Que peut-on faire en cas de syndrome des jambes sans repos ?
Dans les formes légères, des gestes simples et l’adoption d’une bonne hygiène de vie suffisent en général à atténuer les signes.
La première étape est d’identifier les éléments qui peuvent provoquer ou aggraver le syndrome des jambes sans repos, et en particulier les médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs, antihistaminiques). Si tel est le cas, il faudra essayer de modifier les traitements en changeant par exemple de molécule.
Pour une bonne hygiène du sommeil, il est recommandé de se coucher et de se lever à des heures régulières, de restreindre les activités dans la chambre à coucher et d’éviter les activités perturbantes.
Il est possible aussi de bouger les jambes, d’essayer de prendre des bains chauds avant de se coucher, de se faire des massages des jambes et d’étirer les membres inférieurs.
Des exercices physiques modérés peuvent aussi faire partie du traitement préventif le soir.
La réduction d’une surcharge pondérale a également été associée à une amélioration du syndrome.
Il est également conseillé de réduire la consommation d’alcool, de tabac, de café ou de thé.
Quel est le traitement du syndrome des jambes sans repos ?
Le traitement repose d’abord sur des gestes simples et une bonne hygiène de vie. Dans les formes les plus sévères,des médicaments seront cependant nécessaires, soit pour améliorer le syndrome des jambes sans repos, soit pour en traiter la cause.
Un traitement à base de fer est nécessaire en cas de déficit en fer avéré, même en l’absence d’anémie. Un déficit en fer est retrouvé dans 25 % des cas de syndrome des jambes sans repos et il existe une relation inverse entre la gravité des signes et le taux de fer dans le sang.
Dans les formes où il existe un retentissement sur le sommeil et sur la vie sociale ou professionnelle, des médicaments qui facilitent la transmission de l'influx nerveux utilisant la dopamine peuvent soulager les sensations désagréables et le trouble du sommeil. Le médecin pourra prescrire un médicament de la famille des agonistes dopaminergiques non dérivés de l’ergotamine (pramipexole, ropinirole, rotigotine en patch cutané). Ces produits pallient le manque relatif de dopamine dans le système nerveux. La lévodopa n’est plus utilisée dans cette indication.
Les dopaminergiques sont souvent très efficaces mais les doses prescrites dépendent de l’intensité des signes.
En cas de troubles intermittents, les agonistes dopaminergiques se prennent durant les épisodes de syndrome des jambes sans repos. Ils peuvent aussi être prescrits en préventif dans les situations qui déclenchent systématiquement des signes. Si les symptômes sont réguliers et fréquents, les prises médicamenteuses se font en continu.
Dans tous les cas, pour éviter les effets secondaires, les dopaminergiques sont prescrits à doses modérées, augmentées progressivement.
Les anticonvulsivants (gabapentine essentiellement) sont une solution de rechange aux agonistes dopaminergiques quand ceux-ci ne sont pas bien tolérés, mais ils sont surtout efficaces en cas de douleurs de type neuropathiques.
Les antalgiques opioïdes ont été utilisés avec succès mais font courir un risque d’accoutumance et de dépendance.
Les benzodiazépines (clonazépam) ont aussi été utilisées. Leur intérêt est patent sur l’endormissement, mais il n’est pas démontré qu’elles sont efficaces sur le trouble neurologique lui-même, et en particulier sur les mouvements involontaires des jambes la nuit.
Grossesse et traitement du syndrome des jambes sans repos ?
Jusqu'à 30 % des femmes enceintes se plaindraient d’un syndrome des jambes sans repos, particulièrement au cours du troisième trimestre et la grossesse peut aussi aggraver un syndrome préexistant.
Dans la quasi totalité des cas, les manifestations du syndrome restent modérées et disparaissent après l'accouchement. Cependant, plus de la moitié de femmes atteintes durant une première grossesse le seront, à nouveau, au cours des grossesses ultérieures. De plus, les femmes qui ont souffert du syndrome des jambes sans repos durant une grossesse auront quatre fois plus de risques de développer une forme chronique ultérieurement.
La carence en fer, habituelle lors de la grossesse, serait en partie responsable, mais d’autres facteurs pourraient prédisposer au déclenchement de la maladie chez la femme enceinte.
Dans la grande majorité des cas, il n’est pas utile de traiter en dehors d’une supplémentation en fer et des éléments d’hygiène de vie. Les signes s’estompent en général rapidement après l’accouchement.
Le magnésium a été proposé dans cette situation, même si son efficacité n’a pas été démontrée de manière scientifique.
Les autres traitements habituellement utilisés dans le syndrome des jambes sans repos sont contre-indiqués pendant la grossesse.
Dans les cas les plus sévères, il est possible de recourir aux médicaments contre la douleur : antalgiques de niveau 2 (association paracétamol-codéine).