Quand faut-il évoquer une carence en vitamine C ?
Une carence en vitamine C peut être évoquée en cas de douleurs musculaires et articulaires mal systématisées, en cas de syndrome hémorragique mal compris ou en cas de maladie des gencives avec saignements de gencives rouges et gonflées, et en particulier dans certaines populations à risque : hommes seuls, personnes âgées, personnes alcoolo-dépendantes, personnes souffrant de troubles psychiatriques.
Avec quoi peut-on confondre la carence en vitamine C ?
L’association de douleurs articulaires (« arthralgies »), d’un syndrome sec, d’un purpura peut faire évoquer un syndrome de Gougerot-Sjögren ou une vascularite.
Le syndrome hémorragique peut faire évoquer une maladie du sang (« hémopathie ») telle qu’une leucémie.
Comment diagnostiquer une carence en vitamine C ?
Le diagnostic d’une carence en vitamine C peut être évoqué à l’interrogatoire de la personne à risque et de la personne souffrant des troubles évocateurs et confirmé par l’examen physique et une prise de sang.
Un interrogatoire détaillé sur les habitudes alimentaires de la personne suspecte de carence en vitamine C livre rapidement des premiers indices concernant une éventuelle carence en vitamine C due, entre autres, à une alimentation déséquilibrée.
Lors de l’examen physique, le médecin examine l’état de santé général de la personne et s’intéresse tout particulièrement aux signes d’une éventuelle carence en vitamine C : fatigue, douleurs articulaires et musculaires, saignement des gencives, hémorragies de la peau à type de taches violacées et bleues sur tout le corps, pâleur de la peau et des muqueuses évocatrices d’anémie, déchaussement des dents, mauvaise cicatrisation des plaies….
Les signes biologiques sont non spécifiques : anémie fréquente, hypochrome et normo- ou macrocytaire car de causes multiples (hémorragies, carence en fer et hémolyse intravasculaire), hypocholestérolémie, hypoalbuminémie, syndrome inflammatoire avec CRP élevée. Les folates sont abaissés car ils ont la même provenance alimentaire et sont absorbés également dans l’intestin grêle proximal. Les réserves de fer sont basses.
La suspicion clinique est confirmée par les dosages sanguins d’acide ascorbique avec la baisse de l'ascorbémie qui est inférieure à 2,5 milligrammes par litre (contre une normale comprise entre 5 et 16 mg/l). Elle doit être interprétée en fonction de l'existence d'un syndrome inflammatoire, celui-ci favorisant le transfert de la vitamine C du sérum vers les leucocytes. Le dosage de l'acide ascorbique leucocytaire, témoin des réserves de l'organisme, est plus fiable.
Chez l’enfant, une carence en vitamine C se manifeste également lors d’une radiographie au niveau de la région des os voisine des articulations (« métaphyse ») : bandes horizontales condensées alternant avec des bandes radio-transparentes. En IRM, les images sont plus nettes avec un « hypersignal » en séquence T2 des métaphyses des fémurs et des tibias (fémur distal et tibia proximal et distal.