Il existe plusieurs approches et moyens pour commencer son sevrage tabagique.
Premièrement, il faut déterminer si l’on est capable de le faire seul ou accompagné par un tabacologue. Plus de 90 % des fumeurs réussissent à arrêter sans l’aide d’une aide extérieure et comme la plupart des substituts nicotiniques sont en vente libre chez le pharmacien, il n’y a pas besoin de prescription médicale. Néanmoins, l’aide d’un tabacologue peut être précieuse si le niveau de dépendance est très élevé.
Deuxièmement, il faut déterminer si un substitut nicotinique est nécessaire et si oui quelle est la forme la plus adaptée. Gommes à mâcher, comprimés à sucer, patchs, ou inhalateurs, il y a l’embarras du choix.
Pour ceux dont la dépendance est importante, le médecin pourra prescrire un traitement médicamenteux comme le bupropion ou la varénicline qui vont directement agir sur le circuit de la récompense.
Enfin des techniques alternatives existent comme l’acupuncture, ou l’hypnose.
Pour choisir la bonne posologie pour son substitut nicotinique, il faut déterminer la quantité de nicotine ingérée par jour. On considère qu’une cigarette comporte 1 mg de nicotine. Donc pour une consommation de 20 cigarettes par jour, il faudra au moins égaler, dans un premier temps, 20 mg de nicotine en substitut. Puis progressivement toutes les deux semaines, il faudra baisser de 5 mg le dosage de nicotine pour s’habituer et se sevrer progressivement. Néanmoins ce calcul ne sied pas forcément à tout le monde.
Il est nécessaire de prendre également en compte la façon dont la personne fume. Tirer à fond sur sa cigarette en inhalant la fumée expose à un plus grand risque de dépendance. Il faudra alors augmenter le dosage des substituts.
La plupart du temps, les gens sont en sous-dosage et adaptent la quantité en fonction de leur ressenti. Irritabilité, nervosité et insomnies sont les signes les plus souvent retrouvés lors d’un sous-dosage. En cas de surdosage, les signes retrouvés sont une accélération du rythme cardiaque, des vertiges, des nausées et vomissements et un dégout du tabac.
Le patch est un autocollant qui va diffuser sur 24 heures à travers la peau, une dose définie de nicotine.
Classiquement il existe 3 dosages différents : 7mg, 14mg et 21mg. Généralement il faut commencer avec les dosages les plus élevés pour diminuer progressivement.
Le patch se colle à heure fixe sur une surface de peau sèche et sans poils pour une meilleure adhérence. La nicotine sera diffusée de façon régulière tout au long de la journée et peut être combiné avec des gommes à mâcher si un besoin inopiné se fait ressentir. C’est un bon moyen pour les personnes qui n’ont pas besoin d’avoir quelque chose dans la bouche ou de reproduire le geste.
Il n’est pas conseillé de fumer avec un patch ce qui aura pour effet un surdosage en nicotine, de même que retirer le patch pour fumer ne sert à rien car de la nicotine sera encore présente en sous cutané.
Le principal effet secondaire est l’apparition de rougeurs ou de démangeaisons chez des personnes qui ne supporteraient pas l’agent collant. De plus, il faut bien s’assurer que le patch est bien en place et ne se décolle pas ce qui pourrait fausser la période de sevrage.
Les gommes à mâcher et les comprimés à sucer contiennent entre 1 mg et 4 mg de nicotine.
Leur diffusion se fait principalement via les veines situées sous la langue. Que ce soit pour les gommes ou pour les comprimés, il faut au moins en consommer une dizaine par jour, puis adapter en fonction des besoins ressentis. L’avantage des prises par la bouche est la rapidité avec laquelle les envies irrépressibles sont calmées et la mastication qui occupe la bouche et les idées.
Pour les comprimés, il n’y a pas de précaution particulière, il suffit de les laisser fondre lentement dans la bouche.
Pour les gommes, il existe une technique particulière pour optimiser la prise de nicotine. Premièrement, il faut mâcher lentement pour éviter une libération trop rapide de la nicotine pouvant déclencher un hoquet et des maux d’estomac. A partir du moment où le goût apparaît (compter 10 mastications), il faut coincer la gomme entre la gencive et la joue en attendant que l’atténuation du goût. Dès lors, un nouveau cycle de mastication peut commencer. Une gomme doit se garder environ 30 minutes.
