Juste après l’entorse, et en cas de douleurs et de gonflement importants, il peut être difficile pour le médecin d'évaluer le type et la gravité de l’entorse. Il pourra donc être amené à revoir le malade au bout de 3 à 5 jours pour un nouvel examen.
Un traitement d’attente sera alors mis en place associant : un repos relatif, l'utilisation de cannes anglaises lors des déplacements avec l’appui du pied autorisé en fonction de la douleur, l’application de glace plusieurs fois par jour en protégeant la peau, la compression de la cheville par un bandage élastique ou une attelle avec compartiments gonflables et la surélévation de la cheville traumatisée lors de la position assise ou couchée.
C’est donc avant tout par l’interrogatoire et par l’examen de la cheville que le médecin pourra faire le diagnostic d’entorse.
Il s’intéressera au mécanisme de la torsion du pied, à l’intensité de la douleur permettant ou non de poursuivre ses activités et à l’importance et la localisation de l’œdème et de l’ecchymose. Il recherchera la notion d’un craquement audible au moment de l’entorse.
Lors de l’examen, il précisera les zones douloureuses et recherchera une lésion associée (fracture ou arrachement osseux).
A l’issue de l’examen, le médecin sera capable de donner la gravité de l’entorse et d’avoir éventuellement une suspicion de lésions associées.
Les critères d’Ottawa sont un bon repère pour suspecter une fracture associée : celle-ci est d’autant plus probable que l’âge est inférieur à 18 ans ou supérieur à 55 ans, que le malade est incapable de marcher plus de 4 pas de suite et que l’on retrouve des douleurs à la palpation de certains points précis de la cheville et du pied.
Dans la grande majorité des cas, il est inutile de pratiquer un scanner, une IRM ou une échographie dans le cas d’une entorse récente de la cheville.
Ce n’est qu’en cas de suspicion de fracture que des radiographies sont nécessaires.
Autrefois, les radiographies de la cheville étaient systématiques après une entorse, mais elles étaient le plus souvent normales. Pour éviter ce gâchis, les radiographies ne sont demandées que s’il y a un risque de fracture selon les critères cliniques d'Ottawa.
Ces règles, bâties à partir d'études épidémiologiques canadiennes, disent qu'une radiographie est indispensable dans les cas suivants :
• Douleur à la palpation osseuse du bord postérieur du péroné ou du tibia sur une hauteur de 6 centimètres ou au niveau de la pointe d’une des deux malléoles,
• Douleur à la palpation du scaphoïde tarsien (os naviculaire) ou de la base du 5ème métatarsien,
• Impossibilité pour le patient de se mettre en appui et de faire 4 pas,
• Age du malade supérieur à 55 ans.