La babésiose, anciennement appelée la piroplasmose, est une maladie infectieuse causée par un parasite suite à une piqûre de tique. Elle se caractérise par une fièvre et une anémie (hémolytique). Il peut n’y avoir aucun symptôme chez les personnes normales et une maladie grave chez les personnes immunodéprimées.
Une parasitose est une infection provoquée par un parasite, c'est-à-dire un organisme vivant au dépend d'un autre organisme (hôte).
La babésiose, appelée aussi « piroplasmose » ou « fièvre de Nantucket », est une maladie protozoaire (parasite unicellulaire) qui infecte les globules rouges, comme le paludisme.
Une anémie hémolytique est une anémie due à la destruction excessive des globules rouges (ou « hématies »), d’origine auto-immune ou autre.
La babésiose, appelée aussi « piroplasmose » ou « fièvre de Nantucket », est une maladie parasitaire du bétail (vaches laitières) et du chien, sachant que les espèces-réservoir du parasite sont les petits rongeurs.
Chez l’homme, elle est liée à une infection par l'une des nombreuses espèces de Babesia capables d’infecter l'homme : B. microti (plus fréquente aux Etats-Unis), B. duncani, B. divergens (plus fréquente en Europe), et B. venatorum.
La plupart des malades sont infectés lors de la morsure d'une tique infectée (au stade de nymphe le plus souvent mais non exclusivement), Ixodes ricinus en Europe, entre le début de l'été et la fin de l'automne.
La babésiose est aussi fréquente que la maladie de Lyme dans certaines régions des Etats-Unis. Elle serait moins fréquente en Europe, quoique probablement sous-estimée.
Le parasite peut aussi se transmettre à l'homme lors d’une transfusion de sang ou de produits issus d’un sang contaminé.
Le parasite infecte les globules rouges à l’intérieur desquels il se reproduit en se divisant en 2 : le dédoublement du parasite aboutit à la destruction du globule rouge (« lyse ») ce qui provoque le relargage des parasites dans le sang et provoque la destruction des globules rouges : c’est une anémie hémolytique.
La plupart des personnes avec un système immunitaire normal (ou personnes « immunocompétentes ») ont une maladie légère à modérée, voire sont asymptomatiques : la maladie affecte donc presque exclusivement les personnes immunodéprimées.
Les signes débutent habituellement entre une à quatre semaines après une morsure par une tique infectée, ou entre une semaine à six mois après une transfusion par du sang contaminé.
Les symptômes apparaissent après une phase de malaise progressivement croissant. Les plus fréquents sont une fièvre (qui peut culminer jusqu’à 40,9°C avec une splénomégalie), avec des sueurs fréquentes, des maux de tête (« céphalées »), des courbatures et une fatigue.
Les autres signes fréquents sont des frissons, des douleurs musculaires (« myalgies »), des douleurs articulaires (« arthralgies »), une toux non productive, des nausées et une anorexie.
Plus rarement, certains patients peuvent avoir une angine, une photophobie, des vomissements, une perte de poids et une dépression.
Les symptômes peuvent durer entre une à deux semaines, mais la fatigue peut persister pendant plusieurs mois.
En l’absence de traitement il existe cependant des formes sévères, notamment avec des atteintes de la moelle osseuse (« atteintes médullaires »), du foie, une anémie hémolytique, une coloration jaune de la peau et des conjonctives (« ictère ») et une coloration brune des urines (« hémoglobinurie »). Le foie et la rate augmentent souvent de volume (« hépatomégalie » et « splénomégalie »).
Les patients immunodéprimés (à cause d’un médicament, d’une maladie ou de l’âge) peuvent avoir des infections plus sévères et plus prolongées avec des rechutes, nécessitant une hospitalisation. Les infections à B. divergens et B. duncani sont généralement sévères et surviennent souvent chez les patients splénectomisés.
La babésiose persistante est possible, notamment chez les personnes immunodéprimées : elle se manifeste par une fièvre cyclique et par une parasitémie mesurable dans le sang.
Le risque de maladie grave et de décès est plus élevé chez les personnes immunodéprimées chez lesquelles on a retiré la rate (« splénectomie ») ou qui sont traitées par des médicaments qui dépriment le système immunitaire (« immunosuppresseurs ») ou qui sont atteintes d’un déficit immunitaire (en particulier en cas de SIDA).
Chez ces personnes, les symptômes de la babésiose peuvent ressembler à ceux du paludisme sévère (tels que forte fièvre, anémie, urines foncées, jaunisse et insuffisance rénale).
Près de la moitié des patients immunodéprimés hospitalisés ont des complications graves, avec en particulier des troubles de la coagulation (« coagulopathie intravasculaire disséminée » ou CIVD) et une insuffisance respiratoire aiguë (« syndrome de détresse respiratoire aiguë » ou ARDS) et, dans de rares cas, une insuffisance cardiaque congestive, une insuffisance hépatique et une insuffisance rénale, pouvant entraîner un coma et un décès.