La perte involontaire d’urine par les voies naturelles, ou fuites urinaires, définit l’incontinence urinaire et n’est pas une fatalité. Il en existe plusieurs types mais une solution adaptée existe pour chaque.
La perte involontaire et répétée d’urines est appelée « incontinence urinaire ».
La vessie est l’organe de stockage de l’urine. Celle-ci est produite par les reins et amenée par les « uretères ».
L’évacuation de la vessie se fait par « l’urètre » qui est contrôlé par un sphincter musculaire sous le contrôle de la volonté.
L’incontinence urinaire est définie comme une perte involontaire d’urine, objectivement démontrable. Il s’agit d’une déficience qui entraîne une gêne variable selon les personnes touchées. C’est, au final, un handicap qui concerne tous les âges et les deux sexes, mais qui est plus fréquent après 50 ans chez la femme.
L'urine, sécrétée par les reins, s'écoule vers la vessie par deux conduits (les « uretères »). La fermeture de la vessie est assurée par un sphincter musculaire sur le canal d’évacuation de la vessie, « l’urètre » (« sphincter urétral ») et par la contraction des muscles du plancher du petit bassin, le « pelvis » (les « muscles pelviens »).
Lorsque la vessie se remplit, et à partir d'un certain volume de remplissage, le besoin d'uriner apparaît. Lors de la « miction », le sphincter et les muscles pelviens se relâchent volontairement et les muscles de la paroi de la vessie se contractent, permettant à l’urine de s’écouler à travers l’urètre. La miction, qui est normalement complète peut être interrompue par une contraction volontaire du sphincter de l’urètre et des muscles périnéaux.
Il existe une classification internationale (ICS) sur ces troubles et elle reconnaît 3 types d’incontinences urinaires :
• L’incontinence urinaire d’effort, la plus fréquente ;
• L’incontinence par « urgenturie » (anciennement « impériosité ») ;
• L’incontinence mixte qui est une association des deux.
Cependant, il faut se souvenir que dans cette classification, il n’y a pas « une » incontinence d’effort, mais « des » incontinences d’effort (5 types dans l’ICS) et si celles-ci sont distinguées, c’est que le mécanisme qui conduit à la fuite d’effort est différent et que le traitement devra y être adapté.
L'incontinence urinaire est une fuite d’urines qui le plus souvent est facile à identifier en raison de son odeur caractéristique.
Il existe différents types de fuites urinaires et, tout d’abord, les fuites urinaires à l’effort, qui correspondent à une perte involontaire d’urines au cours d’un effort (lors du rire, de la toux, d’un éternuement, lors de la pratique du sport et d’autres activités physiques), et non précédée par une sensation de besoin d’uriner. Au début, elles se produisent uniquement lors d'efforts intenses (sport, effort de soulèvement...). Puis, les fuites vont survenir lors d'efforts moindres (tousser, éternuer, marcher...).
Certaines fuites urinaires sont, en revanche, liées à un besoin impérieux, voire irrépressible, d’uriner : c’est « l’urgenturie », anciennement appelée « impériosité ». Elle correspond à une perte involontaire d’urines précédée par un besoin d’emblée urgent et impérieux d’uriner, sans que la vessie soit nécessairement remplie. Ces épisodes de fuite peuvent survenir au repos, la nuit, sans notion d’effort et sont parfois déclenchés par certaines situations (par exemple, entendre l'eau couler, avoir un fou rire, une frayeur...).
Ces fuites urinaires sont à distinguer des fuites urinaires « par regorgement » qui peuvent survenir lorsque la vessie est pleine : les fuites sont alors continuelles et se manifestent au goutte à goutte et en dehors de tout effort. Ceci se produit en raison d’un obstacle sur l’évacuation de la vessie.
• Chez la femme, l’incontinence urinaire d’effort est plus fréquente, notamment après la ménopause et en cas d’antécédents de traumatismes obstétricaux ou chirurgicaux (forceps, macrosomie ou chirurgie gynécologique, périnéale ou rectale). Après la ménopause, ceci se produit en raison de la carence hormonale, qui peut produire une atrophie vulvo-vaginale, ou simplement en cas de constipation, de toux chronique ou de port de charges lourdes. Deux types de mécanismes peuvent être responsables de l’incontinence d’effort, la « cervico-cystoptose/hypermobilité urétrale » (HMU) qui résulte d’une perte de tonus des tissus de soutien de l’urètre proximal ou tout simplement par une « insuffisance sphinctérienne ».
Une incontinence par hyperactivité de vessie (« urgenturie ») peut également survenir chez la femme. Elle résulte de contractions vésicales anormales, non inhibées, qui surviennent dans le cadre de diverses maladies urologiques ou neurologiques. Les causes urologiques se divisent en « irritation vésicale » (d’origine infectieuse ou chimique, après irradiation vésicale, et cas de tumeur vésicale ou de calcul vésical) et en « obstacle sous-vésical » (sténose urétrale, compression extrinsèque de l’urètre ou incontinence par regorgement secondaire à des anticholinergiques ou des opioïdes).
• Chez l’homme, l’incontinence urinaire survient généralement dans un contexte souvent évident. C’est particulièrement le cas après résection partielle de prostate (sous endoscopie) ou « adénomectomie » pour hypertrophie bénigne de la prostate, ou après prostatectomie radicale pour cancer de la prostate. L’incontinence peut également être liée à des lésions de l’urètre suite à une fracture du bassin et de l’urètre ou à des lésions neurologiques après chirurgie ou radiothérapie pelvienne en raison d’un cancer (cancer de prostate, vessie, rectum).
Diverses maladies neurologiques (atteinte de la moelle épinière…) peuvent donner une rétention vésicale chronique dans les 2 sexes.
Les antécédents médicaux, chirurgicaux et gynéco-obstétricaux doivent être explorés lors de l’anamnèse, et notamment le nombre de grossesses et d’enfants, les circonstances d’accouchement (manœuvres obstétricales, épisiotomies), le poids des enfants à la naissance (macrosomie), la rééducation périnéale dans le post-partum, la chirurgie abdomino-pelvienne et une pathologie neurologique.
Il faut également s’enquérir du statut hormonal de la patiente, savoir si elle est ménopausée et si elle prend un traitement hormonal substitutif.
Il faut établir l’indice de masse corporelle à la recherche d’une obésité favorisant l’incontinence urinaire d’effort. Il faut connaître la profession, savoir si la patiente porte des charges lourdes ou pratique une activité sportive intense.
Il faut recenser les traitements médicamenteux car certains aggravent le statut mictionnel et notamment les anticholinergiques et les opioïdes (diminution de la contraction vésicale).
Il faut rechercher des facteurs d’aggravation chronique de l’incontinence comme la constipation ou la toux chronique.
L’incontinence urinaire lorsqu’elle persiste, augmente le risque d’infections urinaires à répétition.
Elle peut également irriter la peau des parties génitales et environnante en raison de l’humidité permanente et de l’acidité des urines. Ceci peut conduire, outre à des rougeurs, à des ulcérations et des infections.
Les principales complications de l’incontinence sont sociales en raison de la gêne et de la sensation de précarité qu’elle induit : les personnes atteintes limitent leurs activités physiques, leurs voyages, leur vie sexuelle et leur vie sociale.