L'arthrose connaît ordinairement une évolution lente pouvant même évoluer à bas bruit chez certains malades, pendant des mois ou des années. Il faut y penser devant des douleurs de type « mécanique », c’est-à-dire des douleurs qui s'accentuent quand les articulations sont sollicitées et s'atténuent au repos.
Les douleurs apparaissent peu à peu lors de l’activité, ou après une activité. Parfois, le début est plus brutal, dans les suites d’une sur-utilisation chez la personne d’âge mûr. Aux premiers stades, seules les activités très exigeantes provoquent des douleurs d’horaire mécanique, mais par la suite, les douleurs apparaissent aussi à l’occasion d’activités ordinaires.
Avec le temps, les douleurs restent soulagées par le repos et peuvent s'accompagner de signes attirant l’attention sur l’articulation, comme la raideur ou même un blocage articulaire. Les articulations peuvent être raides au lever ou après une période de repos, mais cette raideur est ordinairement passagère, ne durant pas plus de 15 minutes.
On note parfois un gonflement, une perte de souplesse et un affaiblissement des articulations. Les articulations atteintes peuvent émettre un bruit de craquement lors de certains mouvements.
Des douleurs plus intenses peuvent persister la majeure partie de la journée et même gêner le sommeil la nuit (horaire inflammatoire), ainsi que s’accompagner d’une raideur plus importante et plus prolongée le matin : c’est dans ce cas qu’il faut évoquer une poussée inflammatoire d’arthrose, avec un risque de dégradation accélérée de l’articulation.
Il n'existe pas de test de dépistage spécifique de l'arthrose. C’est l’interrogatoire du médecin, en particulier sur l’horaire de la douleur et de la raideur articulaire et sur les antécédents qui orientera le diagnostic.
L’examen clinique pourra retrouver une limitation articulaire, qui s’exprime généralement dans un seul segment du mouvement de l’articulation, ainsi que des déformations, préexistantes (« genu varum ou valgus ») ou acquises (« nodosités de Bouchard ou d’Heberden » aux doigts), « becs de perroquets » ou « ostéophytes » au articulations et à la colonne vertébrale.
Une prise de sang permettra d’éliminer un syndrome inflammatoire et une maladie impliquant des microcristaux (goutte et chondrocalcinose articulaire) ou des dépôt articulaire (de fer dans l’hémochromatose).
En cas de gonflement articulaire, une ponction articulaire permettra de retirer du liquide aux fins d’analyses : celle-ci montrera l’absence d’infection et de microcristaux et le caractère lui-aussi « mécanique » du liquide articulaire.
Enfin, la radiographie permettra de montrer la diminution localisée de l’épaisseur du cartilage entre les 2 extrémités osseuses de l’articulation : le « pincement articulaire », et l’existence de « réactions ostéophytiques » réactionnelles à l’arthrose (« becs de perroquets »). Le scanner ou l’IRM sont rarement utilisés au cours de l’arthrose.
Au stade de début, l’arthrose peut s’accompagner d’une morphologie articulaire strictement normale : il peut ne pas y avoir de « pincement articulaire » en radiographie et seule la ponction articulaire ou l’IRM peuvent déceler une atteinte précoce du cartilage sans pincement.
Au stade inflammatoire de l’arthrose, en particulier aux mains, celle-ci peut être confondue avec une infection articulaire, un rhumatisme inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde ou rhumatisme psoriasique) ou une arthrite microcristalline. De toute façon, il faudra toujours éliminer la présence de microcristaux dans une articulation arthrosique par une ponction, en particulier en cas d’arthrose très évolutive, d’arthrose avec atteintes disséminées, d’arthrose d’évolution atypique ou en cas d’usure de l’articulation sous forme d’engrenage.
Au stade terminal, il faut vérifier qu’il n’y a pas une maladie inflammatoire ou autre qui serait responsable de l’arthrose.
Il faut consulter en urgence en cas de crise douloureuse suraiguë qui peut faire évoquer une arthrite infectieuse. En effet, une atteinte articulaire chronique peut faire l’objet d’une surinfection en cas de porte d’entrée infectieuse (infection urinaire, soins dentaires…).
Une autre cause de douleur suraiguë au cours d’une arthrose connue peut être liée à un infarctus qui survient dans un os articulaire remanié par l’arthrose (« ostéonécrose secondaire ») ou à une fissure osseuse (forme débutante de fracture).