Cors, durillons et œil-de-perdrix se manifestent par un épaississement, parfois douloureux, de la peau des mains et des pieds. Ils témoignent le plus souvent d’un frottement excessif ou d’un conflit avec la chaussure et peuvent gêner à la marche.
Des mots pour les maux
L’hallux valgus est le terme médical qui désigne un oignon, une protubérance à la face interne du pied, correspondant à la déformation de l’articulation du gros orteil.
En cas de trouble statique du pied, les petits orteils peuvent se déformer en flexion : on parle d’orteils « en marteau ».
Les cors, durillons ou œils-de-perdrix sont des épaississements de la peau (« hyperkératose ») qui apparaissent sur les zones de frottement excessif de la peau ou en cas de conflit entre un relief normal ou anormal du pied et la chaussure. On peut les retrouver aux mains, à la plante des pieds et sur les orteils.
La peau est constituée de trois couches : « l’hypoderme » en profondeur, le « derme » au milieu et, en surface, « l’épiderme ». L’épiderme comprend différentes couches de cellules riches en kératine, appelées « kératinocytes », qui se forment à partir de la couche profonde de l’épiderme, qui vieillissent en se chargeant progressivement en « kératine » et en migrant vers la surface où elles forment la « couche cornée ». La couche superficielle de la peau sert de protection. Les cellules qui sont trop vieilles sont normalement éliminées au cours de la « desquamation cutanée ». Dans un processus normal, les cellules kératinisées éliminées sont quantitativement proportionnelles aux cellules qui sont formées dans les couches profondes.
Dans le cas où la peau est exposée à des agressions comme les microtraumatismes à répétition, des frottements ou des pressions augmentées en raison d’un appui anormal du pied, le mécanisme physiologique de kératinisation se déséquilibre et l’organisme produit plus de kératinocytes, ce qui se traduit par un épaississement cutané. Ce phénomène « d’hyperkératinisation » crée le durillon et le cor.
Les « durillons », ou callosités, apparaissent sur les mains (après une ampoule ou en cas de manipulation répétée d’outils professionnels) et à la plante des pieds au niveau des zones de frottement (sur-utilisation sportive) ou au niveau des zones d’appui anormales (en cas de déformation des pieds comme un hallux valgus).
Les « cors » sont généralement situés sur le dos des articulations des orteils, surtout le petit orteil et le bord externe du pied. La douleur à la marche est souvent fréquente, et l’évolution peut se compliquer par l’apparition « d’œil-de-perdrix », à la face interne des orteils, entre les 4ème et 5ème orteils.
Les durillons sont généralement indolores. Les cors et œil-de-perdrix se manifestent souvent par des douleurs gênantes, parfois intenses, qui peuvent perturber la marche.
Les cors, durillons ou œils-de-perdrix sont dus à des frottements répétés de sur-utilisation des mains et des pieds ou à des appuis anormaux des pieds au cours de la marche. Ils sont souvent provoqués par des chaussures trop serrées ou mal adaptées à la forme du pied, forme du pied qui peut être normale ou anormale (hallux valgus ou affaissement de l’arche antérieure du pied).
Les personnes âgées sont souvent touchées car leurs pieds ont plus souvent tendance à se déformer et leur peau devient plus fragile. Les sportifs sont aussi sujets à ces problèmes à cause de la sollicitation importante des pieds.
« L’hallux valgus », ou oignon, est une déformation fréquente d’une des articulations du gros orteil qui favorise la survenue de cors à la face interne du 1er orteil du fait de la déviation vers l’intérieur.
Les pieds plats ou creux, et de façon générale, toutes les déformations du pied qui modifient les appuis sur le sol lors de la marche sont responsables d’un épaississement de la peau sur les zones de friction.
Les callosités liées à l’hyperkératose peuvent se fissurer et constituer la porte d’entrée d’une infection avec le risque de la formation d’une poche de pus sous la lésion ou abcès.
Une infection du cor ou du durillon peut se produire en cas de soins du pied mal réalisés et en particulier en cas de blessure avec un objet tranchant.
Chez certains malades, et en particulier les diabétiques, les infections sont plus inquiétantes car elles exposent à des complications gravissimes du fait de l’atteinte associée des nerfs des membres inférieurs qui empêchent le malade de ressentir la douleur (« neuropathie diabétique »).
Le malade ne constate que trop tardivement une lésion ou une plaie à cause de son caractère indolore et celle-ci s’aggrave et se creuse, parfois jusqu’à l’os. Les médecins appellent cette ulcération de la peau en cas de neuropathie associée, le « mal perforant plantaire », qui est très difficile à guérir.