Quels sont les principes du traitement de l'adénome à prolactine ?
En première intention, en cas d'adénome à prolactine, un traitement médical est proposé dans la majorité des cas. Le traitement prescrit est un agoniste dopaminergique, un médicament qui a le même rôle que la dopamine. Il permet la normalisation du taux de prolactine et permet donc la disparition des symptômes.
Dans des cas plus rares, un traitement chirurgical est proposé : en cas d'adénome mixte (sécrétant plusieurs hormones), de refus ou difficultés pour suivre le traitement ou d'intolérance au médicament. Le traitement chirurgical est aussi proposé en cas de désir de grossesse chez une patiente avec un adénome volumineux.
Un traitement par radiothérapie est aussi parfois mis en place notamment en cas de tumeur inaccessible à la chirurgie et résistante au traitement médical.
En cas de prise en charge chirurgicale, en quoi consiste l'opération ?
La chirurgie consiste à enlever l’adénome, on parle d’exérèse chirurgicale sans léser les autres contingents cellulaires de l’hypophyse.
Le chirurgien passe par le nez pour avoir directement accès à la cavité osseuse de la base du crâne qui contient l’hypophyse (« selle turcique »), sans avoir besoin d'ouvrir le crâne donc. Il transperce au fond du nez le « sinus sphénoïdal » pour arriver directement dans la « selle turcique », qui est la cavité osseuse contenant l’hypophyse à la base du crâne. Cela s'appelle la « voie transphénoïdale ».
Il s'agit d'une technique de microchirurgie endoscopique. L'opération est réalisée sous anesthésie générale et dure de 30 à 45 minutes.
Si l'adénome est très volumineux, il peut arriver que seule une partie de l'adénome soit retirée.
Quels sont les risques des différents traitements ?
Le traitement médicamenteux par agoniste dopaminergique peut induire des effets indésirables comme des nausées, vomissements, une baisse de la tension, une confusion, des maux de tête...
Dans de rares cas, si l'adénome est très volumineux, une fuite de liquide céphalo-rachidien (liquide entourant le cerveau) peut survenir, liée à l’érosion de la paroi osseuse du fond de la selle turcique par le syndrome tumoral, un geste chirurgical est alors nécessaire.
En cas de traitement chirurgical, des risques existent également. Le taux d'hormones sécrétées par l'hypophyse, hormones sexuelles, hormones thyroïdiennes, hormones anti diurétiques… peut devenir anormalement bas. Les conséquences peuvent alors être un syndrome antéhypophysaire avec, entre autres, une grande fatigue, des troubles sexuels, des troubles du transit, des urines très abondantes. Lors de l'opération, un nerf crânien peut être touché, provoquant des troubles de la vision.
Quelle surveillance est nécessaire en cas d'adénome à prolactine ?
Une surveillance à vie est nécessaire en cas de microadénome à prolactine. Lors de l'instauration du traitement médicamenteux, le suivi permet d'adapter les doses pour un effet optimal et de suivre les potentiels effets indésirables. Il permet aussi de suivre l'évolution de la taille de l'adénome et ses conséquences cliniques.
En cas de traitement chirurgical, un suivi est aussi nécessaire pour surveiller le risque de récidive ou surveiller la taille de l'adénome si celui-ci n'a été que partiellement retiré.
Dans tous les cas, la surveillance est clinique avec un examen par le médecin et biologique avec des prises de sang régulières pour le dosage des hormones. A cela peuvent s'ajouter des IRM, un examen du champ visuel.
Avoir un adénome à prolactine contre-indique-t-il la grossesse ?
Le fait d'avoir un adénome à prolactine ne contre-indique pas la grossesse si le traitement est équilibré.
Il est recommandé avant d'envisager la grossesse d'en parler au médecin spécialiste (« endocrinologue ») qui suit l’adénome à prolactine. Selon le cas, il sera décidé ou non d'arrêter le traitement médicamenteux.
Pendant la grossesse, une surveillance spécifique est indispensable quelle que soit la situation.