Quel est le traitement de la BPCO ?
Aucun traitement ne peut guérir définitivement la BPCO, mais sa prise en charge adaptée ralentit son évolution et peut même inverser certains signes et handicaps. Cette prise en charge est multidisciplinaire et inclut toujours l’arrêt du tabac, un traitement médicamenteux, une réhabilitation respiratoire et le développement de l’exercice physique.
• Après un diagnostic de BPCO, la première mesure consiste à cesser de fumer et à interrompre l’exposition professionnelle aux substances toxiques favorisant la maladie. Cette mesure est efficace sur l’évolution à tous les stades de la maladie, du plus léger au plus sévère.
• La prise en charge médicamenteuse repose sur l’utilisation de médicaments inhalés permettant de dilater les voies respiratoires et d’y améliorer le débit d’air : les « bronchodilatateurs ». Ceux-ci peuvent être de différents types (cholinergiques ou bêta-2 mimétiques) et ils peuvent avoir une courte ou une longue durée d’action. Ces traitements sont indiqués dès qu’il existe un essoufflement.
Les bronchodilatateurs peuvent être associés à des corticoïdes pour réduire l’inflammation bronchique locale en cas d’exacerbations répétées et de gêne respiratoire importante.
Ils sont utilisés par voie inhalée, mais sont parfois prescrits temporairement par voie orale en cas d’exacerbation du fait de l’obstruction bronchique.
Les antibiotiques sont utilisés lors des épisodes de surinfection bronchique qui se manifeste par une modification des crachats qui deviennent purulents.
• Dans les cas de BPCO les plus sévères avec insuffisance respiratoire chronique, une « oxygénothérapie » de longue durée est nécessaire. Il s’agit d’apporter un supplément d’oxygène au moins 15 heures par jour. L’oxygénothérapie a démontré son efficacité pour améliorer la survie. Elle peut être complétée par une « ventilation », non invasive ou invasive.
• La réhabilitation respiratoire est utile pour tous les malades souffrant d’une intolérance à l’effort et d’une limitation de leurs activités quotidiennes : c’est généralement le cas dès le stade II de sévérité de la maladie.
La réhabilitation repose sur une approche multidisciplinaire, incluant une kinésithérapie respiratoire et le réentraînement à l’effort à travers le développement progressif de l’exercice musculaire (endurance et renforcement des muscles périphériques, équilibre, posture).
• Une éducation thérapeutique (sevrage tabagique, observance thérapeutique, méthodes de prise des traitements inhalés, équilibre nutritionnel, gestions des exacerbations…) y est systématiquement associée.
• Une vaccination antigrippale est recommandée chaque année aux patients atteints de BPCO. Une vaccination antipneumococcique est également conseillée aux patients en insuffisance respiratoire chronique, tous les 5 ans.
• Le traitement chirurgical est parfois nécessaire en cas d’emphysème et une transplantation pulmonaire peut être proposée chez les personnes jeunes en insuffisance respiratoire sévère.
Quels sont les médicaments qui posent problème dans la BPCO ?
Les antitussifs empêchent la toux alors que celle-ci joue un rôle majeur dans l’élimination des sécrétions bronchiques qui encombrent les bronches et peuvent aggraver la gêne respiratoire. Ils sont donc contre-indiqués.
Certains médicaments font l’objet de précaution dans les BPCO sévères. Il s’agit de tous les sédatifs (anxiolytiques ou somnifères, antalgiques morphiniques) car ils diminuent l’amplitude des mouvements respiratoires, ce qui conduit à la réduction de l’évacuation des sécrétions bronchiques et à l’exposition à un risque d’aggravation de l’insuffisance respiratoire.
Les bêtabloquants doivent être utilisés avec précaution, uniquement quand il n’y a pas d’alternative (insuffisance coronaire) et sous surveillance avec exploration fonctionnelle respiratoire. Chez certains malades, ils peuvent aggraver l’obstruction des bronches.
Comment améliorer le traitement de la BPCO ?
Dans les années à venir, les recherches pourraient conduire à la définition de différents sous-groupes de malades, notamment en fonction des caractéristiques de leurs maladies et de leurs comorbidités. Des biomarqueurs spécifiques des sous-groupes de BPCO sont actuellement recherchés dans des cohortes de malades afin de proposer des traitements plus personnalisés.
De récents travaux ont par exemple montré que la persistance de l’inflammation générale n’est pas une constante de la maladie : environ 30 % des patients dont l’état de santé est stable n’ont pas d’inflammation générale (ou « systémique »), environ 50 % des patients ont une inflammation systémique intermittente et environ 16 % des patients ont une inflammation systémique persistante. Cette dernière est un facteur de mauvais pronostic qui accroit le risque de comorbidités, notamment cardiovasculaires. Ces différences pourraient être prises en compte pour personnaliser davantage les traitements