La phase aiguë et douloureuse va durer trois semaines à un mois. Le repos au lit est souvent nécessaire, mais sa prolongation risque d’entrainer diverses complications, comme des phlébites (raison pour laquelle un traitement anticoagulant est souvent prescrit) et une perte musculaire et osseuse.
Les médicaments contre la douleur (antalgiques) doivent être prescrits à forte dose et il est parfois nécessaire d’aller jusqu’à la morphine. Pour limiter l'immobilisation et remettre rapidement le malade debout, la mise en place d'un corset amovible ou d'une ceinture baleinée au lever est souvent réalisée.
Si cela ne suffit pas, il est possible de proposer une « vertébroplastie » avec une « cimentoplastie ». Il s’agit de ponctionner les vertèbres fracturées sous contrôle radiographique et d’y introduire un ballonnet, que l’on va ensuite gonfler afin de réduire la déformation de la vertèbre (« tassement »). Pour consolider la réduction de fracture, après le retrait du ballonnet, il est ensuite nécessaire d’y injecter un ciment médical.
Après la phase aiguë, un traitement anti-ostéoporotique est indiqué (après une recharge systématique en calcium et en vitamine D) avec l’objectif de prévenir la récidive des fractures et d’essayer d’augmenter la masse osseuse.
Une kinésithérapie spécialisée avec balnéothérapie à visée antalgique permet de lutter contre les mauvaises positions de la colonne (cyphose) et d'améliorer le tonus musculaire. Une gymnastique régulière et personnelle à domicile permet de retrouver force musculaire, mobilité et équilibre.
L'objectif du traitement de l'ostéoporose est de prévenir la survenue de fractures et les complications qui lui sont associées.
Le traitement de l’ostéoporose n’est pas automatique et en particulier, il n’y a pas lieu de traiter une « ostéoporose densitométrique » modérée et isolée. Les éléments à prendre en compte lors de la décision thérapeutique d’une ostéoporose sont bien sûr le T score au rachis lombaire et/ou à l’extrémité supérieure du fémur, mais aussi l’âge et les autres facteurs de risque d’ostéoporose. D’autres éléments peuvent intervenir comme les facteurs de risque de chute : une diminution de l’acuité visuelle, des troubles neuromusculaires aux membres inférieurs et l’environnement (aménagement de lieu de vie, isolement,…).
En pratique, dans les situations limites, il est recommandé d’utiliser le score FRAX® pour décider du traitement. Le score FRAX® a été élaboré par l’OMS et est basé sur une évaluation multifactorielle du risque à 10 ans de fractures « majeures ». Les fractures majeures sont l’extrémité supérieure du fémur, l’humérus, les vertèbres et le poignet. Mais, le rôle de différents facteurs de risque cliniques associé est variable en fonction de l’âge. Le seuil d’intervention thérapeutique dépendra donc de l’âge et se distribue selon une courbe. Pour décider d’un traitement, la valeur calculée avec le FRAX® doit être au-dessus de cette courbe.
Avant tout traitement spécifique de l'ostéoporose, le médecin corrige une éventuelle carence en vitamine D et en calcium. Il peut, à ce titre, conseiller une modification des apports alimentaires ou même prescrire une éventuelle supplémentation médicamenteuse en calcium et vitamine D. Il faut aussi envisager très sérieusement l'arrêt du tabac et un développement de l'activité physique.
Le traitement de l’ostéoporose dure plusieurs années et doit être suivi strictement par le patient. Il existe plusieurs traitements dont les modes d'action diffèrent. Le médecin choisit le traitement en fonction des recommandations actuelles qui prennent en compte l'âge, le sexe, les facteurs de risque, le nombre des fractures, s’il y en a déjà eu, et l’existence d’autres maladies. D’une manière générale, en l’absence de vrai traitement ostéoformateur, il convient de ne pas trop attendre pour traiter les ostéoporoses, et en particulier de ne pas attendre d’avoir une densité minérale osseuse basse, car on ne pourra pas la remonter.
Les principaux médicaments anti-ostéoporotiques sont en majorité des « antirésorbeurs », c’est-à-dire qu’ils limitent la résorption osseuse, mais aussi le renouvellement de l’os. Ce sont : les bisphosphonates par voie orale ou intraveineuse, le raloxifène et, dernièrement, les inhibiteurs du RANK (ex : denosumab). Le ranélate de strontium et la parathormone (tériparatide) ont un statut intermédiaire en ce sens qu’ils ont, ou auraient, un effet associé sur la formation osseuse, mais leurs effets secondaires potentiels limitent leurs indications. D’autres traitements, plus spécifiquement ostéoformateurs sont en cours de tests et devraient arriver très prochainement (inhibiteurs de la sclérostine). Le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) n’est prescrit dans l’ostéoporose que lorsque les autres médicaments ne sont pas supportés ou ne sont pas efficaces. Certaines études rapportent un intérêt de l’association traitement hormonal substitutif et anti-résorbeurs comme les bisphosphonates).
Il est important de suivre la prescription faite par le médecin. Pour les bisphosphonates et les inhibiteurs du RANK, il vaut mieux éviter d’avoir à faire des soins dentaires durant toute la durée du traitement et un bilan bucco-dentaire est recommandé avant de débuter le traitement. La survenue d’une fracture en début de traitement peut se voir car l’efficacité anti-fracturaire n’est pas immédiate (fréquent délai d’action de 6 mois où il faut rester prudent), mais la survenue d’une fracture ostéoporotique après la première année de traitement peut être interprétée comme un échec de ce traitement.
Des apports en calcium et en vitamine D suffisants ne sont pas à eux-seuls des traitements de l’ostéoporose mais ils sont un préalable à la mise en route du traitement. Un déficit d’apport en calcium ou en vitamine D risquerait d’obérer l’efficacité des traitements antidépresseurs.