Dans les cas de tuberculose pulmonaire, le patient est contagieux. Un séjour à l’hôpital est indispensable afin d’éviter de transmettre la maladie à son entourage. C’est ce qu’on appelle « l’isolement respiratoire ». Il s’impose devant tout cas suspecté ou confirmé de tuberculose pulmonaire. Cet isolement dure en moyenne 10 à 20 jours, le temps que la fièvre disparaisse et que l’examen des crachats du patient ne révèle plus la présence du bacille de Koch.
Pendant l’hospitalisation, les personnes au contact du patient se protègent en portant un masque.
Une association de 4 antibiotiques est généralement utilisée pour initier le traitement des malades tuberculeux, mais ce traitement est long : de 6 mois à deux ans selon l’état de l’infection et la réponse du patient.
Les médecins disposent de cinq médicaments antituberculeux majeurs (rifampicine, isoniazide, éthambutol, streptomycine, et pyrazinamide). D’autres antituberculeux mineurs, moins actifs et souvent mal tolérés, sont indiqués en cas de multirésistance du BK. Ils sont donc d’indication exceptionnelle (kanamycine, capréomycine, cyclosérine, éthionamide, PAS, thiacétazone).
Certains antibiotiques prescrits dans des infections non tuberculeuses ont une bonne activité sur M. tuberculosis et constituent un recours en cas de tuberculose multirésistante (amikacine, rifabutine, fluoroquinolone). L’observance du traitement (compliance) est la clé de la guérison.
Dans la forme pulmonaire, le traitement antituberculeux dure au minimum 6 mois et se déroule en deux phases.
La première phase est celle du traitement intensif, d’une durée de deux mois, durant laquelle on associe quotidiennement quatre antibiotiques (3 chez l’enfant) : rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol (rifampicine, isoniazide et pyrazinamide chez l’enfant). Cette phase a pour objectif de tuer la majorité des bacilles présents dans les lésions, d’éviter la sélection de mutants résistants aux antibiotiques et de supprimer rapidement la contagiosité du malade.
Dans une deuxième phase, on associe deux de ces antibiotiques (isoniazide et rifampicine) pendant au moins quatre mois. Cette seconde étape a pour objectif d’assurer la stérilisation complète des lésions, ceci afin d’éviter la rechute de la maladie.
Les taux de guérison de ce type de traitement sont de 99 %.
Pour les tuberculoses extra-pulmonaires, le traitement est adapté en fonction de la localisation et est généralement plus long, en particulier pour les formes neuro-méningées et ostéo-articulaires. Le traitement de la forme méningée est une urgence.
Pour prévenir certains effets indésirables neurologiques qui peuvent être associés à l’isoniazide chez certaines personnes, de la vitamine B6 est prescrite en complément du traitement chez les personnes qui ont une insuffisance rénale ou une infection par le VIH, en cas d’alcoolisme et chez les femmes enceintes.
La prescription d’éthambutol doit faire surveiller la vision des couleurs au cours d’un examen ophtalmologique lors du premier mois de traitement.
Une corticothérapie associée au traitement antibiotique peut être discutée en cas de péricardite, de méningite, de miliaire et de tuberculome cérébral.
Désormais, en France, comme dans d’autres pays, il existe des bactéries tuberculeuses résistantes, qui peuvent résister à un seul médicament ou à plusieurs (« multirésistance »), dont les deux plus efficaces (isoniazide et rifampicine), voire à tous les médicaments existants (« ultrarésistance »), y compris les antibiotiques de seconde intention, les fluoroquinolones et les antituberculeux injectables.
Il est indispensable de respecter strictement le traitement et de ne pas l’arrêter trop tôt. Les médicaments doivent être pris ensemble en une seule fois par 24 heures, l’estomac vide, tous les jours à la même heure.
L’observance parfaite du traitement est importante pour la personne malade mais elle a également un impact majeur sur le contrôle de la dissémination de la maladie tuberculeuse (« endémie ») et la prévention de l’émergence de souches multi-résistantes de bacilles tuberculeux.
La résistance s’installe en raison d’un traitement suivi de manière irrégulière ou partielle : soit les malades arrêtent de prendre leurs médicaments car ils se sentent mieux après quelques mois, soit les médecins ne prescrivent pas le schéma thérapeutique adapté au patient, soit l’approvisionnement en antibiotiques n’est pas continu (en zone d’instabilité ou en cas de grande pauvreté).
La résistance est également une conséquence plus générale de l’évolution par sélection naturelle : face à une pression de sélection de leur environnement, certaines bactéries s’adaptent pour se répandre plus aisément.
Il est possible de soigner une tuberculose multirésistante, mais le traitement est long (deux ans), le prix est beaucoup plus élevé et les effets secondaires sont généralement plus importants pour le malade.
La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire. Cette maladie donne droit à une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale.