La prise en charge des facteurs de risque et des maladies associées (maladies ou facteurs de risque cardiovasculaires, diabète, dépression…) est essentielle au cours de l’insuffisance érectile, du fait de l’importance des causes vasculaires de cette maladie. Il faut donc arrêter de fumer, boire moins d’alcool et consulter un médecin pour vérifier l’absence de maladie cardiovasculaire ou de diabète.
En cas d’idées tristes, de manque d’envie de faire quoi que ce soit, associé à une angoisse, des troubles du sommeil et un manque d’appétit, il convient de se poser la question d’une dépression et de consulter pour cela.
Enfin, il faut penser que c’est peut-être un médicament que l’on prend qui peut donner ces troubles de l’érection et en parler à son médecin.
Dans la médecine alternative ou la naturopathie, il y a beaucoup de plantes qui existent pour traiter l’impuissance.
Le ginseng est probablement la plus connue parmi les plantes utilisées pour la dysfonction érectile. Il est censé accroître la vitalité et l’endurance sexuelle mais il aiderait surtout beaucoup d’hommes à mieux gérer le stress et l’anxiété de performance. Le grand avantage de cette plante, c’est probablement le fait que la plupart des hommes peuvent l’utiliser en toute sécurité avec peu de chances d’avoir des effets secondaires (sauf avec les antidépresseurs).
Le Palmier nain (chou palmiste) a été utilisé pour accroître la libido sans beaucoup de preuves objectives.
L’Epimedium Sagittatum aussi appelée « herbe de bouc » (ou épimède) et « Horny Goat Weed » en anglais, « herbe aux fées »,et « Yin Yang Huo » est une mauvaise herbe qui contient des niveaux variables d’icariin, qui servirait à détendre les muscles trop contractés.
Le Ginkgo biloba se prévaut de quelques petites études positives dans la dysfonction érectile.
Le Yohimbe est un dilatateur naturel des vaisseaux sanguins, ce qui signifie qu’il devrait être pris avec précaution chez certains malades. La yohimbine, qui en est extraite, est une molécule qui a été utilisée en pharmacopée traditionnelle et qui est maintenant utilisée dans le « traitement d’appoint de l’impuissance masculine », du fait de sa faible efficacité.
La Damiane (Turnera diffusa) est un arbuste, et il a longtemps été utilisé par les Sud-Américains et les Indiens comme aphrodisiaque, ce qui semble confirmé chez le rat.
Le Muira Puama (Liriosma ovata), est aussi appelé « le bois bandé » ou « le Viagra de l’Amazonie » et ce serait un aphrodisiaque pour les hommes et les femmes.
Les traitements à base de plantes, bien que naturels, ne sont pas tout le temps sûrs à 100 %. Il peut y avoir des interaction avec des médicaments pris par ailleurs, certains hommes sont allergiques à certaines plantes et il y a des cas où il est risqué pour un homme souffrant par ailleurs d’une maladie, de prendre un certain traitement à base de plantes pour la dysfonction érectile.
• Le traitement médicamenteux correctement évalué au plan scientifique repose sur les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5) qui sont le traitement de référence en première intention : ils sont efficaces dans 65 à 85 % des cas.
Ils facilitent, lors d'une stimulation sexuelle, la myorelaxation intracaverneuse et donc la qualité et la durée du remplissage des corps érectiles à l'origine de l'érection. Quatre molécules, qui commencent à être génériquées, sont actuellement disponibles, mais non remboursées par la Sécurité sociale : le sildénafil (Viagra®) est à prendre à la demande au moins une demi-heure avant le rapport et il est efficace 6 à 10 heures ; le tadalafil est à prendre à la demande au moins une heure avant les rapports et est efficace 36 à 48 heures (il est aussi possible de le prendre en quotidien à 5 mg/j) ; le vardénafil est à prendre à la demande au moins une demi-heure avant le rapport et est efficace 6 à 10 heures ; l'avanafil est à prendre à la demande au moins 15 minutes avant le rapport et est efficace 6 à 10 heures.
La principale contre-indication est la prise concomitante de dérivés nitrés et de médicaments donneurs de NO (nicorandil, molsidomine) en raison du risque majeur d'hypotension artérielle, qui peut être mortelle chez un patient coronarien.
• La yohimbine est indiquée dans le « traitement d’appoint de l’impuissance masculine ». Il s’agit d’un traitement quotidien et son efficacité est minime.
