L’accident vasculaire cérébral (AVC), ou « attaque cérébrale », correspond à l’obstruction ou à la rupture d’une artère dans le cerveau. Il s’agit d’une urgence médicale absolue car, chaque seconde, le malade perd des milliers de cellules nerveuses dans son cerveau. Il faut appeler le 15 pour le traiter dans un centre spécialisé.
Des mots pour les maux
L’accident vasculaire cérébral ou « AVC », est plus communément appelé : « attaque cérébrale », « embolie cérébrale » ou « crise d’apoplexie ».
Il s’agit d’une lésion d’une partie du cerveau secondaire à l’obstruction d’une artère nourricière, ce qui conduit à un « infarctus cérébral », ou à un saignement (« hémorragie ») dans le cerveau en rapport avec la rupture d’une malformation artérielle (« anévrisme ») ou un trouble de la coagulation.
Un accident vasculaire cérébral ou « AVC », également appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine de la fonction d’une partie du cerveau.
L’AVC est provoqué, soit par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur d’une artère du cerveau, soit par la rupture d’une artère avec saignement dans le crâne ou le cerveau.
L'arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs pour les cellules nerveuses. Cela entraîne la mort de ces cellules, au niveau de la zone du cerveau touchée par l’artère bouchée ou rompue (« infarctus cérébral »). La rupture d’une artère cérébrale aboutit à un saignement à l’intérieur du crâne, voire du cerveau ce qui provoque formation d’un hématome qui peut devenir compressif du fait de l’inextensibilité de la boite crânienne.
La gravité de l'accident vasculaire cérébral va dépendre de la localisation et de l'étendue des zones cérébrales touchées. En effet, chaque zone du cerveau est spécialisée (motricité ou sensibilité de la main, du bras de la jambe, parole, vision…). Un accident localisé va supprimer une fonction en partie ou en totalité. Un accident étendu va être responsable d’une paralysie de toute la moitié du corps (« hémiplégie ») ou du décès.
On distingue deux types d’accidents vasculaires cérébraux : les infarctus cérébraux et les hémorragies cérébrales ou méningées.
• Les infarctus cérébraux (80 % des AVC) sont surtout la conséquence de l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot de sang (« thrombus ») qui vient se bloquer dans l’artère quand son calibre dépasse celui de celle-ci. La principale cause des infarctus cérébraux, c’est surtout l’athérosclérose avec la formation d’une plaque d’athérome dans une artère du cou ou du cerveau, qui va s’ulcérer à un moment donné ce qui amènera à la formation d’un caillot ou « thrombus ». C’est la migration de ce thrombus ou d’un morceau de la plaque qui va aller boucher une artère cérébrale. Certaines maladies du cœur, comme les troubles du rythme cardiaque (« fibrillation auriculaire ») peuvent favoriser la formation d’un thrombus dans le cœur : celui-ci peut ensuite être entrainé dans le courant sanguin et se bloquer dans une artère cérébrale.
• Les hémorragies cérébrales ou méningées (respectivement 15 % et 5 % des AVC) sont quant à elles liées à la rupture d’une artère au niveau du cerveau.
Cette rupture concerne le plus souvent une artère de petit calibre, fragilisée par l’hypertension artérielle chez les personnes âgées. La rupture d’une malformation vasculaire cérébrale préexistante (anévrysme ou malformation artério-veineuse) ou un trouble de la coagulation (souvent lié à la prise de médicaments anticoagulants) peuvent également être à l’origine d’une hémorragie cérébrale, souvent chez des personnes plus jeunes.
La caractéristique principale d’un accident vasculaire cérébral est la survenue brutale d’un déficit neurologique : on parle « d’attaque cérébrale ».
L’intensité des signes, et des déficits, peut-être d’emblée maximale ou bien s’aggraver sur quelques minutes ou quelques heures. Les signes surviennent parfois pendant le sommeil.
Un AVC, quel qu’il soit, constitue une urgence médicale, et il est très important d’en connaître les signes afin de contacter les services d’urgence. Les signes sont extrêmement variés et dépendent de la localisation exacte de la lésion dans le cerveau, chaque partie de cet organe étant spécialisée dans des fonctions particulières (mouvement, sensibilité, vision, parole…).
Certains signes très fréquents doivent donner l’alerte :
• Une faiblesse musculaire, une paralysie d’un membre (impossibilité de lever le bras) ou du visage (impossibilité de sourire avec lèvre tombante d’un côté), le plus souvent d’un seul côté du corps (« hémiplégie »),
• Une perte de sensibilité ou un engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage, également d’un seul côté du corps,
• Une perte de la vision d’un œil (« cécité unilatérale ») ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil (« hémianopsie »), ou encore une vue double d’apparition brutale (« diplopie »),
• Des difficultés à parler, soit en raison d’une difficulté à articuler (« dysarthrie ») ou à trouver ses mots, soit en raison de l’utilisation de mots incompréhensibles ou de difficultés à comprendre ce que l’on entend (« aphasie »),
• Des troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres de survenue brutale, avec une difficulté à marcher, comme un homme ivre,
• Des troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma,
• Un mal de tête brutal, intense et inhabituel.
