Puisque l’hyperthyroïdie provoque une hyperactivité de la glande thyroïde, le traitement des signes consiste d’abord à bloquer la production d’hormones thyroïdiennes grâce à des « médicaments antithyroïdiens » ou à détruire une partie des cellules thyroïdiennes au moyen d’iode radioactif ou encore à retirer chirurgicalement la thyroïde (thyroïdectomie).
• Les médicaments antithyroïdiens sont fréquemment utilisés chez les enfants et des adultes de moins de 20 à 25 ans. Ils peuvent également être employés chez des malades de tous âges pour induire une rémission de l’hyperthyroïdie ou en prévision d’un traitement ablatif.
Ce type de traitement a deux inconvénients : les malades doivent prendre les comprimés pendant des mois voire des années, la durée recommandée du traitement étant de 12 à 18 mois. Une fois le traitement arrêté, il y a une chance sur deux qu’une récidive survienne, auquel cas des traitements additionnels devront être administrés, chez la majorité des patients.
Par ailleurs, un très faible pourcentage de patients a des effets indésirables lors de la prise de ces médicaments, qui sont très rarement graves (troubles du foie, faible nombre de globules blancs).
• Un autre médicament peut soulager certains signes d’hyperthyroïdie est le propranolol ou un autre bêtabloquant. Le propranolol inhibe les effets d’un excès d’hormones thyroïdiennes sur le cœur, les vaisseaux sanguins et le système nerveux, mais il n’a aucun effet direct sur la thyroïde. Il est contre-indiqué chez les personnes atteintes d’asthme.
• L’iode radioactif est utilisé depuis plus de 40 ans, et il n’existe aucune preuve solide qu’il entraîne des effets cancérigène, y compris chez les adultes jeunes et les enfants. Ce traitement a de meilleures chances de réussite à long terme (disparition de l’hyperthyroïdie) que les médicaments antithyroïdiens, mais il aggrave parfois les signes oculaires, ce qui nécessite l’administration de corticostéroïdes.
L’iode radioactif est habituellement administré sous forme de gélules. La dose est calculée en fonction du volume du goitre et du taux de fixation de l’iode en 24 heures obtenu à la suite d’une épreuve de fixation de l’iode. Comme il faut plusieurs semaines avant que l’iode radioactif fasse pleinement son effet, des médicaments antithyroïdiens sont parfois administrés sous forme de comprimés dans l’intervalle.
Après le traitement par l’iode radioactif, l’objectif est qu’il reste une partie suffisante de la glande pour assurer une sécrétion normale d’hormones. Chez 10 à 20 % des malades, la glande peut cependant redevenir hyperactive, car le système immunitaire continue de produire les anticorps thyréostimulants « anormaux ». A l’inverse, chez d’autres malades, la partie restante de la thyroïde est insuffisante ou fonctionne mal, ce qui aboutit à la sécrétion insuffisante d’hormones (« hypothyroïdie ») : environ 80 % des patients atteints de la maladie de Basedow auront besoin d’une supplémentation en hormones thyroïdiennes un à dix ans après le traitement par iode radioactif. Cette insuffisance ne pose aucun problème tant qu’elle est connue, anticipée et traitée.
• La chirurgie est parfois recommandée chez les patients de moins de 20 ans. En effet, ceux-ci ont un risque élevé de récidive (80 % des cas). La thyroïdectomie est également recommandée chez les patients dont le goitre est si volumineux qu’il retentit sur la trachée ou l’œsophage ou dans les cas où il faut rapidement maîtriser l’hyperthyroïdie (par exemple, chez un malade dont le traitement de l’arythmie cardiaque est difficile). L’intervention nécessite une hospitalisation d’environ deux jours au cours de laquelle un chirurgien expérimenté procèdera à l’ablation de la glande. Après l’ablation de la thyroïde, il faudra administrer un traitement de remplacement de la thyroxine pendant toute la vie du patient.
Les antithyroïdiens de synthèse permettent de réduire la production d’hormones par la thyroïde et obtenir des valeurs normales en moins de 8 semaines. Un traitement d’entretien doit ensuite être poursuivi pendant 12 à 18 mois. Il faut réaliser des prises de sang régulières durant le traitement, pour surveiller la numération sanguine (quantité de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes).
Des médicaments sont parfois nécessaires pour contrecarrer des complications : bêtabloquants pour des troubles du rythme cardiaque et corticoïdes en cas d’exophtalmie Basedowienne.
Le traitement par l'iode radioactif permet de détruire de façon permanente une partie des cellules de la thyroïde, de sorte que la glande produise moins d'hormones. Le traitement à l’iode radioactif n'est efficace qu'après 1 à 2 mois, parfois après plus de temps.
Il arrive souvent que ce traitement ait un effet plus important que l’effet recherché : il provoque alors un état permanent d’insuffisance thyroïdienne ou hypothyroïdie qui doit être traitée par des hormones de substitution (L-thyroxine).
En cas de d’exophtalmie importante, une chirurgie de l’orbite peut être nécessaire.
La chirurgie permet de retirer une partie de la glande où se trouve le nodule (« thyroïdectomie partielle ») ou la totalité de la glande en cas de goitre multi-nodulaire (« thyroïdectomie totale »).
En enlevant la glande thyroïde en partie ou en totalité, le chirurgien fait diminuer les taux sanguins d’hormones thyroïdiennes, mais, après la chirurgie, il est possible que ces taux soient trop bas : la personne souffre alors d’hypothyroïdie et elle devra prendre un traitement hormonal de substitution.
Les suites de l’opération sont le plus souvent simples, mais il est possible de ressentir une gêne en avalant, ces « troubles de la déglutition » seront le plus souvent temporaires, ou d’avoir la voix cassée, rauque ou éteinte, qui rendront nécessaire quelques séances d’orthophonie. Ces troubles de la voix et de la déglutition résultent de l’atteinte du nerf récurrent au cours de l’intervention chirurgicale.
• Le traitement de la thyroïdite de Hashimoto consiste en remplacement de l’hormone thyroïdienne manquante, la thyroxine (traitement de substitution). En cas d’association d’un goitre à une hypothyroïdie, le traitement de substitution permet habituellement à faire disparaître le goitre en 6 à 18 mois. Une fois la dose adéquate de thyroxine établie, le patient atteint de la thyroïdite de Hashimoto doit être vu par son médecin de famille au moins une fois par an afin de s’assurer que la dose convient toujours.
• Contrairement à la thyroïdite subaiguë, la thyroïdite du postpartum a un risque plus élevé de récidive de la thyroïdite (10 %) et une évolution plus fréquente vers une hypothyroïdie permanente (10 %).
• Le traitement des formes légères de thyroïdite subaiguë de Quervain consiste en la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pour réduire l’inflammation, le gonflement et la douleur. Il arrive qu’on prescrive des corticostéroïdes (cortisone) aux malades dont les signes sont intenses.
Les bêtabloquants peuvent également soulager les signes d’hyperthyroïdie, mais ce type de médicaments est contre-indiqué chez les personnes asthmatiques.
Dans la plupart des cas, l’affection disparaît, mais elle peut récidiver chez certains. La majorité des patients doivent prendre de la thyroxine durant la phase d’hypothyroïdie temporaire qui suit l’hyperthyroïdie.