Des mots pour les maux
La rubéole tire son nom de l’apparition de boutons sur la peau, ce que l’on appelle « une éruption cutanée » ou « exanthème ». Ces taches roses sans relief sont appelées « macules ».
On parle de « rubéole acquise » lorsque la maladie est contractée après la naissance, et de « rubéole congénitale » lorsque la maladie est contractée par le fœtus dans le ventre de sa mère.
Le vaccin administré en prévention est le « ROR », pour Rougeole, Oreillons, Rubéole. Ce vaccin a la particularité de protéger en même temps contre ces 3 maladies en deux injections.
Qu'est-ce que la rubéole ?
La rubéole est une maladie infectieuse d’origine virale, aiguë et très contagieuse. Elle se transmet au cours de petites épidémies, souvent à la fin de l’hiver, principalement par voie aérienne ; par exemple lorsqu’un malade contagieux tousse, il envoie dans l’air des microgouttelettes de salive infectées de virus.
La contamination s’effectue exclusivement d’humain à humain. Elle touche de façon plus fréquente les enfants non vaccinés entre 3 et 6 ans, souvent en collectivité (école, crèche).
Cette maladie est bénigne chez l’enfant et l’adulte jeune, chez lesquels elle provoque une fièvre avec des boutons sur la peau, ou « éruption » dite « morbiliforme », qui commence sur le visage puis s’étend à tout le corps.
Elle peut être gravissime lorsqu’une femme enceinte non immunisée contracte l’infection car celle-ci transmet le virus à son fœtus par le placenta et provoque chez celui-ci une « rubéole congénitale », à l’origine de malformations.
Quelle est la cause de la rubéole ?
La rubéole est causée par un virus de la famille des « togavirus » qui s’appelle le « rubivirus».
Ce virus pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires et se loge au niveau de la bouche et du fond de la gorge, « le rhinopharynx », pour s’y multiplier.
Il passera ensuite dans la circulation sanguine pour se propager dans le corps et causer les signes cliniques.
C’est à ce moment qu’il pourra passer dans le sang du fœtus à travers le placenta.
Quelles sont les complications de la rubéole ?
Les complications sont rares lorsque la rubéole survient en dehors de la grossesse. La guérison est rapide. L'éruption disparait en 3 à 4 jours mais les adénopathies peuvent persister quelques jours supplémentaires. Des douleurs inflammatoires des articulations (« arthralgies ») et parfois de véritables infections articulaires virales (« arthrites ») peuvent se voir chez la femme jeune. Elles régressent sans séquelles en quelques jours.
Bénigne chez l'enfant et l'adulte, la rubéole peut être grave chez la femme enceinte en raison du risque de passage du virus à travers le placenta et de contamination de l'embryon ou de fœtus, occasionnant des lésions et des malformations : c’est la « rubéole congénitale ». Les problèmes observés peuvent être de deux types : des « embryopathies » quand le virus interfère avec la formation des organes (« embryogenèse »), et des « fœtopathies » lors d’une infection plus tardive, après la formation des organes.
Le risque de malformation est maximal lorsque l'infection se produit durant le premier mois de gestation, puis décroit progressivement jusqu’à la 20ème semaine de grossesse.
L'infection de l’embryon ou du fœtus par la rubéole peut entraîner un syndrome poly-malformatif, associant retard de croissance, malformations cardiaques, atteintes oculaires et auditives (surdité) chez l’enfant, voire des paralysies des membres et des troubles du développement du cerveau. Certaines de ces malformations sont détectées et prises en charge à la naissance, d’autres sont peu apparentes, voire non apparentes, et ne se révèleront qu’après une phase de latence (surdité), ce qui retarde leur prise en charge.