Que faire en cas de gastroentérite ?
Dans la plupart des cas, la gastroentérite aiguë peut être prise en charge au domicile, en particulier si l’affection est récente et n’empêche pas de boire.
Lorsqu’un enfant souffre de diarrhée, le plus important est d’éviter la déshydratation et la perte de sels minéraux. Il ne faut donc jamais réhydrater un enfant avec de l’eau pure, car il pourrait mal le tolérer. Avant l’âge de dix-huit mois, tous les autres types de boissons (eau sucrée, sodas à base de cola, ou autres) sont inadaptés.
• Chez le nourrisson, il faut éviter de lui donner du lait maternisé pendant la diarrhée, en revanche, il est possible de l’allaiter. En l’absence d’allaitement, il faut lui donner seulement des solutés de réhydratation pendant six heures (à volonté). Il existe en pharmacie des solutés de réhydratation équilibrés et adaptés aux besoins des nourrissons. La solution préparée doit être conservée au réfrigérateur vingt-quatre heures au plus. On peut l’administrer froide car cela calme les vomissements. Il faut commencer en administrant 5 à 15 ml à chaque fois, plusieurs fois par heure, par petites gorgées ou à la cuillère.
Chez le bébé de 0 à 6 mois, on donne classiquement entre 30 à 90 ml par heure. De 6 mois à 2 ans, 90 à 120 ml par heure.
Si l’enfant recommence à vomir, il faut faire une pause de 30 à 60 minutes et recommencer la séquence depuis le début (toujours en donnant 5-15 ml à chaque fois).
Quand le bébé va mieux, il est possible ensuite d’utiliser un lait sans lactose pendant quelques jours.
• Chez l’enfant plus grand (2 ans et plus), il faut veiller à ce qu’il boive régulièrement et plus que d’habitude des boissons contenant du sucre et du sel (eau sucrée, bouillons de légumes ou solutés de réhydratation) pour compenser les pertes en eau et en sel liées à la diarrhée.
Si la diarrhée est un peu forte, il est aussi possible d’utiliser au départ une solution de réhydratation chez le jeune enfant : de 125 à 250 ml par heure par petites quantités.
Il est nécessaire ensuite de lui donner des repas plus petits, mais plus fréquents, composés d'aliments salés, riches en sucres et sans résidus qui ont un effet anti-diarrhéique (riz, pâtes, carottes cuites). À l'exception des bananes, il vaut mieux éviter les fruits et les légumes crus, les boissons glacées.
Les sodas ne sont pas vraiment contre-indiqués mais sont souvent mal tolérés. En voyage, quand on n’a rien d’autre, il est possible de les utiliser en améliorant leur tolérance en les dégazéifiant un peu.
Lorsque la diarrhée cesse, il faut réintroduire les aliments habituels progressivement, en trois à quatre jours.
Dans la plupart des cas, ces règles alimentaires sont suffisantes et les signes disparaissent en quelques jours.
Chez l’enfant, pour soulager les douleurs intestinales et limiter la diarrhée, il est possible de prendre en plus des médicaments disponibles sans ordonnance comme des pansements intestinaux (argiles) ou des ralentisseurs du transit.
Les diarrhées aiguës sont, la plupart du temps, d'origine virale et ne nécessitent pas d'antibiotiques. Le traitement antibiotique ne se justifie que si la cause bactérienne de la diarrhée a été établie par un examen de selles en laboratoire ou en cas de complication.
Dans de rares cas, la diarrhée peut entraîner une déshydratation et nécessiter une hospitalisation pour réhydrater le malade au moyen d’une perfusion ou en administrant de petites quantités de soluté de réhydratation sous contrôle médical.
Peut-on donner des anti-diarrhéiques chez l’enfant ?
La prise en charge de la gastroentérite aiguë de l’enfant consiste d'abord à prévenir la déshydratation et à éviter la contamination de l'entourage. En cas de diarrhée aiguë, deux types de médicaments existent :
Les plus simples à utiliser sont les « pansements intestinaux » (ou protecteurs intestinaux) qui vont tapisser la muqueuse intestinale ou absorber les gaz (« argiles »). Ils peuvent cependant diminuer l'effet d'autres médicaments qui seront pris par ailleurs en limitant leur absorption (bien lire la notice).
D’autres médicaments peuvent être utilisés avec prudence : plutôt que les ralentisseurs du transit (type lopéramide), on préfère utiliser désormais des anti-diarrhéiques antisécrétoires intestinaux (type racécadotril), en utilisant la forme pédiatrique. Ce dernier ne modifie pas les contractions de l'intestin, mais limite l’excrétion d’eau par la muqueuse intestinale et il diminue donc la fréquence des selles.
Dans la mesure où la diarrhée aiguë est une forme de défense de l’organisme pour éliminer les germes, ils doivent être utilisés avec prudence. En particulier, en cas de diarrhée avec du sang dans les selles, les ralentisseurs sont contre-indiqués et il faut consulter un médecin.