La dengue, aussi appelée « grippe tropicale », est une infection virale liée à un arbovirus, transmis par la piqûre d’un moustique du genre Aedes (moustique tigre) porteur d’un des 4 virus de la dengue. Le syndrome de type grippal peut évoluer vers des complications hémorragiques potentiellement mortelles (« dengue sévère »).
La dengue est aussi appelée « grippe tropicale » parce qu’elle se présente le plus souvent sous la forme d’une grippe en pays tropical.
Les moustiques du genre Aedes comprennent entre autres le moustique tigre qui est désormais présent en France métropolitaine dans plus de 50 départements.
L’infection par l’un des 4 virus de la dengue est le plus souvent inapparente (« asymptomatique ») (50 à 90 % des cas). Mais la dengue dans sa forme la plus traditionnelle se déclenche brutalement 3 à 7 jours après la piqûre infectante (« incubation ») par l’apparition d’une forte fièvre souvent accompagnée de maux de tête avec douleurs en arrière des yeux (« rétro-orbitaires »), de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires (« courbatures ») et, vers le 5ème jour, d’une éruption cutanée qui ressemble à celle de la rougeole (plaques rougeâtres).
Au bout de 3 à 4 jours de fièvre, une brève rémission peut être observée avant une ré-aggravation des signes, voire l’apparition de signes hémorragiques minimes : hémorragies conjonctivales, saignements de nez ou ecchymoses sans traumatisme évident.
Le plus souvent, ces signes hémorragiques régressent rapidement au bout d’une semaine. La guérison s’accompagne d’une convalescence d’une quinzaine de jours. La dengue dans sa forme classique, bien qu’invalidante, n’est pas considérée comme une maladie sévère comme peut l’être sa forme hémorragique : la « dengue hémorragique ».
La dengue est secondaire à une infection par l’un des 4 virus de la dengue, virus qui est transmis par un moustique du genre Aedes (« arbovirose »). Le virus de la dengue est un flavivirus, comme le virus du Chikungunya ou le virus de la fièvre jaune. Il est transmis à l’homme par les moustiques femelles. Alors que le moustique vecteur principal est Aedes aegypti, qui n’est pas retrouvé en France métropolitaine (présence aux Antilles Françaises), il existe des foyers de son vecteur secondaire, Aedes albopictus (ou « moustique tigre »), aux Antilles, à la Réunion et dans une cinquantaine de départements de la France métropolitaine, faisant craindre une circulation endémique du virus en France.
Les souches du virus de la dengue se répartissent en quatre sérotypes distincts : DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. Cette multiplicité des virus complique les recherches sur la vaccination. En effet, l’immunité acquise en réponse à l’infection par l’un des sérotypes du virus confère une immunité protectrice contre le sérotype responsable de l’infection initiale mais, en revanche, pas contre les autres sérotypes. La conséquence est qu’une personne est susceptible d’être infectée par chacun des quatre sérotypes de la dengue au cours de sa vie si elle vit en zone endémique. C’est un phénomène qui pose problème car les infections ultérieures avec un des trois autres sérotypes augmenteraient le risque de développer une dengue sévère, dite « dengue hémorragique ».
Initialement décrite dans les régions tropicales et subtropicales dans le monde entier, avec une prédilection pour les zones urbaines et semi-urbaines (70 % des dengues sévères ou compliquées en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental), la fréquence et la gravité de cette maladie ont augmenté rapidement ces dernières années en Amérique latine et dans les Caraïbes. L’Afrique et la Méditerranée orientale ont également enregistré davantage d’épidémies au cours des dix dernières années. Dernièrement, plus d’un millier de cas de dengue ont été confirmés à la Réunion.
Chez certains malades, pour des raisons mal comprises, la maladie peut évoluer vers deux formes graves : la « dengue hémorragique », puis la « dengue avec syndrome de choc », qui est mortelle.
La forme hémorragique de la maladie, qui complique environ 1 % des cas dans le monde, est extrêmement sévère : la fièvre persiste et des hémorragies multiples, notamment de l’intestin et de l’estomac, de la peau et du cerveau peuvent survenir, avec une anémie aiguë.
Chez les enfants de moins de quinze ans notamment, un état de « choc hypovolémique » (décoloration et froideur de la peau, effondrement de la pression artérielle et pouls imperceptible) peut s’installer en raison de lésions des petits vaisseaux sanguins qui se mettent à fuir, ceci pouvant aboutir à une défaillance cardiaque et circulatoire. Sans perfusion massive immédiate, ce choc peut provoquer la mort.
Si la dengue hémorragique et le choc hypovolémique sont des complications potentiellement mortelles, le diagnostic clinique précoce et une prise en charge clinique rapide permettent souvent de sauver des vies.