Des mots pour les maux
Une « pandémie » et une « épidémie » se définissent toutes deux comme une forte augmentation des cas d’une même maladie à un moment donné. La différence se situe dans l’étendue du phénomène : la pandémie se caractérise par une diffusion géographiquement très étendue à plusieurs continents, voire tous.
Ces épidémies ou pandémies se produisent lors de l’apparition d’un nouveau sous-type de virus résultant d’une « modification génétique » substantielle.
Cette évolution génétique se fait, soit de façon modérée par « glissement » (« shift ») lors des épidémies saisonnières, soit de façon plus importante par « mutation » ou « cassure » (« drift ») lors des pandémies. Ce dernier phénomène ne concerne que les virus de type A. Il est responsable de l’apparition de nouveaux virus contre lesquels la population n’est pas protégée.
Qu'est-ce qu’une grippe pandémique ?
Une pandémie grippale est une épidémie caractérisée par la diffusion rapide et très étendue géographiquement (plusieurs continents ou le monde entier) d’un nouveau sous-type de virus résultant d’une transformation génétique conséquente. Le virus possédant des caractéristiques immunologiques nouvelles par rapport aux virus habituellement circulants, l’immunité de la population est faible voire nulle, ce qui a pour conséquence de permettre à la maladie de se propager rapidement.
Une transmission du virus aviaire à l’homme, possible mais exceptionnelle, risque de favoriser, chez une personne déjà contaminée par le virus de la grippe classique humaine, des échanges de matériel génétique entre ces deux virus. Un tel « réassortiment génétique » pourrait engendrer l’apparition d’un nouveau type de virus, aussi létal que le virus aviaire, mais plus facilement transmissible d’homme à homme. Ce mécanisme aboutirait à un risque de pandémie, comme cela s’est vu par le passé.
La grippe aviaire, ou « grippe du poulet », est une infection due à un virus de la grippe qui comprend plusieurs types dont Influenzavirus A. Celui-ci est divisé en sous-types en fonction de ses protéines de surface (Hémaglutinine ou Neuraminidase), parmi lesquels les sous-types H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux sauvages ou domestiques et peut être fortement contagieuse, surtout chez les poulets et les dindes, avec un risque de mortalité élevée dans ces espèces. Après une période d’incubation de 3 à 5 jours, peuvent apparaître : une diminution de l’appétit, une réduction considérable de la production d’œufs, puis une évolution vers une mort subite des volailles (la mortalité des volailles peut atteindre de 90 à 100 %).
Le virus influenza aviaire peut éventuellement infecter d’autres espèces animales, comme le porc ou d’autres mammifères. On parle « d’épizootie » de grippe aviaire lorsque la maladie affecte brutalement un grand nombre d’animaux à la fois dans une région donnée.
La grippe A(H1N1) de 2009 est une infection à un virus qui résulte de phénomènes de recombinaison à partir de virus de porc, d’un virus humain et d’un virus aviaire, mais qui s’est transmis d’homme à homme. Dans l’épidémie de 2009, les virus isolés chez les malades étaient des virus qui appartenaient à la famille A(H1N1), mais ce nouveau virus est différent du virus A(H1N1) de la grippe saisonnière.
Un virus influenza animal est-il transmissible de l’animal à l’homme ?
Le virus de la grippe aviaire de type A(H5/N1) peut se transmettre de l’animal à l’homme. Le phénomène est observé depuis janvier 2004 en Asie avec l’existence de plusieurs cas confirmés de transmission de ce type. Un phénomène semblable de transmission d’un virus aviaire à l’homme a été observé en Chine en 1997 (« grippe du poulet à Hong Kong ») avec un virus A(H5/N1) et aux Pays-Bas au printemps 2003 avec un virus A(H7/N7).
La majorité des cas humains d’infection à virus aviaire qui ont été recensés, A(H5N1) et A(H7N9), étaient associés à des contacts directs ou indirects avec des volailles contaminées, vivantes ou mortes. Le virus se transmet essentiellement par contamination aérienne (secrétions respiratoires), soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l’exposition à des matières contaminées (par l’intermédiaire de la nourriture, de l’eau, du matériel et de vêtements contaminés). Les espaces confinés favorisent la transmission du virus. Il n’existe aucune donnée tendant à prouver que la maladie puisse être transmise à l’homme par des aliments convenablement cuits.
Une transmission secondaire d’homme à homme est possible mais reste exceptionnelle (3 cas intra-familiaux documentés aux Pays-Bas au printemps 2003 avec le virus A(H7/N7)). Selon l’OMS, il n’existe pas de preuve d’une transmission inter-humaine simple de ces virus. Il s’agit d’événements assez rares, par exemple entre malades et soignants.
Les virus aviaires A(H5N1) et A(H7N9) demeurent cependant des virus grippaux à « potentiel pandémique », car ils continuent à circuler à grande échelle dans certaines populations de volailles dans différentes parties du monde. La plupart des personnes ne sont pas immunisées contre ces virus qui peuvent donc provoquer chez eux de graves maladies et des décès.