La scolarité risque-t-elle d’être perturbée ?
Pour la prise en charge médicale, il est nécessaire de dispenser l’enfant de cours. La durée d’absence sera déterminée par le médecin. Après l’hospitalisation, le retour à l’école doit se faire le plus rapidement possible et de façon progressive, soit par un enseignement dans une unité spécialisée, soit directement dans l’établissement d’origine. L’environnement scolaire permet un retour à la vie sociale et constitue en lui-même une sorte de thérapie formatrice. Le rythme de travail sera personnalisé et adapté aux capacités physiques et intellectuelles de chaque enfant.
Peut-on avoir des enfants ?
Parmi les complications des troubles alimentaires, on retrouve les troubles de la fertilité. Cette infertilité transitoire représente un motif fréquent de consultation, au décours de laquelle le médecin va poser le diagnostic d’anorexie mentale. C’est la diminution d’une hormone, appelée œstrogène, qui va rendre la conception d’un enfant difficile, mais pas impossible. Du point de vue psychique, le désir d’enfant peut être à la fois présent consciemment et refoulé inconsciemment. Cette ambivalence empêchera la patiente de tomber enceinte.
Comment va se dérouler la grossesse ?
Le suivi de la grossesse devra être régulier et adapté à la pathologie. Paradoxalement, l’état de grossesse va faire diminuer les signes cliniques et améliorer l’image et l’estime de soi. Les rituels compensatoires purgatifs régresseront aux dépens d’une hyperactivité physique persistante. Mais attention au retour de la symptomatologie après l’accouchement. Le déni de la pathologie peut rendre le suivi compliqué, notamment par le refus de se rendre aux consultations et d’appliquer les conseils prodigués.
Quels sont les risques pour le fœtus ?
Le risque principal pour le fœtus est le retard de croissance dans le ventre de sa mère. Visible à l’échographie, le développement du fœtus sera ralenti de façon uniforme. L’enfant à naître aura un petit poids et une petite taille. De plus, le nombre de fausses couches, de césariennes et d’enfants nés prématurément augmente significativement chez les personnes sujettes aux troubles alimentaires. Toutes ces complications sont à mettre en relation avec l’état de dénutrition de la mère et son IMC au moment de la grossesse.
Comment sera réalisé le suivi à domicile?
Le suivi fera intervenir plusieurs professionnels de santé libéraux et hospitaliers. Pour la partie somatique, c’est le médecin traitant qui prendra le relais. Pour la partie psychique, on se tournera vers des réseaux de psychiatres de ville et des centres médicopsychologiques de secteur. Bien entendu, le malade conservera quelques consultations annuelles avec son médecin hospitalier. Les associations de patients constituent également une aide et une écoute supplémentaire. Un maillage solide autour du patient est indispensable car le risque de rechute sans soutien est grand.
Peut-on guérir définitivement ?
Oui, l’anorexie, tout comme la boulimie, si elles sont prises en charge rapidement et dans de bonnes conditions médicales peuvent être guéries. On estime schématiquement qu’un tiers guérit sous traitement. Les deux tiers des personnes restantes ont un pronostic beaucoup moins favorable. Dans un tiers des cas, les troubles vont devenir chroniques et le patient va rechuter. Dans le dernier tiers, on retrouvera les malades dont les symptômes s’aggraveront au cours du temps. Beaucoup évolueront vers la dépression, vers des conduites addictives, suicidaires et vers le décès. Le cheminement de la guérison est long et éprouvant mais de plus en plus efficace grâce aux progrès de la médecine.