Quand faut-il évoquer une infection à VIH ?
L’infection à VIH doit être évoquée tout d’abord après un rapport sexuel à risque, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel. Par le terme risque, il faut entendre des rapports non protégés par un préservatif avec une personne infectée par le VIH, ou avec une personne qui ne sait pas si elle est infectée ou non. Le risque est d’autant plus grand si la personne a des relations sexuelles avec de nombreux partenaires, si elle est porteuse d’une autre infection sexuellement transmissible ou encore si les rapports sont anaux. D’ailleurs, l’infection par une autre maladie sexuellement transmissible comme la syphilis, la gonococcie, l’hépatite B, une urétrite à chlamydia, une papillomavirose génitale ou l’herpès génital doit faire l’objet d’une recherche systématique du VIH. Tout écoulement purulent, plaie, boutons ou chancre de l’appareil génital est donc suspect.
Toute exposition d’une plaie ou d’une muqueuse à du sang contaminé ou dont le statut VIH de la personne est inconnu doit être considéré comme à risque jusqu’à preuve du contraire. Cette situation est généralement observée dans les professions de santé et fait l’objet d’une déclaration d’accident d’exposition au sang.
Existe-il un dépistage systématique ?
En France, il n’existe pas de dépistage systématique obligatoire d’infection à VIH. Néanmoins, il est vivement conseillé de se faire dépister pour connaître son statut VIH.
Pour les personnes ne prenant pas de risque dans leur vie sexuelle, un seul test de dépistage est suffisant. En revanche, pour des personnes considérées comme ayant des pratiques sexuelles à risque, il faudra renouveler ces tests de dépistage de façon régulière.
Les populations à risque sont les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les migrants d’Afrique subsaharienne, les prostituées, les consommateurs de drogues intraveineuses et les personnes en condition de précarité.
Comment faire le diagnostic d’infection à VIH ?
Le diagnostic d’infection à VIH s’évoque tout d’abord sur un faisceau d’arguments composé des signes cliniques, de la recherche de lésions cutanées à l’examen clinique et de l’histoire sexuelle du patient. Mais le diagnostic de certitude s’effectue par la recherche d’anticorps dirigés contre le virus après une prise de sang.
Il existe trois possibilités pour se faire dépister : par son médecin, par un centre de dépistage et par un test à faire soi-même à la maison.
Le médecin va prescrire une sérologie VIH à réaliser dans un laboratoire d’analyses médicales, les résultats seront envoyés au médecin dans les 10 jours suivant le prélèvement.
Dans un centre de dépistage spécialisé, le prélèvement est gratuit et anonyme. De la même façon que dans un laboratoire d’analyses, une prise de sang au pli du coude sera réalisée.
La méthode utilisée est une technique ELISA qui va rechercher la présence dans le sang d’anticorps anti VIH-1 ou VIH-2.Si le résultat est négatif, l’absence de contamination est avérée à condition de ne pas avoir eu de rapport sexuel à risque dans les 6 semaines avant le prélèvement. Si ce n’est pas le cas, une infection récente pourrait passer inaperçue et il faudra refaire le test. Dans le cas où le résultat est positif, le prélèvement sera contrôlé par un deuxième test plus performant pour confirmation, le Western-blot. En cas de Western-blot négatif, l’infection par VIH est exclue, mais en cas de Western-blot positif, il sera nécessaire de réaliser un second prélèvement sanguin afin d’être certain du diagnostic et écarter toute erreur de manipulation.
Enfin, il est possible de se procurer un autotest en pharmacie à réaliser chez soi. Pour une trentaine d’euros (non remboursés par la Sécurité Sociale), ce dispositif permet grâce à une simple goutte de sang prélevée au bout du doigt, d’avoir une réponse rapide du statut sérologique pour le VIH. Attention, si le test est négatif, l’absence de contamination est avérée à condition de ne pas avoir eu de rapports à risque dans les 3 mois avant le prélèvement. En cas de résultat positif, il sera obligatoire d’aller réaliser un test de confirmation en centre de dépistage ou chez le médecin.
Que se passe-t-il après que le diagnostic de VIH est confirmé ?
Lors d’un entretien spécialisé, le médecin va prendre le temps d’annoncer au malade qu’il est atteint par le VIH et lui expliquer tout ce qu’il doit savoir sur sa pathologie : l’évolution de la maladie dans le temps et son pronostic, les conséquences que cela va avoir sur sa vie quotidienne, le déroulement de la prise en charge avec les traitements envisageables et les mesures de prévention pour le restant de la vie.
L’entretien sera également l’occasion d’évoquer la situation personnelle du malade et d’identifier les personnes de son entourage qui seraient susceptibles d'être dépistées.
Le médecin proposera également de prendre contact avec un psychologue, une assistante sociale et tout autre membre du corps paramédical pour accompagner la personne tout au long de sa maladie.
Enfin, l’infection par le VIH est une maladie à déclaration obligatoire auprès de l’Institut National de Veille Sanitaire. Cette déclaration est faite par le médecin de façon anonyme.