomalie de réalisation du volet ou un déplacement secondaire du volet cornéen effectué lors du Lasik peuvent survenir : ils imposent une remise en place chirurgicale précoce.
D’autres conséquences moins sévères peuvent survenir et notamment une perception de halos lumineux, une sécheresse de l’œil qui vont cependant régresser dans les premiers mois. Il peut persister une tendance à l’éblouissement, une gêne à la vision nocturne, une vision dédoublée ou une déformation des images.
Ces complications transitoires ou définitives peuvent parfois nécessiter un traitement médical ou un traitement chirurgical adapté.