Comment faire le diagnostic de reflux gastro-œsophagien ?
Le reflux gastro-œsophagien est diagnostiqué le plus souvent par le médecin traitant, qui peut demander des examens complémentaires à la recherche de complications ou pour affiner le diagnostic.
L’interrogatoire de la personne suffit quand elle a moins de 50 ans, si les signes sont typiques (pyrosis, régurgitations) et s’il n’y a pas de signe d’alarme (dysphagie, anémie, amaigrissement).
Les signes atypiques, extra-digestifs, compliquent le diagnostic de reflux gastro-œsophagien et peuvent faire évoquer d’autres maladies : respiratoires (toux chronique, crises d’asthme), ORL (pharyngite, laryngite) et cardiaques (douleurs thoraciques).
Des examens complémentaires sont parfois nécessaires en cas de signes de RGO après 50 ans ou qui résistent ou qui rechutent, en cas de signes d’alarme (amaigrissement, atteinte de l’état général…) ou de signes atypiques.
L’endoscopie œso-gastro-duodénale, avec ou sans biopsies, est normale dans 20 à 30 % des cas. Elle est pratiquée sous anesthésie locale et parfois générale. Elle permet de rechercher facilement d’éventuelles causes du reflux gastro-œsophagien : anomalie du cardia (muscle à la jonction de l’œsophage et de l’estomac) ou hernie hiatale (passage d’une petite partie de l’estomac dans le thorax par l’orifice œsophagien du diaphragme).
Cette technique permet aussi de réaliser une biopsie sur la muqueuse de l’œsophage, pour préciser le diagnostic. Enfin, elle aide à repérer sa principale complication : « l’œsophagite peptique » (liée à l'acide). L’œsophagite peptique est une inflammation de l’œsophage avec des érosions et des ulcérations de la paroi interne de l’œsophage dues au reflux gastrique acide. Cette œsophagite est de gravité variable et peut être la cause d’un « endobrachyœsophage » (ou « EBO »).
La pH-métrie œsophagienne mesure le pH dans l’œsophage sur 24 heures et recherche la présence d’acide dans le bas œsophage. Elle permet d’enregistrer les épisodes de reflux et la concordance éventuelle avec les douleurs ressenties par le malade. Cet examen est particulièrement intéressant pour rapporter des signes cliniques atypiques à un RGO ou en cas de résistance au traitement médical habituel. Parfois il est possible de coupler cet examen à une « impédancemétrie œsophagienne ».
D’autres examens sont plus rarement effectués :
• Transit œsophagien baryté pour voir certaines anomalies : hernie hiatale, sténose (rétrécissement) de l’œsophage.
• Manométrie œsophagienne (avant un traitement chirurgical). Il s’agit d’une mesure de la pression dans l’œsophage pendant 30 à 45 minutes, grâce à une sonde équipée d’un capteur. Cette technique permet d’enregistrer les contractions et les relâchements du cardia, pour vérifier que ces mouvements sont normaux.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Des examens complémentaires sont nécessaires en cas de signes de reflux gastro-œsophagien après 50 ans ou qui résistent ou qui rechutent, en cas de signes d’alarme (amaigrissement, atteinte de l’état général…) ou de signes atypiques.