Le plus souvent (plus de 80 % des cas), un calcul biliaire ne provoque pas de signes, il est découvert fortuitement à l'occasion d'une échographie abdominale réalisée pour un autre motif.
Parfois, il est responsable de crise douloureuse appelée « colique hépatique ». La douleur est la principale manifestation : elle est souvent intense, survenant par crises, située en haut de l'abdomen, sur le côté droit et sous les côtes, pouvant irradier vers l'épaule droite et le dos. Elle s'accompagne souvent de nausées et de vomissements et bloque la respiration. La personne qui souffre d’une colique hépatique a souvent tellement mal qu’elle respire à minima et ne bouge pas : c’est ce que les médecins appelle une colique « apathique » (par opposition à la colique néphrétique ou colique « frénétique »).
La colique hépatique survient quand un calcul s'engage dans le canal cystique qui évacue la bile vers l'intestin et l'obstrue. Il se crée une surpression avec dilatation de la vésicule en amont de l'obstacle qui provoque les douleurs.
Au stade de colique hépatique, il n'y a pas de fièvre. La crise dure de deux à quatre heures et cesse lorsque le calcul se déplace et libère le passage de la bile.
La palpation de l'abdomen par le médecin, en haut, sous les côtes à droite reproduit la douleur et bloque la respiration.
L'échographie abdominale permet d'affirmer le diagnostic et de visualiser le ou les calculs ainsi que la vésicule et les voies biliaires.
La radiographie simple de l'abdomen est moins utile que l'échographie et la radio avec opacification des voies biliaires n'a plus d'intérêt.
Avec quoi peut-on confondre une colique hépatique ?
La douleur de la colique hépatique est assez typique mais d'autres diagnostics peuvent être évoqués : une colique néphrétique droite due à un calcul dans les voies urinaires (mais la douleur ne peut pas être soulagée dans une position particulière et le malade bouge sans cesse (colique « frénétique »), un ulcère gastrique (rythme de la douleur articulé autour des repas), une hépatite, une infection de la base du poumon droit et une affection du gros intestin.
Une fois la crise passée, une colique hépatique est néanmoins susceptible de récidiver à plus ou moins court terme.
La principale complication est l'obstruction des voies biliaires, ce que l’on appelle une « cholécystite aiguë », c'est-à-dire l'inflammation de la vésicule biliaire.
Si le calcul continue sa migration et parvient jusqu'au canal cholédoque, qui est le canal biliaire principal, une jaunisse (« ictère ») peut apparaître ainsi qu'une infection du cholédoque (« angiocholite »).
Comme le canal d’évacuation du pancréas partage le même orifice de sortie que le canal cholédoque, le calcul qui se bloque au niveau du sphincter peut aussi bloquer l’évacuation du suc pancréatique et provoquer une « pancréatite aiguë ». Ces complications doivent être suspectées lorsque de la fièvre survient.
Face à des douleurs de colique hépatique, un médecin doit être consulté très rapidement.
Son rôle consiste d'abord à soulager la douleur souvent intense, à poser le diagnostic et à surveiller l'évolution pour dépister d'éventuelles complications telles que l'angiocholite et la pancréatite aiguë qui sont des urgences chirurgicales.