Trop de sucre dans le sang est mauvais pour l’organisme. En premier lieu, les petits et les gros vaisseaux sanguins, directement en contact avec cet excès de glucose, sont progressivement altérés. Les complications du diabète de type 2 sont en partie liées à cette atteinte vasculaire. Au niveau des principales artères et du cœur, le risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral est élevé si le diabète n’est pas traité. Même chose pour les artères des yeux avec un risque de cécité. Le diabète peut encore entraîner une altération des nerfs notamment des membres inférieurs. Enfin, après 20 ans de maladie, l’excès de sucre peut détériorer les reins. Des examens complémentaires spécifiques permettent de faire le diagnostic de ces complications.
Le diabète de type 2 n’est pas sans danger. A longue échéance et lorsqu’il est mal équilibré, il est susceptible d’entraîner les mêmes conséquences que le diabète de type 1. Ce sont ces complications qui font toute la gravité de la maladie.
Les risques sont d’autant plus grands que le diabète a été longtemps ignoré, que son traitement est mal équilibré, ou qu’il est associé à d’autres facteurs de risques vasculaires comme l’excès de cholestérol ou l’hypertension artérielle. L’excès chronique de sucre dans le sang altère directement la paroi des petits et gros vaisseaux. Ce phénomène est appelé glycation.
Différentes études épidémiologiques ont montré que les accidents cardiovasculaires étaient plus fréquents chez les personnes diabétiques que chez les non diabétiques. Il existe donc une relation directe entre le taux de sucre dans le sang et le risque de complications micro ou macrovasculaires. Leur prévention nécessite une normalisation de la glycémie avec une hémoglobine glyquée inférieure à 6,5 %.
Les complications du diabète peuvent donc être de deux types :
- les microangiopathies : atteinte des vaisseaux de petit diamètre, ceux des yeux, des reins ou des nerfs des extrémités des membres ;
- les macroangiopathies : atteinte des gros vaisseaux qui irriguent le cœur, le cerveau ou les jambes.
En plus du contrôle glycémique, la prévention ou la stabilisation de la macroangiopathie impose la correction des facteurs de risque vasculaire associés : contrôle de la pression artérielle, normalisation du taux de cholestérol total et des sous-fractions de HDL et LDL-cholestérol, ainsi que des triglycérides.
Au même titre que l’excès de cholestérol ou l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 accélère la formation des plaques d’athérome au niveau des parois artérielles. Peuvent être touchées : les artères coronaires qui nourrissent le cœur, avec un risque d'infarctus, les artères des membres inférieurs, risquant d’entraîner une artérite, les carotides qui irriguent le cerveau, à l’origine des accidents vasculaires cérébraux.
L’évolution des plaques d’athérome dépend de nombreux facteurs, et en particulier de l’équilibre du diabète. Elles peuvent se stabiliser lorsque le diabète et tous les autres facteurs de risque sont contrôlés. Dans le cas contraire, les plaques peuvent grossir lentement jusqu'à obstruer partiellement ou totalement un vaisseau entraînant par exemple une angine de poitrine. Elles peuvent également se rompre brutalement : leur contenu, alors déversé dans le sang, provoque alors un accident vasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.
Le risque d’accident cardiaque est multiplié par deux chez l’homme diabétique et par trois chez la femme diabétique par rapport aux non diabétiques. Il est d’autant plus élevé que le diabète de type 2 est associé à d’autres facteurs qui altèrent les parois artérielles comme le tabagisme, l’excès de cholestérol dans le sang ou l’hypertension artérielle.
Une meilleure hygiène de vie est le plus simple et le plus efficace des traitements pour protéger vos artères ! Adoptez une alimentation plus saine, pratiquez régulièrement une activité physique, optez pour l’arrêt définitif du tabac… Il s’avère également nécessaire d’adapter les traitements médicamenteux pour contrôler les maladies vasculaires et les facteurs de risque. Enfin, mesurez régulièrement votre tension artérielle, et vérifiez les taux de cholestérol HDL et LDL, ainsi que les triglycérides.
Il a été démontré que la baisse de la tension artérielle réduit la mortalité cardio-vasculaire chez le diabétique ; ce qui est important quand on sait que la maladie cardiovasculaire est la première cause de décès chez les diabétiques. Les experts conseillent de baisser le plus possible la TA, qui doit être inférieure à 135 mm Hg, idéalement 130/80 ; le cholestérol total sanguin doit être en dessous de 1,75 g/litre et le cholestérol LDL à moins de 1 g/litre.
Les complications oculaires du diabète en font une des premières causes de baisse de la vision, et dans les cas extrêmes, de cécité, surtout après 60 ans.
