Quand faut-il évoquer un syndrome des jambes sans repos ?
• Il est possible de ressentir des signes du syndrome des jambes sans repos plusieurs fois par an sans pour autant souffrir d’un véritable syndrome.
• Il faut évoquer un syndrome des jambes sans repos devant la répétition des sensations désagréables dans les jambes qui se déclenchent ou s’accentuent durant les périodes de repos, le soir ou la nuit, et en particulier si ces sensations désagréables régressent totalement ou partiellement lors du mouvement des jambes.
Comment diagnostiquer le syndrome des jambes sans repos ?
Une consultation médicale suffit souvent à diagnostiquer le syndrome des jambes sans repos, mais une prise de sang est le plus souvent demandée. Parfois d’autres examens complémentaires sont nécessaires, mais essentiellement pour éliminer d’autres maladies
Dans son interrogatoire, le médecin va s’intéresser au type des sensations désagréables, à leur sévérité, leurs circonstances de déclenchement et à leur périodicité. Quatre critères sont indispensables pour affirmer le diagnostic :
• Besoin irrépressible de bouger les jambes, associé à ou provoqué par des sensations « désagréables » au niveau des membres inférieurs.
• Impatiences ou sensations désagréables uniquement présentes ou aggravées lors du repos, particulièrement dans la position allongée ou assise.
• Sensations désagréables améliorés, partiellement ou complètement, par le mouvement (au moins temporairement).
• Apparition ou aggravation des sensations désagréables le soir ou la nuit.
La présence de mouvements involontaires pendant le sommeil ou « mouvements périodiques du sommeil », pourra aider au diagnostic.
Le médecin interrogera également la personne souffrante sur l’existence de cas similaires dans la famille, sur les antécédents médicaux (diabète, insuffisance rénale chronique…) et sur d’éventuels médicaments pris, en particulier les antihistaminiques qui sont souvent utilisés en automédication.
Un examen neurologique détaillé complètera la consultation.
Une prise de sang (dosage de la ferritine sérique) sera généralement demandée pour vérifier qu’il n’existe pas un manque de fer.
Dans les cas sévères, un enregistrement du sommeil permettra d’évaluer le retentissement du trouble sur le sommeil et un avis pourra être demandé chez un neurologue ou un spécialiste du sommeil.
En as de doute, un électromyogramme pourra être demandé à la recherche d’une atteinte débutante des nerfs périphériques (polynévrite) ;
Avec quoi peut-on confondre un syndrome des jambes sans repos ?
Les crampes nocturnes peuvent être confondues avec un syndrome des jambes sans repos, mais dans ce cas, il existe une contracture apparente d’un muscle ou d’un groupe musculaire.
Certaines maladies neurologiques peuvent ressembler à un syndrome des jambes sans repos : c’est le cas lors des souffrances des racines innervant les jambes au cours, ou au décours, d’une sciatique. Cela peut aussi être le cas au cours d’une polynévrite débutante où il existe des « paresthésies » dans les territoires innervés par les nerfs atteints.
Un insuffisance veineuse peut se traduire par des sensations désagréables des jambes qui vont prédominer en fin de journée, mais ces sensations s’accompagnent généralement d’un gonflement des jambes, voire de varices, et elles sont plutôt soulagées en position couchée avec les jambes surélevées.
Une atteinte artérielle des membres inférieurs peut aussi donner des sensations désagréables la nuit, mais il existe généralement des crampes douloureuses à l’effort dans la journée et une nette réduction des pouls aux membres inférieurs.