Des mots pour les maux
Le cancer du col de l’utérus est une tumeur maligne qui se développe sur le col, entre le vagin et l’utérus.
La « muqueuse » est le nom donné à l’ensemble des cellules qui tapissent la paroi du col.
Les saignements qui proviennent de l’utérus hors période de règles sont les « métrorragies ».
Qu'est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
L’appareil reproducteur de la femme est constitué de trois grandes parties : le vagin, l’utérus et les ovaires. Le col de l’utérus correspond à la partie basse de l’utérus qui fait la jonction entre le corps de l’utérus et le vagin.
Le col mesure environ 2 cm de long et se compose en deux zones : « l’endocol », qui se situe à l’intérieur de l’utérus et « l’exocol », qui se situe du coté du vagin. Le rôle du col de l’utérus est double : il secrète la « glaire cervicale » qui lubrifie le vagin et protège l’utérus de la prolifération des microbes et il participe au bon déroulement de la grossesse en se fermant lors de la gestation et en s’ouvrant lors de l’accouchement.
Deux types de cellules composent la muqueuse du col utérin. Les « cellules glandulaires » qui sécrètent la glaire cervicale tapissent l’endocol et les « cellules malpighiennes » qui tapissent l’exocol. La démarcation entre les deux types de cellules s’appelle « la jonction pavimento-cylindrique ».
Les cellules du col de l’utérus subissent parfois des modifications qui les rendent anormales et augmentent leur multiplication. La prolifération rapide de ces cellules cancéreuses va former une masse que l’on appelle la tumeur cancéreuse.
Avant d’arriver au stade de cancer, les cellules passent par une période précancéreuse appelée « dysplasie ». Lorsque ces lésions débutantes sont repérées tôt, il est beaucoup plus facile de traiter la malade et de la guérir avant que le cancer n’évolue. C’est tout l’enjeu du dépistage précoce du cancer du col de l’utérus.
La plupart des cancers du col, environ 90 %, se développent à partir des cellules de l’exocol, ils sont appelés « carcinomes épidermoïdes ». Si le cancer touche les cellules glandulaires de l’endocol, il s’agit d’un « adénomcarcinome ». Le cancer du col de l’utérus est un cancer de la femme jeune avec plus de 67 % de cas diagnostiqués avant l’âge de 65 ans.
Quelles sont les causes du cancer du col de l’utérus ?
La cause principale identifiée, et qui concerne près de 90 % des cancers du col de l’utérus, est l’infection prolongée par un virus : le « papillomavirus humain » (ou HPV). L’HPV est un virus sexuellement transmissible fréquemment rencontré chez les femmes. Il en existe plus d’une centaine de types différents mais seuls une dizaine sont cancérigènes.
Une fois dans l’organisme, le virus se loge au niveau de la muqueuse du col. Il pourra être éliminé naturellement, et même ne provoquer aucun signe particulier. Parfois, il provoquera une infection du col sans gravité. Mais dans certains cas, l’infection persiste et, s’il reste pendant plusieurs années, le virus agressera lentement les cellules et les transformera en cellules précancéreuses puis cancéreuses.
La survenue du cancer est favorisée par plusieurs facteurs de risque identifiés comme augmentant la probabilité de contamination par l’HPV. Néanmoins, la règle de base pour les facteurs de risque est simple. Leur présence n'entraîne pas systématiquement le développement d'un cancer, de même, que leur absence n’empêche pas son apparition.
L’histoire sexuelle de la femme est le premier facteur de risque. Si elle a eu son premier rapport sexuel avant l’âge de 17 ans, les modifications physiologiques du col lors de la puberté le rendent plus vulnérable à l’HPV. De même que multiplier le nombre de partenaires et délaisser l’usage de préservatif augmentent le risque d’infection par HPV.
Les accouchements multiples sont à risque. Plus le nombre d’accouchement est élevé, plus le risque de cancer du col augmente.
Le tabagisme est, paradoxalement associé à une plus grande fréquence de cancer du col. Lorsqu’une femme fume, les substances toxiques contenues dans la cigarette se retrouvent dans la glaire cervicale, fragilisent les cellules du col et y facilitent la pénétration du virus. Ce risque est proportionnel à la quantité de cigarettes fumées.
La contraception orale type pilule estro-progestative favoriserait la survenue de cancers glandulaires.
L’immunodépression, qu’elle soit d’origine médicamenteuse ou due au virus du SIDA, diminue les défenses naturelles présentes dans l’utérus.
Les femmes vivant dans des conditions socio-économiques défavorisées sont également sujettes aux infections à l’HPV, notamment à cause de l’absence récurrente de mesures de dépistage et de visite chez le gynécologue.
Quels sont les signes du cancer du col de l’utérus ?
Le cancer du col de l’utérus est caractérisé par une évolution lente et à bas bruit. Dans les premières années de développement, notamment au stade précancéreux de dysplasie, aucun signe n’est visible ou perceptible. C’est là où réside l’intérêt des campagnes de dépistage, pour intervenir avant que la lésion ne s’aggrave. Mais lorsque le temps passe et que le cancer s’installe, les premiers signes apparaissent. Ils peuvent être soit en rapport avec les conséquences directes du cancer sur le col de l’utérus, soit en rapport avec son extension aux organes voisins.
Le signe le plus fréquent est le saignement gynécologique. On le classe en deux grandes familles : les saignements en dehors des règles, ce sont les « métrorragies », et les saignements pendant les règles, les « ménorragies ». Les métrorragies sont plus fréquemment rencontrées. Les saignements sont, au départ, provoquées lors des rapports sexuels, puis deviennent petit à petit spontanés. Ils sont en général peu abondants et intermittents, mais ils ne doivent pas être pris à la légère.
Le deuxième signe est l’écoulement de pertes blanches appelées « leucorrhées ». Elles correspondent à une perte de glaire et de mucus mélangées à du sang, et sont donc plutôt de couleur rose.
Des douleurs pelviennes peuvent apparaître lorsque le cancer devient plus agressif. Elles surviennent dans un premier temps lors des rapports sexuels, puis elles deviennent persistantes dans un second temps.
Enfin pour les cancers les plus évolués, les organes du voisinage peuvent subir des altérations : une infection urinaire (« cystite »), des envies d’aller uriner fréquentes (« pollakiurie ») ou du sang dans les urines (« hématurie »), si la vessie est touchée. Si le rectum est touché, il est possible de retrouver des envies pressantes d’aller à la selle avec des douleurs rectales (« ténesmes » et épreintes »). Si les racines nerveuses ou les nerfs sont touchés, il est possible d’observer des douleurs dans les jambes.