Comment surveiller une leucémie myéloïde chronique ?
Les traitements de la LMC peuvent entraîner quelques effets indésirables. Les plus fréquents sont des crampes au niveau des jambes, ainsi que des œdèmes (gonflements de la peau), touchant notamment le visage, en particulier les paupières. Les œdèmes apparaissent surtout au début du traitement. Une prise de poids est également fréquemment rapportée, ainsi que des troubles digestifs (nausées, vomissements ou diarrhée). Ces effets indésirables ne sont pas systématiques et leur intensité est variable d’une personne à une autre et d’un traitement à l’autre.
Avec l’amélioration des traitements pas inhibiteurs de tyrosine kinase, les malades devront subir des examens de santé réguliers, incluant une numération globulaire et d’autres analyses pour déterminer l’étendue et la stabilité de la rémission cytogénétique et moléculaire.
Les personnes sous traitement qui présentent une normalisation de leurs globules blancs doivent consulter leur hématologue tous les trois à quatre mois. Les consultations visent à vérifier l’état de santé général. Elles donnent également lieu à différents examens sanguins, en particulier une mesure de la quantité de BCR-ABL dans le sang afin de surveiller la persistance de la rémission moléculaire. Des analyses de sang périodiques par PCR pour suivre la réaction au traitement devront se poursuivre indéfiniment.
Une fois la réponse cytogénétique complète et la rémission moléculaire majeure obtenue, le contrôle cytogénétique doit être effectué tous les 12 mois et le contrôle moléculaire par PCR doit être réalisé tous les 6 mois.
Grâce aux médicaments actuels, les personnes atteintes de leucémie myéloïde chroniques sous traitement peuvent aujourd’hui mener une vie quasi normale.
Faudra-t-il toujours prendre un traitement ?
Dans la LMC, une nouvelle stratégie est en train de se dessiner et, dans la mesure où les malades seront traités plus tôt par inhibiteur de tyrosine kinase, les résultats devraient encore s’améliorer.
Les malades sont mis en rémission rapidement avec un inhibiteur de la tyrosine kinase qui sera utilisé beaucoup plus tôt dans le cours évolutif de la maladie, l’imatinib ou le nilotinib d’emblée, avec une meilleure réponse.
Une fois la réponse moléculaire profonde obtenue, il est possible d’espérer une rémission prolongée sans traitement pour au moins la moitié des malades, et en cas de rechute, il est possible de reprendre l’inhibiteur de tyrosine kinase avec le même bénéfice qu’initialement.
Tous ces malades auraient donc des « congés médicamenteux » et pour la moitié d’entre eux, ces congés pourront se prolonger bien au-delà de « l’année sabbatique ». Cette stratégie a été validée par une autorisation de mise sur le marché du nilotinib.
Des stratégies d’association de différents traitements sont également en cours afin de tester la possibilité d’une guérison.