Que peut-on faire en cas d'acidocétose diabétique ?
L'association d'un amaigrissement rapide et d'une cétonurie chez un diabétique, avec soif importante et mictions fréquentes (syndrome « polyuro-polydipsique ») sont les signes cliniques et biologiques les plus évidents de l'acidocétose diabétique, ce qui impose immédiatement une réhydratation et une augmentation des doses d’insuline afin de prévenir l’aggravation du problème.
Il vaut mieux aller à l’hôpital directement pour une prise en charge rapide qui impose souvent une perfusion.
Quel est le traitement de l’acidocétose diabétique ?
Les malades souffrant d’une acidocétose diabétique sont hospitalisés et le traitement est basé sur l’administration d’insuline et de sérum physiologique additionné de glucose et de potassium. Il doit être entrepris sans attendre le résultat des examens complémentaires et vise à un retour progressif à la normale en 8 à 12 heures.
A côté du traitement spécifique de l’acidocétose, il faut éventuellement envisager les soins non-spécifiques du coma et toujours prendre en charge les causes déclenchantes de l’acidocétose (infection, maladie type infarctus ou urgence chirurgicale…).
• Le traitement de la cétose repose sur l’administration d’insuline dite « rapide » (à action immédiate). Des doses modérées d’insuline de l’ordre de 10 unités par heure permettent généralement d’obtenir une activité biologique optimale.
L’insuline rapide est administrée, soit par perfusion continue intra-veineuse à la pompe, soit par injection horaire d’insuline en intra-veineux.
Lors de la disparition de la cétose, on passera à l’injection sous-cutanée d’insuline toutes les 3 ou 4 heures, la dose étant adaptée en fonction de la glycémie capillaire, en ayant soin d’éviter tout hiatus dans l’administration d’insuline.
• La réanimation hydro-électrolytique est sûrement la prescription la plus importante et la plus urgente du coma acidocétosique : il faut généralement administrer 6 à 8 litres en 24 heures, dont la moitié doit être apportée dans les 6 premières heures.
Il s’agit d’administrer des solutés isotoniques pour éviter le risque d’œdème cérébral. On ne commence par du bicarbonate isotonique à 14 ‰ que si l’acidocétose semble sévère, puis on continue par 1 ou 2 litres de sérum physiologique, suivi par des perfusions de glucosé isotonique enrichi en chlorure de sodium et en chlorure de potassium. En cas de collapsus, on ajoute du sang ou des substituts.
L’apport de potassium est essentiel. En effet d’une part, la correction de l’acidose (en particulier lors des perfusions de bicarbonate) et la prescription d’insuline, stoppent la sortie de potassium de la cellule et induisent au contraire une rentrée intra-cellulaire, d’autre part, la poursuite de la diurèse osmotique et d’éventuels vomissements, continuent à entretenir une perte potassique, si bien que la kaliémie chute dans tous les cas.
La diurèse horaire est évidemment un élément essentiel de surveillance. Cette réanimation est adaptée à chaque malade, grâce à une surveillance rigoureuse qui se fait toutes les heures.
Les soins habituels et non spécifiques du coma sont basés sur l’asepsie lors de la pose d’un cathéter intra-veineux et d’une éventuelle sonde urétrale, ainsi que l’évacuation systématique du liquide gastrique par sondage chez un malade inconscient intubé, la mise sur un matelas anti-escarres, ainsi que l’administration préventive d’héparine pour prévenir les thromboses chez les personnes ayant un mauvais état veineux des membres inférieurs.
Le dernier aspect, qui n’est pas le moins important est le traitement de la cause de l’acidocétose, en particulier en cas d’infection, l’antibiothérapie probabiliste intra-veineuse est systématique dès les prélèvements faits.