Comment prévenir une ostéomalacie ?
Il est admis maintenant que pour prévenir du rachitisme et de l’ostéomalacie, un taux sanguin de plus de 20 ng/l doit être maintenu, mais pour avoir le meilleur effet sur le métabolisme du calcium, le métabolisme osseux et musculaire, il faudrait maintenir un taux au-dessus de 30 ng/ml (75 nmol/l).
Des données épidémiologiques suggèrent un bénéfice également pour les maladies non osseuses avec des taux également au-dessus de 30 ng/ml, mais peu d’études randomisées contrôlées ont réellement montré un bénéfice pour la santé.
Pour obtenir ces taux, on considère qu’il faut une exposition au soleil minimale comme suit : exposition des jambes et des bras (avec protection solaire sur le visage), durant 5 à 30 minutes, deux fois par semaine entre dix heures et quinze heures de la journée.
Les peaux foncées nécessitent une augmentation du temps d’exposition au soleil de trois à cinq fois.
Une crème solaire avec un indice de 30 réduirait la synthèse de vitamine D de plus de 95 %. À noter que la vitamine D produite par la peau a une demi-vie deux fois plus longue environ que la vitamine D ingérée.
Au-delà de l’exposition au soleil, l’alimentation doit être ajustée pour inclure suffisamment d’aliments riches en vitamine D et l’on peut s’appuyer sur les sources alimentaires de vitamine D déterminées par la Base de données Ciqual, ANSES, qui s’exprime en μg/100g (1 μg = 40 UI)
Huile de foie de morue = 200
Saumon, hareng, anchois, pilchard = 12-20
Sardine, truite arc en ciel, maquereau, margarine = 8-12
Anguille, thon, huître, caviar, jaune d'œuf = 3-8
Truite des rivières, limande, œufs de lompe = 1,5-3
Foies de génisse et d'agneau, beurre, jambon, lard, pâtés, champignons = 0,6-1,5
Chez les enfants allaités, il est particulièrement important de commencer les suppléments de vitamine D dès la naissance, parce que le lait maternel contient peu de vitamine D. On donne des suppléments aux nourrissons jusqu’à l’âge de 6 mois, quand leur alimentation devient plus variée. Pour les nourrissons alimentés par des formules, les formules vendues dans le commerce contiennent suffisamment de vitamine D.
Quand faut-il faire un dosage de la vitamine D ?
Il n’est actuellement pas recommandé de faire un dépistage systématique d’un déficit ou d’une carence en vitamine D dans la population adulte. On peut cependant la considérer chez tout adulte à risque de présenter un déficit, c’est-à-dire tout adulte qui ne consomme pas au minimum 1000 UI de vitamine D par jour ou ne s’expose pas suffisamment durant le printemps, l’été et l’automne.
Indépendamment de l’ingestion de vitamine D ou de l’exposition au soleil, il est recommandé de dépister les déficits chez les personnes présentant des situations à risques (maladies de l’intestin, du foie ou du rein, après chirurgie bariatrique, traitements antiépileptiques…). Les personnes qui souffrent de troubles chroniques du foie ou du rein ont besoin de préparations spécifiques en vitamine D.
Les personnes âgées sont plus susceptibles de développer une carence en vitamine D car l’absorption intestinale est plus faible, car elles s’exposent moins au soleil, car elles sont souvent confinées à la maison, ou dans un EPHAD et si elles s’exposent, leur peau fabrique moins de vitamine D, car elles peuvent prendre des médicaments qui interfèrent avec le métabolisme de la vitamine D. En théorie, elles devraient prendre au moins 800 UI de vitamine D chaque jour.