L’anévrisme est une dilatation anormale d’une artère avec une déformation localisée de la paroi artérielle. Il s’agit d’un point de faiblesse de cette paroi qui peut finir par se rompre et provoquer une hémorragie interne : c’est la rupture d’anévrisme.
Des mots pour les maux
L’anévrisme est une dilatation anormale d’une artère.
Les anévrismes sacciformes se présentent sous forme d'une poche (« sac anévrysmal ») reliée au reste de l'artère par une zone plus étroite appelée « collet ».
Les anévrismes « fusiformes » dilatent la paroi de l’artère sur toute sa circonférence.
Un anévrisme est la dilatation localisée d’une artère (plus rarement, d’une veine). Cette dilatation progressive fragilise la paroi de l'artère qui, à partir d'une certaine taille, peut se fissurer ou se rompre, provoquant une brutale hémorragie interne : c'est la « rupture d'anévrisme ».
L’anévrisme est une maladie en rapport avec une faiblesse du tissu vasculaire et une raréfaction des fibres élastiques dans la paroi de l’artère. Plus l'artère se dilate, plus sa paroi se fragilise, et plus elle a tendance à se dilater rapidement.
Les anévrismes peuvent toucher les artères de différents organes : artères du cerveau, aorte (la grosse artère qui sort du cœur et descend le long de la colonne vertébrale), artère du bassin ou du foie, des reins...
Les anévrismes peuvent toucher différentes artères et différents organes (cœur). Les plus fréquents sont les anévrismes des artères cérébrales, ceux de l’aorte abdominale et ceux de l’aorte thoracique.
Selon la forme et la localisation, il existe différents types d’anévrismes : les « anévrismes sacciformes », par exemple au niveau des artères cérébrales, sous forme d'une poche (« sac anévrysmal ») reliée au reste de l'artère par une zone plus étroite appelée « collet », et les « anévrismes fusiformes », par exemple au niveau de l’aorte abdominale, qui dilatent la paroi de l’artère sur toute sa circonférence. Au niveau de l’aorte thoracique, l’anévrisme peut se manifester le plus souvent sous la forme d’un anévrisme fusiforme mais, plus rarement, il peut s’agir d’un anévrisme sacciforme.
Pendant des mois, voire des années, l’anévrisme ne s’accompagne d’aucune manifestation particulière (« menace silencieuse »), mais il faut se méfier des maux de tête inhabituels chez les personnes ayant des antécédents familiaux d’anévrisme des artères cérébrales ou de douleurs abdominales atypiques chez la personne âgée.
La plupart des anévrismes de l’aorte abdominale ou thoracique ne donne aucun signe et sont découverts fortuitement lors de la réalisation d’un écho-doppler ou d’un scanner abdominale ou d’une radiographie pulmonaire et d’un scanner thoracique demandé pour une autre maladie.
L’anévrisme de l’aorte abdominale peut donner des douleurs du ventre atypique, en particulier chez la personne âgée, ou de la région lobaire, en général au moment de la fissuration. L’anévrisme de l’aorte thoracique peut se manifester par des douleurs dans la poitrine, ou entre les omoplates, ainsi qu’une toux ou une gène respiratoire.
Le médecin recherchera le plus souvent un anévrisme de l’aorte thoracique ou abdominale chez des patients chez lesquels il a été découvert un autre anévrisme de l’aorte ou d’une autre artère (poplité = artère en arrière du genou).
Lorsqu’un anévrisme se rompt, les manifestations dépendent de l’importance de l’hémorragie après la rupture et de sa localisation.
• En cas de rupture d'anévrisme dans les artères cérébrales, les signes peuvent prendre la forme d'un accident vasculaire cérébral hémorragique avec maux de tête intenses, troubles de la vision, paralysie partielle, troubles de l'élocution... Si l'hémorragie est importante, la personne peut perdre connaissance et tomber dans le coma.
• Les ruptures des anévrismes de l’aorte abdominale produisent souvent des hémorragies internes importantes dans le ventre qui entraînent une baisse brutale de la pression artérielle, un collapsus, une perte de connaissance et un décès rapide.
• De violentes douleurs de la poitrine de début brutal, avec une gène respiratoire, peuvent signer un début de rupture de l’anévrisme de l’aorte thoracique, nécessitant une prise en charge en extrême urgence.
L’anévrisme peut être lié à une malformation congénitale, en particulier au niveau des artères du cerveau, et il est alors fréquent de retrouver des antécédents familiaux d’anévrisme artériel. On considère que les membres d’une famille ont un risque plus élevé de développer un anévrisme cérébral lorsqu’au moins 2 parents au premier degré (père, mère, frère ou sœur) ont un diagnostic avéré d’anévrisme cérébral.
Comme toutes les maladies vasculaires, l’anévrisme est aussi favorisé par la consommation de tabac, le diabète, l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle et l’âge.
Un anévrisme est également retrouvé plus fréquemment chez les personnes qui souffrent de certaines maladies génétiques du tissu conjonctif, comme la maladie de Marfan, certaines formes de la maladie d’Ehlers-Danlos, la polykystose rénale.
Les anévrismes peuvent être exceptionnellement secondaires à une maladie infectieuse.
Les anévrismes aortiques peuvent aussi être en rapport avec des maladies inflammatoires auto-immunes rares qui touchent plusieurs tissus, comme la maladie de Takayasu ou la maladie de Horton.
Au moins la moitié des personnes qui ont une rupture d’anévrisme au niveau des artères du cerveau survivent à cet accident si elles bénéficient rapidement d’un traitement en centre spécialisé de neurologie vasculaire. Des séquelles invalidantes permanentes sont observées chez environ un tiers des personnes hospitalisées pour rupture d’anévrisme du cerveau.
Le pronostic dépend fortement de l’âge de la personne et de la sévérité des signes. Un patient jeune qui n’a pas de pas de perte de connaissance au moment de la rupture d’anévrisme a environ trois chances sur quatre de guérir sans séquelles, mais seulement une chance sur dix en cas de coma. Après 60 ans, ces chances de récupération complète passent respectivement à une sur deux (en l’absence de perte de conscience) et une sur vingt (lors de coma).
• Le risque évolutif d’un anévrisme de l’aorte abdominale est la rupture de l’anévrisme qui est souvent mortelle. Ce risque devient important lorsque le diamètre est supérieur à 50 mm.
La rupture se fait le plus souvent dans la cavité abdominale, responsable d’une hémorragie massive souvent mortelle. Parfois la rupture est moins importante et permet, après un transfert dans un service de chirurgie vasculaire, d’intervenir en urgence.
>• Lorsque le diamètre d’un anévrisme de l’aorte thoracique devient important il existe un risque de rupture qui peut provoquer une hémorragie interne dans le thorax (« hémothorax ») ou une compression du cœur (« hémopéricarde ») aboutissant au décès du patient en l’absence de traitement. Le deuxième risque est la survenue d’une déchirure de l’aorte, ou « dissection aortique », ce risque étant lui aussi dépendant du diamètre atteint par l’aorte. Il existe aussi un risque d’infarctus de la moelle épinière avec paralysie secondaire des jambes (« paraplégie ») en cas d’extension de l’anévrisme ou de la dissection à l’artère nourricière de la moelle épinière : « l’artère d’Adamkiewicz ».