A partir de quel âge faut-il faire doser son cholestérol ?
Deux grandes situations de dépistage du cholestérol sont pratiquées en France.
• D'une part, le médecin peut être confronté à l'hypercholestérolémie familiale hétérozygote, une maladie autosomique dominante. Cette anomalie génétique concerne une naissance sur 500 en France.
L'élévation du cholestérol est présente dès la naissance et les valeurs de cholestérolémie s'élèvent progressivement avec l'âge des patients et surtout, l’exposition cumulée dans le temps des artères à ce qui est souvent une hypercholestérolémie modérée mais précoce, impose une prise en charge plus stricte : il s'agit d'une maladie agressive pour les artères. Le dosage du cholestérol dans le sang doit être réalisé le plus tôt possible chez l'enfant et son traitement doit débuter le plus tôt possible. Des valeurs de cholestérol total supérieures à 1,80 g/l chez l'enfant de 10 ans sont considérées comme pathologiques.
Le repérage de ces enfants à risque en population générale est facile puisqu'il s'agit de familles où sont survenus des accidents cardiovasculaires précoces et où l’on trouve des élévations importantes du cholestérol plasmatique.
Chez ces familles, le dosage du cholestérol sera très régulier et la surveillance sera attentive à la recherche d'une aggravation des valeurs et de localisations de la maladie cardiovasculaire.
• Comme pour les autres facteurs de risque, la détermination du cholestérol chez l'adulte fait partie de la prévention des maladies cardiovasculaires. Tout adulte de plus de 18 ans doit bénéficier à un moment donné d'un bilan biologique lipidique complet. Cette prise de sang comportera le LDL-cholestérol, le HDL-cholestérol et les triglycérides.
Ce dosage sera répété tous les cinq ans en l'absence d'une anomalie ou plus rapidement si d'autres facteurs de risque apparaissent ou si une maladie intercurrente vient compliquer la prise en charge. Des valeurs de cholestérol total supérieures à 2,20 g/l chez l'adulte imposent une surveillance régulière auprès du médecin traitant.
Chez la personne ayant eu un accident cardiovasculaire, c'est souvent au cours de l'hospitalisation que le diagnostic d'hypercholestérolémie est posé. Il s'agit là d'une perte de chance manifeste et très dommageable pour l’avenir de la personne, puisque le traitement de l'hypercholestérolémie quelques années plus tôt aurait peut-être permis d'éviter cet événement vasculaire aigu.
Comment vivre avec une hypercholestérolémie ?
Vivre avec une hypercholestérolémie impose finalement peu de contraintes.
Il faut en premier rééquilibrer l’alimentation au profit d’une alimentation moins riche en graisses animales (sauf les poissons) et se méfier des régimes miracles. Le régime méditerranéen est très probablement un bon régime contre le cholestérol, mais il suffit de réduire la part des aliments d’origine animale (en dehors du poisson) pour ajuster son propre régime alimentaire. Il n’est pas besoin d’adopter un régime végétarien.
Il faut lutter contre le surpoids et la sédentarité, mais il n’est pas besoin de faire du sport : une simple activité physique de loisir pratiquée 2 fois par semaine suffira (marche, danse…).
Il faut également lutter contre les autres facteurs de risque qui peuvent être associés (hypertension artérielle, diabète et tabagisme surtout).
Enfin, il faut consulter son médecin traitant régulièrement. En cas d’hypercholestérolémie familiale, d’antécédents cardiovasculaires ou de diabète, il convient d’âtre surveillé plus étroitement et d’être plus exigeant sur les objectifs de la réduction de cholestérol dans le sang.