Est-ce une affection de longue durée ?
L’hypertension artérielle sévère n’est plus inscrite au registre des affections de longue durée (ALD) qui donne le droit au remboursement à 100 % des soins. Elle a été retirée de cette liste en 2011 sur injonction de la Sécurité sociale et du Ministère de la santé. Aujourd’hui, il n’est donc plus possible pour un hypertendu qui n’a pas de complication d’être pris en charge à 100 %. Les médicaments antihypertenseurs sont remboursés à 65 % par la Sécurité sociale, le solde étant pris en charge par les mutuelles complémentaires pour les patients hypertendus qui en ont souscrit une.
Doit-on maintenir une activité physique ou la réduire ?
L’hypertendu doit autant que possible maintenir une activité physique. Si son hypertension est contrôlée, il n’y a aucune contre-indication à la pratique de l’exercice. Cependant, il y a un écueil à éviter. Au stade précoce du diagnostic, quand la personne n’est pas encore traitée et que le médecin a prescrit des règles d’hygiène de vie qui comportent une activité physique, il peut être dangereux de reprendre une activité qui a été abandonnée depuis parfois plus de 20 ans. Toute reprise d’activité physique chez un hypertendu doit être encadrée et parfois un test d’effort est proposé pour être sûr que le cœur suive. En revanche, si la pratique de l’exercice est habituelle, il n’y a aucune raison de l’arrêter ou de la modifier. Mais qui dit activité physique ne dit pas toujours sport et tout exercice est bon. C’est le cas des activités de la vie courante comme jardiner, promener son chien, faire ses courses et passer l’aspirateur. A partir du moment où l’activité dure un certain temps, 20 minutes au moins 3 fois par semaine, elle aura même une influence bénéfique sur le contrôle de la pression artérielle.
Quel type de sports faut-il pratiquer ?
Les sports conseillés à l’hypertendu sont les activités d’endurance. Tous les sports qui consistent à mobiliser les muscles en aérobie sont intéressants quand ils sont pratiqués au moins pendant 20 minutes (jogging, natation, vélo d’appartement et de route). Les sports déconseillés ou qui sont inutiles sont les activités à glotte fermée, telles que les pompes et l’haltérophilie. Ils n’ont pas d’intérêt pour faire baisser la pression artérielle et provoquent même des élévations transitoires de la tension au moment de l’action qui sont potentiellement dangereuses si l’hypertendu n’est pas contrôlé. Déconseillées également, voire dangereuses, les activités très occasionnelles de forte intensité, comme une séance de squash de 45 minutes une fois tous les deux mois. Elles augmentent transitoirement la pression artérielle alors que les exercices d’endurance ont peu d’effets sur la tension et provoquent même une baisse pendant la période de récupération.
Si on arrête l’exercice physique, la tension artérielle remonte-t-elle ?
Effectivement, la pression artérielle a tendance à remonter à l’arrêt de l’activité physique. Différents mécanismes sont responsables : d’une part la perte de la capacité d’endurance, d’autre part le risque de prise de poids qui élève la tension artérielle.
La pilule contraceptive fait-elle augmenter la tension artérielle ?
La prescription de la pilule est généralement la première occasion de faire mesurer sa pression artérielle et d’obtenir des informations concernant le risque cardiovasculaire. Lors de cette consultation, le médecin généraliste ou le gynécologue s’intéressent au statut tabagique, au surpoids, au taux de cholestérol et demande éventuellement une prise de sang. Cette prescription de pilule est donc une première action de prévention. Certaines pilules peuvent provoquer une hypertension artérielle, ce qui justifie de vérifier la tension lors de la consultation pour le renouvellement de la contraception. Une femme hypertendue peut prendre un contraceptif oral, mais certaines formes sont choisies, en particulier les progestatives pures. Les traitements antihypertenseurs n’interfèrent pas avec les contraceptifs oraux.
Faut-il éviter une grossesse quand on est hypertendue ?
