Le traitement des anévrismes est chirurgical. Il vise à éviter la rupture (si l'anévrisme a été découvert par hasard ou lors d'un dépistage) ou, en cas de rupture, à éviter les récidives.
Lorsqu’un anévrisme non rompu est diagnostiqué, l’opportunité d’un traitement chirurgical est débattue entre les différents spécialistes (neuroradiologue et neurochirurgien). La décision varie selon la taille et la localisation de l’anévrisme, l’âge du patient et son état de santé, les risques chirurgicaux, etc. Dans tous les cas, une éventuelle hypertension artérielle est recherchée et, le cas échéant, traitée. S’il fume, le patient est invité à arrêter complètement.
Le traitement chirurgical des anévrismes du cerveau repose sur différentes techniques :
• Le « clippage du collet » de l'anévrisme est le traitement de référence. Il consiste à placer une petite pince (un « clip ») au niveau du col de l’anévrisme afin d'interrompre l'apport de sang vers la poche anévrysmale.
• La pose d’un stent endovasculaire, peut être utilisée pour empêcher le flux sanguin d'entrer dans la poche de l'anévrisme.
• Le traitement endovasculaire par « coil » (ou « embolisation ») qui consiste à insérer une sonde fine dans une grosse artère et à la faire cheminer jusqu’à l’anévrisme. Une fois dans l’anévrisme, la sonde délivre de tout petits ressorts de platine (coils) qui vont s’enrouler sur eux-mêmes jusqu’à boucher complètement l’anévrisme.
• La chirurgie (résection de l’anévrisme avec anastomose) est généralement peu employée car elle nécessite d’ouvrir le crâne de la personne.
Le traitement chirurgical va dépendre de la cause de l’anévrisme, de sa forme (fusiforme ou sacciforme), et de son diamètre.
• Les anévrismes de l’aorte abdominale d’origine athéromateuse et dont le diamètre est inférieur à 50 mm sont régulièrement surveillés, mais il est fondamental de contrôler les facteurs de risque : arrêt du tabagisme, traitement par statine pour faire chuter le cholestérol et traitement antihypertenseur pour normaliser la pression artérielle (en utilisant en particulier les bêtabloquants et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine).
• L’indication d’opérer un anévrisme de l’aorte abdominale est le plus souvent décidée lorsque le diamètre de l’anévrisme est supérieur à 50 mm, en évaluant le « rapport bénéfice-risque » du traitement par comparaison entre le risque de rupture d’une part et le risque opératoire d’autre part (personne âgée).
Dans certains cas (anévrisme douloureux, anévrisme ayant une croissance rapide, âge jeune et chez la femme) l’indication peut être discutée avant ce seuil de 50 mm. Les personnes qui ont une maladie héréditaire du tissu élastique comme la maladie de Marfan seront opérés plus précocement. A l’inverse, chez des patients très âgés ou si les examens préopératoires révèlent un dysfonctionnement d’un ou plusieurs organes (cœur, reins…), il peut être décidé de poursuivre la surveillance au-delà de ce seuil.
Lorsqu’un anévrisme de l’aorte est diagnostiqué, le traitement consiste le plus souvent à supprimer l’anévrisme et à implanter une prothèse de l’aorte, soit par chirurgie classique, soit en passant une sonde dans une artère jusqu’au lieu de l’anévrisme.
• Le traitement chirurgical ou « mise à plat greffe », nécessite, sous anesthésie générale, une ouverture de l’abdomen (« laparotomie »). Le chirurgien va remplacer l’aorte par une prothèse vasculaire qui est cousue à l’aorte saine au dessus de l’anévrisme et à l’aorte ou aux artères iliaques au dessous. La durée moyenne de l’hospitalisation est de 8 jours, celle-ci pouvant varier en fonction de l’état pré-opératoire et des suites post-opératoires.
• Le traitement endovasculaire consiste à exclure l’anévrisme à l’aide d’une « endoprothèse » qui est une prothèse vasculaire sous forme de stent et est introduite par les artères fémorales dans l’aine. Elle ne peut être proposée que si il existe sur le scanner, au-dessus et en-dessous de l’anévrisme, une zone d’aorte normale pour que la prothèse puisse venir s’appuyer à ce niveau et faire l’étanchéité : on parle de conditions anatomiques favorables. Cette technique ne nécessite pas d’ouverture del’abdomen et la durée du séjour, qui dépend des suites opératoires, est souvent plus courte que pour le traitement chirurgical.
• Dans certains cas, le traitement associe une technique endovasculaire et une technique chirurgicale classique.