Après une incubation très variable, de 2 à 12 semaines, le virus provoque une hépatite aiguë. Mais, dans la plupart des cas, les signes habituels de cette infection aiguë du foie (fatigue, jaunisse ou « ictère », urines foncées, selles blanchâtres) ne sont pas présents et la maladie n’est même pas perçue par le malade.
Exceptionnellement (dans moins de 1 % des cas), l’hépatite aiguë est dite fulminante : le foie est alors très endommagé par la réaction immunitaire de défense qui dépasse ses objectifs et les troubles sont sévères. En cas de destruction du foie, une transplantation hépatique reste la seule solution et peut être envisagée en urgence.
Cette phase aiguë correspond en réalité à une tentative du système immunitaire de se débarrasser du virus, mais seules 20 % des personnes infectées y parviendront et guériront de l’infection. Pour les 80 % restants, l’infection devient chronique et le virus s’installe durablement dans le foie.
L’infection chronique au VHC progresse le plus souvent silencieusement, et le malade n’en est pas conscient jusqu’au stade des complications. Dans certains cas cependant, peuvent survenir des épisodes de douleurs articulaires et musculaires diffuses qui sont en rapport avec des phases d’exacerbation immunologiques où un grand nombre d’anticorps se fixent sur les antigènes du VHC pour former des complexes immuns (anticorps-antigène). Ces complexes immuns circulent en gros amas dans le sang et peuvent précipiter dans certains endroits du corps (principalement les articulations) et à l’occasion d’une exposition au froid (« cryoglobulinémie »).
Les cellules du foie infectées, détruites par les défenses immunitaires, peuvent être progressivement remplacées par un tissu fibreux cicatriciel. Le degré de fibrose hépatique de chaque patient est variable et difficilement prédictible car il dépend de beaucoup d’autres paramètres dont l’implication relative reste mal connue (âge, co-infection par le VIH ou par le VHB, consommation d’alcool…).
Au final, chez 20 % des malades, la fibrose du foie est trop importante et évolue vers une cirrhose hépatique. Le foie n’est alors plus capable d’assurer ses fonctions normales, le retour veineux du sang à travers le foie vers le cœur droit est difficile et des problèmes de santé graves apparaissent : hémorragie au niveau de l’œsophage ou du tube digestif (liée à des « varices œsophagiennes »), gonflement du ventre avec « ascite » (liquide présent dans l’intérieur du ventre), œdèmes des jambes… A terme, il existe une augmentation du risque de cancer du foie (« hépatome », « hépatocarcinome » ou « carcinome hépatocellulaire ») : le risque annuel est de 1 à 5 %.
Parallèlement à l’atteinte du foie, la plupart des malades développent aussi d’autres problèmes plus généraux : fatigue, résistance à l’insuline puis diabète, maladies cardiaques, troubles de la peau…
L’infection chronique au VHC est le plus souvent silencieuse et donc très souvent découverte très tardivement et de manière le plus souvent fortuite. Par exemple, lors d’un don du sang, d’une grossesse ou d’un bilan sanguin…
C’est la prescription d’une prise de sang (pour des examens biologiques et viraux) qui permettra le diagnostic par la détection d’anticorps spécifiques du virus de l’hépatite C en plus des signes biologiques d’une agression chronique du foie :
• Une élévation du taux des transaminases dans le sang, dont l’alanine aminotransférase (ALAT), témoignera de l’existence de l’agression des cellules du foie (« cytolyse hépatique »).
• Le dosage des anticorps contre le virus de l'hépatite C (VHC) est essentiel au diagnostic. Ces anticorps spécifiques sont produits par les défenses immunitaires du malade au contact du VHC.
• Si le dosage des anticorps est positif, la recherche de la présence du virus dans le sang est réalisée par un dosage sérique. Si ce test est positif, la preuve est faite que la personne est porteuse du VHC.
Un bilan médical complémentaire, évaluant notamment l’état du foie, est nécessaire pour orienter la prise en charge : évaluation de la fibrose hépatique par biopsie du foie et/ou par une méthode non invasive (biologique = « fibrotest » ou échographique = « élastométrie »).
Le dépistage de l’hépatite C peut être réalisé sur prescription médicale ou être demandé et réalisé directement par les personnes dans un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).
Les groupes les plus à risque d’infection par le VHC sont les suivants :
• Les personnes ayant reçu une transfusion sanguine (ou des produits issus du sang) avant 1992 en France (accident, opération chirurgicale ou accouchement) et encore maintenant, si cela s’est produit dans un pays en voie de développement.
• Les personnes ayant des antécédents d’acte médical invasif dans le cadre d’un diagnostic ou d’un traitement, avant 1997 en France, et encore maintenant, si cela s’est produit dans un pays en voie de développement.
• Les consommateurs de drogue qui ont partagé un matériel d’injection.
• L’entourage familial d’une personne atteinte d’hépatite C.
• Les personnes souffrant d’une insuffisance rénale qui ont recours à une hémodialyse (rein artificiel).
• Les enfants nés de mères infectées par le VHC.
• Les personnes ayant des signes de souffrance des cellules du foie sur une analyse de sang.
La probabilité qu’une infection par le virus de l’hépatite C devienne chronique serait de 80 %.