• Les injections intracaverneuses (IIC) de PGE1 sont indiquées en cas de contre-indication, d'échec ou d'intolérance du traitement oral, ou si le malade souhaite y passer spontanément (ou s'il existe un problème financier lié au non-remboursement des IPDE5).
La prostaglandine E1 (alprostadil) induit l'érection par l'intermédiaire de récepteurs intracaverneux, dont la stimulation provoque une relaxation du muscle lisse par augmentation de la concentration d'AMPc. Les effets secondaires rencontrés sont la douleur essentiellement en début de traitement, un hématome au point de ponction sans gravité, des érections prolongées, voire permanente (« priapisme ») ou une fibrose localisée des corps caverneux.
Il n’y a pas de contre-indication dans les pathologies cardio-vasculaires, ni en cas de traitement anticoagulant. Il faut réaliser au moins une injection test et un apprentissage en consultation (éducation thérapeutique).
Les injections intracaverneuses sont remboursées par la Sécurité sociale dans certaines indications sur « ordonnance de médicament d’exception » : paraplégie et tétraplégie, traumatisme du bassin compliqué de troubles urinaires, séquelles de la chirurgie (anévrisme de l’aorte, prostatectomie radicale, cystectomie totale et exérèse colorectale), séquelles de la radiothérapie abdomino-pelvienne, séquelles de priapisme, neuropathie diabétique avérée, sclérose en plaques.
• Les prostaglandines E1 peuvent également être administrées par voie intra-urétrale. Il s’agit de l’auto-administration de PGE1 dans la portion distale de l’urètre à l’aide d’un dispositif à usage unique. Cette formulation a une efficacité un peu moindre que les injections de PGE1 intracaverneuses et elle peut aussi être responsable de douleurs péniennes et dans de rares cas d’hypotension. Le passage de la PGE1 dans le sperme est possible d’où la recommandation d’une contraception si la partenaire est susceptible d’être enceinte. Par ailleurs, la PGE1 par voie intracaverneuse est remboursée par la sécurité sociale dans les mêmes indication que la voie intracaverneuse.
• Il est possible d’amorcer l’érection à l’aide d’une pompe manuelle ou électrique (Vacuum ou érecteur à dépression). La pompe permet d'obtenir une rigidité de la verge par dépression de l'air autour de la verge dans l’érecteur. L'érection est ensuite prolongée par le placement d'un anneau souple positionné à la racine de la verge (Cock ring). Ce dispositif n'est pas remboursé par la Sécurité sociale.
La psychothérapie est logique en l’absence de maladie « organique » pouvant expliquer la dysfonction érectile (dysfonction d’origine psychogène) ou en cas de retentissement psychologique important de ce trouble. Diverses études ont par ailleurs montré l’intérêt de l’association du traitement médicamenteux et de diverses psychothérapies.
Désormais, pour les urologues, la distinction entre origine psychogène et organique semble moins cruciale du fait de l'apparition de traitements fiables induisant très peu de problèmes, la tendance étant à une prise en charge mixte pharmacologique et psychothérapeutique ou surtout sexothérapeutique. Dans ce domaine, la prise en charge est variée, l'objectif étant d'évaluer la responsabilité de l'homme et de la partenaire en leur indiquant comment retrouver du désir et du plaisir, ce qui implique la relance et le rétablissement de la communication verbale mais aussi visuelle et tactile entre eux.
Il peut s'agir d'une thérapie de couple, d'une thérapie cognitivo-comportementale, voire d'une psychothérapie analytique. Elles ont pour but la restauration de l'érection, une diminution de l'angoisse de performance et la redécouverte de la sensualité.
Ainsi, une dysfonction érectile « organique » (liée à une maladie) ne justifie pas d’un traitement pharmacologique exclusif pas plus qu'une dysfonction érectile manifestement d'origine psychogène impose d'ignorer un traitement médicamenteux.
Le traitement chirurgical est un traitement de troisième ligne, c’est à dire après échec des traitements médicaux.
La chirurgie consiste en la mise en place de deux implants péniens, un dans chaque corps caverneux, afin de pouvoir réaliser une érection mécanique (gonflement à la demande des prothèses avec un liquide) : les implants sont reliés à une pompe placée dans le scrotum et à un réservoir placé dans le petit bassin, devant la vessie, qui permettent une alternance flaccidité-érection. Ils se substituent de façon définitive au tissu érectile.
Les deux types de complications des prothèses péniennes sont l'infection prothétique et les problèmes mécaniques nécessitant une ré-intervention.