Les atteintes oculaires existent chez 10 à 30 % des diabétiques au moment du diagnostic. Ce problème est sérieux et il est la conséquence d’un diabète non ou mal traité. Ces complications peuvent atteindre l’œil en plusieurs endroits : la rétine surtout mais aussi le cristallin ou l’iris. La rétine, fine membrane très vascularisée, tapisse la face interne de l’œil et reçoit les signaux lumineux. Près de 70 % des diabétiques de type 2, après 20 ans de maladie, développent ce qu’on appelle une rétinopathie. Elle se manifeste par une baisse de l’acuité visuelle que l’on doit différencier du flou visuel qui survient lors d’une hypoglycémie. L’examen ophtalmologique doit être fait par un spécialiste qui va diagnostiquer la maladie et identifier son stade : au début, elle est de bon pronostic alors qu’au stade de « rétinopathie proliférante » très peu de traitements sont efficaces, pas même le laser.
Des études scientifiques l’ont montré : le bon contrôle des glycémies — à surveiller par le dosage régulier de l’hémoglobine glyquée — est le meilleur moyen de prévenir l’apparition de l’atteinte oculaire ou de la stabiliser lorsqu’elle est installée. Le traitement est donc essentiellement préventif. Recommandations : normalisez la glycémie avec une hémoglobine glyquée inférieure à 6, 5 % (le taux est < 5,5 % chez les sujets normaux) et contrôle strict de la tension artérielle qui elle aussi abaisse la vision.
Les complications neurologiques (ou neuropathies) sont en partie liées à l’atteinte des tout petits vaisseaux qui irriguent les nerfs des muscles, mais aussi des nerfs de certains organes plus complexes comme la vessie, l’estomac et le cœur.
A cette microangiopathie s’ajoutent d’autres phénomènes qui atteignent le nerf dans ses principaux constituants, notamment la myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses, et facilite le passage de l’influx nerveux. Fort heureusement, ces complications neurologiques ne se produisent qu’à longue échéance, après des années d’évolution du diabète de type 2, et sont très influencées par le mauvais équilibre de la maladie diabétique. C’est en effet l’augmentation permanente du taux de sucre dans le sang qui favorise leur survenue.
Les symptômes des neuropathies sont très variés selon les nerfs atteints : douleurs ou fourmillements des membres inférieurs dans les polynévrites (inflammation des nerfs), impuissance en cas d’atteinte génito-urinaire, nausées et vomissements pour les nerfs de l’estomac (ralentissement de la vidange de l’estomac appelé gastroparésie), trouble de la sensibilité entraînant des anomalies de la nutrition de la peau et des tissus sous-cutanés, le cas le plus fréquent étant le « pied diabétique ».
La prévention reste le meilleur traitement des neuropathies. Des études réalisées à l’échelon international ont bien montré que le bon contrôle des glycémies diminue le nombre des complications neurologiques. Il est donc essentiel de contrôler le diabète et de maintenir une hémoglobine glyquée au mieux en dessous de 6,5 %, une hémoglobine glyquée > à 8 % étant toujours le signe d'un mauvais équilibre. Quant au traitement des atteintes nerveuses déclarées, il dépend de leur localisation.
En moyenne, 5 à 10 % des diabétiques de type 2 développent une complication rénale après plusieurs années d’évolution de la maladie. Progressivement, après des années d’hyperglycémie chronique, le fonctionnement du rein s’altère chez le diabétique. La principale fonction du rein, qui est l’élimination des déchets du sang par les urines, ne se fait plus correctement. On retrouve donc dans les urines du diabétique des substances qui ne devraient pas y être, principalement des protéines. C’est ce que l’on appelle la protéinurie ou l’albuminurie.
Bien souvent, il faut plusieurs années pour diagnostiquer une complication rénale, car c’est une pathologie silencieuse, ne présentant aucun symptôme visible ou reconnaissable par les malades. Pourtant, les risques sont grands. Au bout de plusieurs années d’évolution, le diabète mal équilibré peut détruire totalement la fonction rénale, provoquant une insuffisance rénale sévère dont le seul traitement est la dialyse. Il s’agit de remplacer la fonction rénale par une épuration du sang à l’aide d’une machine, plusieurs fois par semaine dans un centre de dialyse. En France, près de 50 % des personnes sous dialyse sont des diabétiques de type 2 !
