Quels sont les principes du traitement de la mononucléose infectieuse ?
Le traitement de la mononucléose est purement symptomatique, c'est-à-dire qu'il visera à réduire les différents symptômes de la maladie.
Une hydratation correcte est nécessaire. Des médicaments, tels que le paracétamol, contre la fièvre et les douleurs, seront prescrits. Il est également préconisé de bien se reposer lorsque la fatigue est intense. Ainsi, un arrêt de travail peut être prescrit par le médecin mais il n'est pas systématique, et sera le plus souvent de courte durée.
La mononucléose infectieuse peut provoquer l'augmentation de taille de la rate. Elle devient alors plus fragile et peut se rompre en cas de traumatisme, il s'agit alors d'une urgence vitale. C'est pourquoi il est tout à fait déconseillé d'effectuer une activité physique à risque dans le premier mois qui suit les symptômes de la maladie.
Les antiviraux, tels qu’aciclovir ou valaciclovir, ne doivent pas être utilisés chez les patients qui ne sont pas immunodéprimés. Ils diminuent certes la réplication du virus EBV dans la gorge, de manière transitoire, mais n’ont aucun effet sur la gravité, ni sur l’évolution de la maladie aiguë, pas plus que sur l’incidence et le type des complications tardives.
Les corticostéroïdes ne doivent pas non plus être utilisés dans une mononucléose infectieuse sans complication. Ils ne doivent être envisagés qu’en cas de réactions inflammatoires graves et généralisées, de baisse importante des globules blancs ou de complications respiratoires locales (« stridor ») ou de menace de rupture de rate. Dans ce cas, il s’agit d’une corticothérapie, à la dose de 1 à 2 mg de prednisone par kg de poids corporel et par jour, en cure courte.
Pourquoi les antibiotiques sont inutiles en cas de mononucléose infectieuse ?
La mononucléose infectieuse est causée par un virus. Les antibiotiques sont efficaces uniquement envers les bactéries, ainsi ils sont inutiles en cas de mononucléose infectieuse. De plus, la prise d’antibiotiques de type amoxicilline au cours d’une mononucléose déclenche une éruption cutanée très importante avec plaques rouges marquées.
Faut-il un arrêt de travail ou une éviction scolaire en cas de mononucléose infectieuse ?
L'arrêt de travail ou l'éviction scolaire n'est pas systématique en cas de mononucléose infectieuse. Cela dépend des symptômes ressentis et de leur intensité. En cas de très grande fatigue, fièvre et mal de gorge important, il pourra être prescrit jusqu'à la disparition des symptômes.
Bien que la personne reste contagieuse longtemps après (jusqu’à 6 mois), il n'est pas recommandé de poursuivre l'arrêt de travail pour cette raison, des mesures simples d'hygiène suffisent à réduire le risque de transmission.
Que faire chez le sportif ?
En raison de grande fréquence chez les jeunes de 15 à 25 ans, la mononucléose infectieuse touche très souvent des sportifs amateurs ou de haut niveau.
Si une infection aiguë à EBV est confirmée, une interdiction absolue de sport est généralement indiquée tant que le patient est fébrile. Dès que les problèmes s’atténuent et que le traitement symptomatique est interrompu, le sportif peut reprendre un entraînement prudent, nettement inférieur à son seuil de performance habituel (petit jogging...). La durée d’entraînement peut être augmentée jour après jour.
En fonction du sport et de la gravité clinique de la mononucléose infectieuse, les sportifs de haut niveau doivent absolument faire une pause vis-à-vis de la compétition de 6 à 12 semaines. Mais il arrive qu’ils doivent attendre 6 à 12 mois avant de retrouver leur niveau de performance précédent.
Pour les sports à risque de traumatisme du ventre (combat et sports de contact, football, ski, cyclisme...), l’interdiction de reprise du sport est absolue dans les 3 à 4 semaines suivant le début des symptômes de mononucléose infectieuse à EBV, car selon la littérature il y a un risque accru de rupture de rate. Il sera nécessaire de faire une échographie du ventre avant de reprendre ce type de sport et de retarder la reprise du sport si la rate est augmentée nettement de volume (« splénomégalie »).