Si jamais la dépendance au tabac est très forte, il est conseillé de combiner les gommes à un patch.
Les inhalateurs de nicotine sont réservés aux personnes majeures dont la dépendance est très forte et dont la motivation pour arrêter de fumer est importante.
Après le début du traitement par inhalateur, il est impératif de ne pas fumer à nouveau de cigarette car les concentrations en nicotine dans l’organisme seront alors très élevées. L’inhalateur est composé d’un embout buccal dans lequel est inséré une cartouche de nicotine qui contient l’équivalent de 4 doses. Chaque dose correspond à une cigarette qui doit être inhalée pendant au moins 20 minutes. Peu importe la façon de l’utiliser, le contenu de la cartouche, des microgouttelettes remplies de nicotine, peut être aspiré rapidement, ou par petite aspiration avec une même efficacité.
Pour que le traitement donne des résultats, il faut au minimum 3 mois d’utilisation, jusque 12 mois maximum. Néanmoins si au bout de 6 semaines, la personne continue à fumer des cigarettes alors il est préférable d’aller consulter pour adapter la prise de substituts nicotiniques.
En raison de la prise rapide de nicotine via le dispositif, il est possible que cela provoque quelques effets indésirables comme des maux de têtes, des vertiges ou des nausées. De même, l’inhalateur ne doit pas être utilisé par des personnes souffrant de problèmes cardiaques ou de pathologies respiratoires.
Il existe deux médicaments sous prescription médicale pour lutter contre l’addiction au tabac, le « bupropion » et la « varénicline ».
Ces deux médicaments sont réservés aux personnes pour lesquelles la prise en charge par substituts nicotiniques a été un échec. Il est néanmoins indispensable d’avoir une volonté forte de vouloir arrêter. Leur mode d’action est de prendre la place de la nicotine dans le cerveau au niveau du circuit de la récompense.
Les médicaments sont sous forme de comprimés à prendre 1 à 2 fois par jour, dont la dose est à augmenter de façon progressive au cours des premières semaines.
Cela peut paraître surprenant, mais il faut débuter son traitement tout en continuant à fumer pour qu’il soit efficace. L’arrêt de la cigarette devra être effectif une à deux semaines après le début du traitement.
Les principaux effets indésirables de ces molécules sont les nausées, les vertiges, les perturbations du sommeil (insomnies, rêves anormaux…) et une modification de l’appétit.
Plusieurs méthodes non médicamenteuses revendiquent de pouvoir faire arrêter la cigarette.
Il peut s’agir d’approches psychologiques et comportementales réalisées par un professionnel de santé qui réalisera des exercices simples et engagera la discussion.
Une autre méthode qui ait réellement fait ses preuves est l’hypnose. Après une seule séance, il est possible d’avoir des premiers résultats, sachant qu’une séance de soutien est parfois nécessaire. L’hypnose ne marche qu’avec des personnes réceptives et il est donc inutile d’insister en cas d’échec.
Concernant les autres techniques alternatives, l’homéopathie et l’acupuncture, il n’existe pas de preuve formelle de leur efficacité.
Les techniques alternatives sont privilégiées chez la femme enceinte fumeuse. Les substituts nicotiniques sont autorisés mais leur utilisation doit se faire sous contrôle médical pour les femmes enceintes ou les mamans qui allaitent.
Les traitements médicamenteux (bupropion, varénicline) ne sont pas recommandés.
Oui, ils sont remboursés à hauteur de 150 € par année civile et par bénéficiaire. Pour bénéficier de cette prise en charge, il faut une prescription médicale établie consacrée exclusivement aux substituts nicotiniques (aucun autre médicament doit figurer sur l’ordonnance).
L’ordonnance peut être rédigée par un médecin, un médecin du travail, une sage-femme, un chirurgien dentiste ou un masseur-kinésithérapeute. Les substituts doivent figurer sur la liste des produits remboursés disponible sur le site de l’Assurance Maladie.