Quels sont les signes de l'angine de poitrine ?
L’angine de poitrine se manifeste par une douleur profonde située au milieu de la poitrine (le thorax), avec une sensation de serrement intense, angoissante. Cette douleur en barre survient souvent à l'effort :
- lors d'une marche rapide, en côte, ou contre le vent,
- lors d'une marche rapide, par temps froid, car ce dernier provoque également une réduction du calibre des vaisseaux (« vasoconstriction »),
- lors d'une émotion qui fait battre le cœur plus vite et plus fort.
La douleur est soulagée en moins de deux minutes par le repos ou par la prise d’un médicament qui dilate les artères coronaires, la « trinitrine », en dragée ou en spray. Plus rarement, la douleur survient après le repas, pendant la digestion, ou au repos, la nuit.
La douleur de la poitrine peut irradier vers le bras gauche, l'avant-bras, avec parfois une sensation de serrement au poignet, au bord externe de la main. Elle peut irradier également dans le cou, la mâchoire inférieure, parfois dans le bras droit, la nuque, le dos ou la région de l'estomac.
Quel est le profil évolutif des crises d’angine de poitrine ?
On distingue deux sortes d'angine de poitrine. L'angine de poitrine stable : la douleur conserve les mêmes caractéristiques au fil du temps (conditions de survenue, seuil d'apparition, intensité, durée de la douleur...). Elle est habituellement provoquée par l'insuffisance coronarienne chronique lors de la maladie athéromateuse.
L'angine de poitrine instable est caractérisée par des crises plus fréquentes qui se produisent pour des efforts moindres, ou sont moins sensibles à la trinitrine. L’angine de poitrine peut aussi être d’emblée instable : angine de poitrine récente (depuis moins d'un mois), apparue rapidement et d'emblée instable. Dans les cas les plus graves, il peut s'agir déjà d'un infarctus du myocarde.
Quand faut-il consulter en urgence ?
Il est possible d’attendre si la douleur cesse rapidement avec le repos et le calme. Il faut alors le signaler au médecin traitant qui pourra adapter la prise en charge médicale.
Il faut consulter en urgence :
- si la douleur thoracique ne cesse pas au bout de 15 minutes malgré le repos et la prise de trinitrine, comme habituellement en cas d’angine de poitrine déjà connue et traitée,
- si la douleur thoracique est inhabituelle, car plus intense ou accompagnée de signes associés comme un malaise, des nausées, des palpitations.
Il faut alors craindre un infarctus du myocarde et contacter immédiatement le SAMU (numéros d'urgence : 15 ou 112).
Quels sont les examens nécessaires au diagnostic ?
Le bilan d'une angine de poitrine est réalisé par le médecin traitant, en coordination avec un cardiologue. Ils vont chercher à affirmer l’origine cardiaque de la douleur et vont déterminer les causes et les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires qu'il sera nécessaire de contrôler afin de prévenir l’évolution de la maladie coronaire et l’athérosclérose en général.
• Les examens habituels comprennent une numération-formule sanguine (NFS) avec un dosage de la glycémie, du cholestérol, de l’uricémie en plus d’une évaluation des paramètres biologiques de base.
Un électrocardiogramme (ECG) est demandé, mais il est très souvent normal au repos. Il est donc essentiel de préciser le diagnostic en proposant une épreuve d'effort sur un vélo ou un tapis roulant qui reste l’examen-clé. Elle permet de reproduire les circonstances d'apparition de l'angine de poitrine. Il existe des protocoles adaptés à chaque malade, qu’il soit sédentaire, actif ou sportif, l’objectif étant pour chaque patient d’aller au maximum de ce qu’il peut faire (effort maximal), condition indispensable pour pouvoir interpréter correctement le test. Les modifications de l'électrocardiogramme enregistré durant l'épreuve d'effort surviennent souvent avant la douleur, ces anomalies apportant la preuve de l'origine cardiaque des douleurs thoraciques (l’épreuve d'effort est dite alors positive).
Une épreuve très fortement positive incite à poursuivre le bilan par une coronarographie. Une épreuve négative, c’est-à-dire normale, permet souvent de rassurer et d'écarter une maladie coronaire dans plus de 90 % des cas.
• Le médecin peut demander d'autres examens pour compléter le bilan, comme une scintigraphie myocardique, une échographie cardiaque, un scanner ou une IRM cardiaque et une coronarographie. Cette dernière permet de visualiser de façon très précise les artères coronaires et leurs branches, ainsi que les rétrécissements qui peuvent y siéger et que les médecins appellent sténoses.
• Une fois le diagnostic d'angine de poitrine établi, le bilan complémentaire précise quelle maladie en est la cause. Lorsque l’angine de poitrine est due à la présence de plaques d’athérome, un bilan artériel général plus complet est réalisé. En effet, les dépôts d’athérome ne se localisent pas uniquement dans les artères coronaires mais peuvent se situer également dans d’autres artères. C’est pourquoi, on recherche d’éventuels signes d’obstruction d’autres artères, comme les carotides ou celles des jambes.