Quand le rein commence à souffrir, il existe des traitements efficaces qui ralentissent le processus de dégradation. Si le diabète de type 2 est équilibré, on peut empêcher ou retarder de plusieurs dizaines d’années le recours à la dialyse. L’objectif est donc de maintenir l’HbA1c en dessous de 7 %, voire 6,5 %. Ensuite, il est recommandé aux malades de surveiller leur taux de protéines dans les urines tous les ans à l’aide de simples bandelettes urinaires. » Cette méthode simple de contrôle permet de détecter une protéinurie à partir de 50 à 60 mg/l. Si le rein est atteint, il est indispensable de consulter un diabétologue, voire un néphrologue. Conjointement à la consultation du généraliste, la prise en charge multidisciplinaire garantit les meilleurs soins possibles.
L’époque où diabète et insuline étaient synonymes de régime rigide et contraignant est révolue. Le mot d’ordre est désormais d’adopter une alimentation équilibrée qui devrait d’ailleurs être la règle pour tout le monde, diabétiques ou non. Les points importants à retenir : manger de tout en quantité raisonnable en étant attentif à la consommation de glucides (surtout les sucreries et les sodas sucrés), faire trois repas par jour à heures régulières avec éventuellement une collation et en évitant le grignotage, manger des fibres (légumes, fruits, haricots et lentilles) et consommer des matières grasses avec modération. Enfin, apporter avec soi des aliments sucrés en portion individuelle (jus de fruits, lait concentré sucré, bonbons) permet de remonter rapidement une glycémie trop basse.
Le diabète est une maladie chronique qui demande à celui qui en souffre des efforts constants de surveillance et de traitement et qui peut provoquer des moments de doute. La participation de l’entourage, conjoint, enfants, amis, est donc une aide appréciable ; s’il est une maladie chronique que l’on doit partager, c’est bien celle-là. Car l’éducation du diabétique, c’est aussi l’éducation de son entourage qui doit connaître les grandes lignes de la diététique et les principales manifestations de la maladie, en particulier les signes annonciateurs d’une hypoglycémie qui peut fausser la perception du diabétique sur son propre état. Lorsque les proches sont avertis des signes d’alarme parfois trompeurs tels que malaise, troubles du comportement et nausées, ils peuvent intervenir rapidement, donner du sucre ou faire une injection de glucagon en cas d’impossibilité d’alimentation, en attendant l’intervention du médecin qu’ils auront prévenu sans délai.
Il faut informer le médecin du travail de l’entreprise de son diabète. C’est un acteur de santé important qui a le pouvoir d’intervenir auprès de l’employeur pour changer ou aménager le poste de travail et les horaires, et faciliter ainsi la vie socio-professionnelle. Le diabète n’étant pas un handicap dans la vie professionnelle, il est conseillé d’établir une relation de confiance avec son employeur et d’informer certains collègues proches sur sa maladie et l’éventuelle survenue d’hypoglycémie, en leur expliquant comment intervenir.
L'activité physique est recommandée au diabétique comme d’ailleurs au non diabétique. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi. L’idéal est de pratiquer au minimum 2h30 par semaine d’exercices d’intensité modérée ou 75 minutes d’exercice intense ou une combinaison des deux. Une surveillance médicale est recommandée avant de commencer le sport puis ensuite régulièrement, surtout si l’on a pas un passé de sportif. Il faut aussi savoir que dans certains cas, l’activité physique peut-être contre-indiquée : affection cardiaque, ulcérations aux pieds, atteinte rétinienne et problèmes articulaires.
Pour pratiquer une activité sportive à long terme, ce qui est le but quand on est diabétique, il faut choisir avant tout un sport que l’on aime, sinon on risque d’abandonner rapidement. Les activités d’endurance doivent être préférées. Tous les sports sont bons : marche, jogging, natation, vélo, gymnastique… L’objectif principal étant de lutter contre la sédentarité, les personnes les moins sportives ou âgées tireront bénéfice des activités du quotidien qui entraînent une réelle dépense d’énergie : le jardinage, le ménage, les courses à pieds dans les magasins, monter les escaliers… Tout ce qui permet de quitter son canapé ou son ordinateur.
L’Assurance maladie propose aux personnes de plus de 18 ans ayant un diabète et prises en charge dans le cadre d’une affection de longue durée (ALD), de bénéficier du service d’accompagnement sophia. Il aide les patients à agir pour leur santé afin de mieux vivre au quotidien et de limiter les risques de complications liées au diabète. C’est un service gratuit et sans engagement.
Le service sophia intervient en complément du médecin traitant pour aider les patients à mettre en pratique ses recommandations et adapter leurs habitudes de vie. Il propose une information approfondie sur le diabète ainsi qu’un soutien et des conseils adaptés aux besoins de chacun.
Pour tout savoir sur le service sophia, consultez http://www.ameli-sophia.fr