Une fois le diagnostic bien étayé par un spécialiste du trouble, la prise en charge doit être globale et adaptée aux problèmes de l’enfant et à leur sévérité. Elle sera d’autant plus efficace qu’elle est précoce.
S’il n’existe aucun traitement guérissant le TDAH, un ensemble de mesures permettent de réduire autant que possible les troubles. Elles atténuent aussi les conséquences du TDAH sur le développement de l’enfant et sur ses relations avec son entourage.
Les soins doivent toujours commencer par des mesures non médicamenteuses, combinant en fonction des besoins de l’enfant des mesures psychologiques, éducatives et sociales.
Les médicaments sont recommandés seulement chez l’enfant de plus de 6 ans et uniquement en cas d’insuffisance ou d’échec de la psychothérapie et des mesures éducatives et sociales.
Le « méthylphénidate » (Ritaline®, Concerta®, Quasym®) est le seul médicament disponible à ce jour pour le traitement pharmacologique du TDAH. Il est soumis à des règles de prescription très strictes avec une réévaluation tous les mois et il est prescrit uniquement en complément d’une thérapie non-médicamenteuse.
La prise en charge non médicamenteuse du TDAH implique toujours une collaboration entre les parents, l’enfant et les enseignants. Elle comporte plusieurs aspects.
• L’information des parents est toujours indispensable et représente le premier niveau de prise en charge. Cette information est réalisée, soit au cours de consultations chez l’un des spécialistes de l’enfant, soit lors de sessions spécifiques (programme de « guidance parentale », groupe de parents).
• La mise en place d’une coopération parents-enseignants est également indispensable.
• Les rééducations spécifiques consistent en séances d'orthophonie en cas de troubles du langage écrit, oral ou logico-mathématique, ou en rééducation de la psychomotricité si l’enfant a des difficultés dans l’acquisition de la coordination (« dyspraxie »).
• Une psychothérapie est indispensable et est basée sur des techniques « cognitivo-comportementales » qui visent à agir sur le comportement autant que les pensées et les émotions. Durant ces séances, l’enfant apprend à s’auto-observer et à modifier ses comportements, puis à mettre en pratique les apprentissages avec la collaboration de son entourage familial et scolaire. D’autres techniques, dites « de résolution de problème », favorisent la recherche de stratégies réfléchies, non impulsives et non violentes, face à une difficulté, notamment relationnelle. Des encouragements et des récompenses inciteront l’enfant à poursuivre les nouveaux comportements adaptés. Les efforts mis en œuvre amélioreront l’estime de soi et les relations interpersonnelles.
• Une thérapie familiale est parfois nécessaire dans les cas où le TDAH perturbe le fonctionnement familial.
Le traitement avec un médicament n’est absolument pas systématique et ne se substitue surtout pas aux mesures non médicamenteuses. Il doit être choisi et mis en place uniquement par un spécialiste du TDAH qui sera seul capable d’évaluer le rapport entre les risques du traitement et les bénéfices attendus.
Les médicaments prescrits en cas de TDAH appartiennent à la classe des « psychostimulants », qui ont pour rôle de stimuler le cerveau (« système nerveux central »). Un seul de ces produits est disponible en France : le « méthylphénidate ». Sa prise nécessite une surveillance médicale étroite car cette molécule, dérivée des amphétamines, peut avoir des effets secondaires (insomnie, diminution de l’appétit, maux de tête et douleurs du ventre). Le médecin prescripteur doit surveiller en particulier le poids et la taille de l’enfant, le médicament pouvant aussi engendrer un retard de croissance. Dans la plupart des cas, les effets secondaires s’estompent progressivement.
Les conditions de prescription de ce médicament sont donc très réglementées : le méthylphénidate est réservé aux enfants de plus de 6 ans et sa prescription initiale est réalisée uniquement en milieu hospitalier (service spécialisé en psychiatrie, neurologie ou pédiatrie), à doses progressives. Le renouvellement annuel est réservé aux spécialistes (pédopsychiatre, neurologue, pédiatre...) ou aux services hospitaliers spécialisés. Entre ces dates, les autres renouvellements peuvent être faits par le médecin habituel de l’enfant mais la prescription est faite pour une durée maximale de 28 jours, sur une ordonnance sécurisée, et celle-ci doit détailler les quantités prescrites et la période qui sera définie avec des dates précises. Pendant la durée couverte par cette ordonnance, aucune autre prescription similaire d’un autre médecin n’est autorisée. Le médicament est délivré dans une seule pharmacie, choisie par les parents et mentionnée sur l’ordonnance.
Par ailleurs, si l'enfant présente une carence en fer, une supplémentation en fer peut être prescrite.