Des mots pour les maux
Un ulcère gastroduodénal est un terme qui englobe les ulcères de l'estomac, dit gastriques, et ceux du duodénum car les maladies sont proches.
L’estomac est normalement protégé du suc gastrique acide par un mucus
Le duodénum est la première partie de l'intestin grêle après l'estomac
Helicobacter pylori est une bactérie capable de donner une infection aiguë et chronique de l’estomac et du duodénum.
Qu'est-ce qu'un ulcère de l'estomac ou du duodénum (ulcère gastroduodénal) ?
Un ulcère gastroduodénal est une perte de substance au niveau de la muqueuse, le revêtement interne des intestins et de nombreux organes. L’ulcère creuse localement la paroi, en commençant par la muqueuse et sa cicatrisation naturelle est difficile.
Il s'agit d’une érosion ou d'une plaie profonde, qui atteint la troisième couche de la paroi digestive, appelée couche musculeuse, en rapport avec l'acidité du liquide gastrique.
On emploie ce terme « gastroduodénal » car les deux zones sont proches et les causes semblables. Cependant l'évolution et les traitements peuvent différer et il est donc important d'en connaître la localisation précise.
La maladie se traduit le plus souvent par des douleurs du ventre, rythmées par les repas. C'est aussi ce que l'on peut communément appeler le « creux de l'estomac ». Longtemps considérée comme une maladie de l’acidité et du stress, il s’agit en majorité d’une maladie infectieuse chronique liée à une bactérie, Helicobacter pylori, initialement responsable d’une simple gastroentérite. Sa persistance peut conduire à une réduction de la sécrétion de mucus protecteur dans l’estomac, à une augmentation de l’acidité et à des modifications de la paroi du duodénum.
Quels sont les signes d'ulcère de l'estomac et du duodénum ?
Le principal signe est la douleur du ventre, sous le sternum, au niveau de la région épigastrique (« douleur épigastrique »), à type de crampes ou de faim douloureuse. Elle est typiquement rythmée par les repas : calmée initialement par la prise d’aliment, elle réapparait tôt à la fin du repas en cas d’ulcère gastrique et plus tardivement en cas d’ulcère duodénal. L'ensemble de ces signes typiques est appelé « syndrome ulcéreux ».
Parfois, les symptômes sont différents. L'ulcère peut être responsable d'un syndrome dyspeptique, un ensemble de signes digestifs variés comprenant des nausées, des ballonnements, des troubles du transit et des douleurs d'estomac (brûlures souvent). Les symptômes de l'ulcère peuvent aussi être minimes (ulcère latent) ou provoquer une simple gêne locale.
La principale crainte et le symptôme parfois révélateur de cette maladie est l’hémorragie digestive aiguë qui se manifeste par des vomissements de sang rouge, mêlé à quelques aliments éventuellement. L’ulcère peut également se révéler lors de sa perforation dans la cavité du ventre, à l’intérieur du péritoine : il s’agit alors d’une douleur généralisée à tout ou partie du ventre, avec raideur de la paroi à la palpation et risque de choc et de péritonite.
Quelles sont les causes des ulcères de l'estomac et du duodénum ?
L'ulcère gastroduodénal est dû à un déséquilibre entre les facteurs d'agression et de défense de la muqueuse de la paroi de l’estomac ou du duodénum.
Dans environ 85 à 95 % des cas, l'ulcère est lié à la présence d'une bactérie : Helicobacter pylori. Contrairement aux autres bactéries, celle-ci a la particularité de pouvoir survivre dans l'acidité de l'estomac et du duodénum. Elle est contractée dans l'enfance par la bouche. Elle provoque alors une infection en envahissant la paroi, on parle initialement de gastrite aiguë, inflammation locale souvent asymptomatique. Parfois la gastrite devient chronique, elle réduit la sécrétion de mucus protecteur, augmente la sécrétion d’acide dans l’estomac et modifie la paroi et peut alors se compliquer d'un ulcère de l'estomac ou du duodénum.
Les ulcères peuvent également être dus à des médicaments comme la prise de médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou l'aspirine. Ceux-ci altèrent les mécanismes de défense de la paroi intestinale et favorisent donc son agression par l'acidité locale.
Le stress est une vraie cause d’ulcère (les ulcères de stress) et est observé dans des circonstances particulières comme le séjour en réanimation.
Le tabac n'est pas directement responsable des ulcères mais il double son risque d'apparition. Une alimentation acide, épicé ou une consommation d'alcool sont également des facteurs favorisant la survenue des ulcères.
Quelles sont les complications des ulcères de l'estomac et du duodénum ?
Dans 20 % des cas, l'ulcère se complique d'une hémorragie digestive. Elle se traduit par un saignement de sang rouge par la bouche (hémorragie aiguë) ou de sang noir dans les selles (sang digéré = hémorragie minime et chronique) : c’est ce que l’on appelle un méléna. Si l’hémorragie aiguë est abondante, elle peut être accompagnée de signes de choc tel qu'un malaise, une accélération du rythme cardiaque et de la respiration et des sueurs. Si elle est minime mais chronique, elle peut être responsable d’une anémie par carence en fer (anémie ferriprive) diagnostiquée sur une prise de sang et qui est liée à la perte de fer contenu dans l’hémoglobine, à l’intérieur des globules rouges.
Plus rarement les ulcères peuvent se compliquer d'une perforation digestive. Cela correspond à la survenue d'un trou complet dans la paroi digestive. Une douleur très intense « en coup de poignard » au niveau de l'estomac est alors ressentie, parfois associée à des nausées ou vomissements.
Ces deux complications sont des urgences médicales et doivent amener à consulter en urgence un médecin.
Dans de rares cas, l'ulcère de l'estomac peut se transformer en cancer, c'est pourquoi il est surveillé à distance du traitement. L'ulcère du duodénum quant à lui ne présente pas ce risque.