La régression des signes au bout de quelques minutes ne doit en aucun cas rassurer : les déficits neurologiques soudains régressant rapidement portent le nom « d’accident ischémique transitoire » (ou « AIT »). Ils doivent eux aussi conduire à consulter immédiatement.
L’AIT se traduit généralement par l’un au moins des trois signes d'alerte suivants : engourdissement du visage, engourdissement ou perte de force d'un bras, ou troubles de la parole. Ces signes disparaissent en quelques minutes. Mais leur apparition soudaine et leur régression sans séquelle en moins d’une heure signifie néanmoins qu'il y a un obstacle à la circulation du sang dans le cerveau. Il s’agit en quelque sorte d’un « avertissement sans frais », mais l'urgence d'une prise en charge adaptée est identique car le risque de faire un nouvel AVC dans les 24 heures est élevé. Il faut donc appeler en urgence le centre 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d'urgence européen).
Les causes des accidents vasculaires cérébraux varient en fonction du type d’accident : ischémie ou hémorragie.
• La principale cause des infarctus cérébraux ischémiques chez la personne d’un certain âge est l’athérosclérose (30 % des AVC ischémiques) avec la formation d’une « plaque d’athérome » dans une artère du cou ou du cerveau, qui va rétrécir d’au moins 50 % le calibre interne de l’artère. Celle-ci va s’ulcérer à un moment donné, ce qui amènera à la formation d’un caillot ou « thrombus ». C’est la migration de ce thrombus ou d’un morceau de la plaque qui va aller boucher une artère cérébrale. Les infarctus lacunaires (20 % des infarctus ischémiques) sont observés chez le sujet âgé et hypertendu où les petites artères de la base du cerveau (moins de 15 millimètre de diamètre) subissent une dégénérescence (la « lipohyalinose ») secondaire à l’hypertension.
Chez le sujet jeune, la cause la plus fréquente est la dissection d’une artère cervico-encéphalique (post-traumatique ou sur malformation), ce qui correspond au développement d’un hématome dans la paroi de l’artère avec un rétrécissement de la lumière de l’artère.
D’autres causes plus rares d’atteinte des grosses artères sont représentées par les artérites inflammatoires type maladie de Horton chez le sujet âgé, et la prise de médicaments vasoconstricteurs (inhibiteurs spécifiques de la sérotonine, substance vasoconstrictrices…) ou de toxiques (cannabis…) chez le sujet jeune.
Certaines maladies du cœur (« cardiopathies emboligènes »), comme les troubles du rythme cardiaque (« fibrillation auriculaire » = 50 % des cas), une prothèse d’une valve du cœur ou une maladie de l’atrium… peuvent favoriser la formation d’un caillot dans le cœur : celui-ci peut ensuite être entrainé dans le courant sanguin et se bloquer dans une artère cérébrale.
• Les hémorragies cérébrales ou méningées sont liées à la rupture d’une artère dans le cerveau, rupture qui concerne le plus souvent une artère de petit calibre, fragilisée par l’hypertension artérielle chez les personnes âgées.
La rupture d’une malformation vasculaire cérébrale préexistante (anévrysme ou malformation artério-veineuse) est plus fréquente chez le sujet jeune. Un trouble de la coagulation et la prise de médicaments anticoagulants peuvent également être à l’origine d’une hémorragie cérébrale. Environ 10 % de l’ensemble des hémorragies intra-parenchymateuses sont liées à la prise d’AVK (anti-vitamine K) au long cours. Le risque des antiplaquettaires est beaucoup plus faible.
L'athérosclérose est une maladie sous la dépendance de plusieurs facteurs.
Il sembleexister tout d’abord une susceptibilité familiale ou génétique à l’athérosclérose : chaque personne ne répond pas de la même façon aux différents facteurs de risque.
Quatre principaux facteurs de risque accroissent la probabilité d’apparition ou de sévérité des plaques. Les désordres alimentaires et l’excès de cholestérol sont le principal facteur de risque. L’étude des populations primitives qui étaient en insécurité alimentaire a bien montré que lorsqu’elles accédaient à une alimentation de type occidental, c’est-à-dire riche en calories et en graisses animales, le taux de cholestérol dans le sang avait tendance à s’élever et les maladies cardiovasculaires à apparaître.
Le tabagisme est le deuxième facteur de risque majeur, en particulier chez la femme jeune. Le tabagisme augmente la quantité de certains facteurs de coagulation et favorise la formation de caillots. De plus, il altère la capacité des vaisseaux à se dilater et est à l'origine des spasmes artériels, notamment au niveau des coronaires.
L’hypertension artérielle est unautrefacteur de risque majeur en raison des lésions vasculaires que créent les « à coups » tensionnels. Une pression sanguine excessive entraîne un épaississement et un durcissement des artères qui favoriseront le développement de l'athérosclérose, notamment dans les artères alimentant le cerveau.
Le diabète, qui est un trouble de l'assimilation du sucre se traduit par un excès de glucose dans le sang, est le quatrième facteur de risque majeur d’athérosclérose.
L’obésité abdominale, ou « gros ventre » est un facteur de risque moins important mais qui se cumule aux autres. De même que d’autres facteurs de risque : sédentarité, stress…
Le point à retenir est que ces facteurs de risque sontfréquemment associés et que leurs risques respectifs se cumulent entre eux.