Des mots pour les maux
Le mot salpingite est composé du terme « salpinx » et du suffixe « -ite ».
Le terme salpinx désigne les trompes de Fallope. Il s'agit des organes génitaux féminins qui relient l'utérus à chacun des deux ovaires. Le suffixe -ite est couramment utilisé dans le langage médical pour désigner l'inflammation de l'organe en question. La salpingite est donc une inflammation d'une ou des trompes. Il s'agit d'une infection génitale dite « haute ».
Les infections génitales sont, en effet, regroupées en infections génitales basses et infections génitales hautes. Les premières concernent la vulve, le vagin et la partie externe du col de l'utérus. Les secondes sont celles qui concernent la partie interne du col de l'utérus, l'utérus, les trompes ainsi que le pelvis.
Qu'est-ce qu'une salpingite ?
Une salpingite est une infection d'une ou des 2 trompes de Fallope suite à la migration d'une bactérie le plus souvent depuis le vagin via le col utérin et l’utérus et son endomètre.
Quels sont les signes d'une salpingite ?
Souvent, la salpingite est inapparente (« asymptomatique ») : aucun symptôme n'est ressenti par la malade. Elle passe alors inaperçue et est découverte tardivement et par hasard lors d'un bilan, notamment en cas d'infertilité.
Lorsque des symptômes sont présents, ceux-ci sont variables en fonction de la bactérie responsable. La femme peut présenter de la fièvre, des douleurs du bas ventre, des pertes anormales, des métrorragies (pertes de sang) ou encore des symptômes digestifs tels que des nausées ou ballonnements.
Quelles sont les causes de salpingite ?
Les salpingites sont des infections dues à des bactéries. Dans la majorité des cas, il s'agit d'une infection sexuellement transmissible (IST) liée aux germes habituels lors de ces infections : Chlamydiae trachomatis, Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) ou un mycoplasme.
L'infection peut également être due à une contamination par une bactérie lors d'un geste à l’intérieur de l’utérus (« endoutérin ») comme une hystéroscopie, un curetage, une interruption volontaire de grossesse ou la pose d'un dispositif intra-utérin (stérilet).
Dans de rares cas, la contamination fait suite à une infection de voisinage comme une appendicite ou une sigmoïdite (infection de la partie terminale du gros intestin).
Quels sont les facteurs de risque de la salpingite ?
Les facteurs de risque sont tout d'abord ceux des infections sexuellement transmissibles : être une femme jeune de 15 à 25 ans, avoir des rapports sexuels non protégés et/ou des partenaires sexuels multiples, avoir déjà eu une infection sexuellement transmissible.
Les autres facteurs de risque sont liés au risque de contamination après un geste médical : avoir un dispositif intra utérin (stérilet) ou avoir récemment eu un geste à l’intérieur de l’utérus (geste endo-utérin).
Quelles sont les complications de la salpingite ?
Il existe deux types de complication de la salpingite : les complications aiguës qui surviennent peu de temps après le début de l'infection et les complications chroniques qui surviennent à distance.
Les complications aiguës sont rares mais peuvent être très graves. Initialement le risque de la salpingite est l'aggravation de l'infection avec l'évolution vers une infection sévère de la cavité de du ventre (abdomen) et du petit-bassin, ou pelvis, (pelvipéritonite), une collection purulente (abcès) de la trompe (« pyosalpinx ») ou un abcès du pelvis. L'infection peut également être responsable de la formation d'un caillot de sang dans une veine du petit-bassin (phlébite pelvienne).
Les complications chroniques surviennent en l'absence de traitement lors de l'infection initiale avec une infection et une inflammation de la trompe qui se chronicise. La femme peut alors avoir à terme une stérilité due à l'inflammation locale, l'existence d'adhérence ou l'obstruction des trompes. La salpingite peut également être responsable de grossesse extra-utérine (développement d'une grossesse à l’intérieur de la trompe au lieu de l’utérus) avec un risque de rupture de la trompe lors du développement de cette grossesse (hémorragie dans la cavité péritonéale qui est une urgence chirurgicale) ou de douleurs pelviennes chroniques.