Dans 68 % des cas, les calculs de moins de cinq millimètres sont expulsés spontanément dans les urines, mais cette proportion tombe à 47 % pour des calculs de cinq à dix millimètres.
En cas de suspicion de début de colique néphrétique, il ne faut pas boire de grandes quantités de liquides pour essayer de chasser le calcul : l'accumulation d'urine, alors que l’uretère est bouché, ne ferait qu'aggraver la douleur.
Il est éventuellement possible de prendre un médicament contre la douleur et un médicament antispasmodique en attendant de voir le médecin.
La prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien nécessite d’être sûr du diagnostic (antécédents de coliques néphrétiques) et en l’absence de contre-indications (insuffisance rénale chronique, insuffisance cardiaque, ulcère gastroduodénal, traitement anticoagulant).
Les médicaments anti-inflammatoires ou antalgiques permettent le plus souvent de soulager la crise et un calcul de petite taille est évacué le plus souvent spontanément dans les urines (moins de 5 mm). Mais lorsque le calcul est trop gros, sa fragmentation ou son évacuation chirurgicale est indispensable.
Le premier traitement prescrit par le médecin vise à soulager la douleur et les coliques, avec des médicaments antidouleurs (« antalgiques ») adaptés à l’intensité de la crise, éventuellement associés à des antispasmodiques.
Si cela ne marche pas, le médecin essaiera de favoriser l’élimination du calcul urinaire par les voies naturelles, soit par effet chimique en modifiant la composition des urines (permettant aux calculs de se dissoudre), soit par effet physique (« lithotritie extracorporelle ») pour les disloquer. La lithotritie repose sur l’usage d’ultrasons pour générer des ondes de choc qui vont désintégrer les calculs. Cette procédure est indolore et ne nécessite habituellement pas d’hospitalisation.
Dans les cas difficiles ou ceux où la lithotritie est contre-indiquée, la chirurgie peut être nécessaire pour détruire ou extraire les calculs.
La plupart des personnes souffrant d’une colique néphrétique peuvent être traitées à domicile avec un traitement antidouleur adapté jusqu’à l’expulsion du calcul (sept à dix jours). Une consultation de contrôle chez l’urologue dans les dix-quinze jours est à prévoir.
• Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (naproxène, diclofénac, indométacine, ibuprofène), et les antalgiques opiacés (tramadol, hydromorphone hydrochloride, morphine) sont les traitements de choix pour soulager rapidement la douleur des coliques néphrétiques.
Plusieurs études ont suggéré que les AINS étaient au moins aussi efficaces que les opiacés, avec l’avantage de diminuer le tonus de la musculature lisse de la paroi de l’uretère, traitant ainsi le mécanisme provoquant la douleur (« spasme urétéral »). De plus, les AINS présentent moins d’effets secondaires, notamment moins de nausées et de vomissements, que les opiacés.
L’utilisation des AINS doit cependant être pesée chez les personnes souffrant de maladie rénale pré-existante ou dont la fonction rénale est altérée : les AINS pouvant interférer avec le fonctionnement du rein en cas d’obstruction aiguë, et entraîner une altération de la fonction rénale. En cas de persistance des douleurs sous AINS, des opiacés peuvent être utilisés.
• D’autres médicaments (agents spasmolytiques, anticalciques ou alpha-bloquants) ont été utilisés seuls ou en combinaison dans le but d’augmenter le taux de passage spontané de lithiases urinaires distales. Les alpha-bloquants agissent en inhibant les contractions du muscle lisse de l’uretère et en diminuant le péristaltisme. Bien que ce traitement soit suggéré par les recommandations des sociétés européenne et américaine d’urologie, son efficacité est encore discutée, et une récente étude met en doute son utilité dans le traitement des lithiases urétérales distales de moins de 7 mm.
• Les personnes devront filtrer leurs urines (uriner dans un bocal en se servant d’une gaze comme filtre) pour permettre la récupération et l’identification du calcul. L’analyse du calcul permettra de mettre en place un traitement préventif pour limiter les risques de récidive (qui sont élevés).
• En cas de fièvre, de frissons ou de douleurs non contrôlables, une nouvelle évaluation est impérative+++. Une prise en charge urologique urgente est nécessaire chez les patients présentant une surinfection de la colique néphrétique, un arrêt des urines (« anurie ») sur une obstruction bilatérale ou sur une obstruction d’un rein unique fonctionnel, et si le traitement antalgique ne parvient pas à calmer les douleurs.
Un drainage des voies urinaires supérieures sera alors pratiqué, soit par endoscopie (sonde urétérale), soit par voie percutanée (« néphrostomie »).
• Un traitement secondaire sera également discuté en cas de lithiase urinaire d’au moins 7 mm ou en cas d’échec du traitement conservateur.