La grossesse n’est pas contre-indiquée chez les femmes hypertendues. Il est néanmoins conseillé de la planifier pour plusieurs raisons. D’une part, il est préférable que l’équilibre tensionnel soit acquis avant de débuter une grossesse car il y a un risque de complications plus élevé si la tension artérielle n’est pas normalisée. D’autre part, certains médicaments de l’hypertension, en particulier les bloqueurs du système rénine-angiotensine, font courir un risque au fœtus, en particulier lors du premier trimestre de la grossesse. Il est donc préférable de les interrompre avant la conception pour prendre d’autres traitements. Il ne faut pourtant pas s’inquiéter si une grossesse non planifiée se déclare. Le savoir et le signaler rapidement au médecin permet d’arrêter rapidement les médicaments potentiellement à risque sans problèmes.
La grossesse modifie-t-elle la pression artérielle ?
La grossesse modifie les chiffres tensionnels de la femme. Au cours d’une grossesse normale, la pression artérielle a plutôt tendance à baisser chez une femme en bonne santé. Chez une femme hypertendue traitée, elle a tendance également à faire baisser les chiffres tensionnels. Ce n’est qu’au cours de complications très particulières de la grossesse que sont la toxémie gravidique, la pré-éclampsie et l’éclampsie que des poussées dramatiques de pression artérielle surviennent qui justifient des prises en charges urgentes en milieu spécialisé. Elles aboutissent parfois à un accouchement prématuré, à la perte d’un enfant ou à des complications chez la mère.
Peut-on allaiter lorsqu’on prend des médicaments contre l’HTA ?
Il est possible d’allaiter sous réserve de bien connaître le type de médicaments pris car il y en a beaucoup qui passent dans le lait maternel et qui peuvent avoir un effet sur le bébé. Les médecins doivent donc être informés du désir de grossesse et d’allaitement, afin de prescrire pendant cette période des médicaments sans danger pour le bébé.
Doit-on lutter contre un surpoids ?
Lutter contre le surpoids permet de retarder l’apparition de l’hypertension et permet également de booster l’activité des médicaments chez l’hypertendu avéré. Ce message globalise tous les autres conseils santé dans l’hypertension : manger moins de sel, manger moins gras et bouger plus. La simple perte de quelques kilos, même sans atteindre le poids idéal, est bénéfique pour la tension et l’état général.
Faut-il suivre un régime alimentaire ?
Il n’y a aucune contre-indication alimentaire particulière dans l’hypertension. Le régime doit viser uniquement à éviter les grands excès caloriques, de sel et d’alcool avec l’ambition essentielle de lutter contre un surpoids. Mais ce régime alimentaire ne doit pas exclure le patient d’une vie sociale et familiale. Un hypertendu doit manger le même repas que toute sa famille. Et si ses enfants, qui sont à risque de devenir hypertendus, appliquent ce régime, ils en tireront le plein bénéfice.
L’alcool et le café sont-ils contre-indiqués ?
Là encore, rien n’est contre-indiqué dans l’hypertension à partir du moment où la consommation reste raisonnable. Pour l’alcool, un verre de vin ou l’équivalent par repas. Pour le café, deux ou trois tasses par jour. Cela n’a aucune influence sur l’hypertension, sa survenue et son contrôle.
Est-il possible de travailler avec une hypertension artérielle ?
Heureusement, le travail est possible car si 25 % de la population adulte (celle qui est hypertendue) avait une contre-indication au travail, cela poserait de gros problèmes. Il est exceptionnel qu’un médecin prescrive un arrêt de travail à un patient pour son hypertension artérielle. Cela n’est justifié que dans les formes sévères, le temps de baisser la tension, en particulier chez les patients accomplissant des tâches physiques importantes ou des travaux postés particuliers.
Que faire si travailler n’est plus possible ?
Il faut comprendre pourquoi le travail n’est plus possible. Il est exceptionnel qu’un arrêt de travail soit donné pour de l’hypertension pure. En revanche, les complications de l’hypertension telles qu’un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde sont une source importante d’incapacité ou d’invalidité.