Le vélo est l’exercice physique de référence pour le corps, puisqu’il s’effectue en apesanteur, donc ne traumatise pas les articulations. C’est en plus, d’un point de vue sollicitation douce et régulière du cœur, le sport que l’on peut recommander sans arrière pensée. Avec la marche et la natation.
Faire du vélo, en dehors des « bobos » parisiens qui veulent en faire leur arme anti embouteillage de référence, a plutôt une image ringarde, traduite par les accusation récurrentes sur ses effets, sur l’inconfort et sur la sexualité.
C’est vrai que la selle appuie sur la région phare des organes sexuels : le périnée.
Chez les femmes
Il existe des protections en gel, qui se mettent sur la selle et qui sont très efficaces. L’important d’ailleurs n’est pas la selle, mais le positionnement du guidon. En effet, lorsque les mains se retrouvent plus basses que le niveau de la selle, la pression s'accroît nettement sur le périnée et on observe ensuite une diminution de la sensibilité des organes génitaux. Donc bien régler la hauteur du guidon, c'est-à-dire pas plus bas que la hauteur de la selle.
Un étude américaine a insinué, il y a quelques années, qu’une pratique intensive du vélo, en particulier en salle, pouvait entraîner une compression trop importante du périnée et provoquer ainsi des troubles sexuels.
Il s’agissait en fait d’une étude prétexte, un contre-pied des spécialistes américains, pour faire la promotion du vélo elliptique, de plus en plus populaire et qu’il fallait vendre. Le vélo elliptique, c’est ce vélo, très mode, en fait un appareil de musculation, qui simule la marche tandis que l'on se tient à deux poignées qui bougent d'avant en arrière. Et là, miracle, grâce à lui, la sexualité des femmes de l’étude s’est considérablement améliorée…
Qu’est-ce qu’il faut retenir de cela ? D’abord que c’est un problème de selle qui n’est pas difficile à comprendre : si on règle mal sa selle, il est bien évident que la zone qui va être meurtrie ne sera pas spécialement prête aux jeux de l’amour qui vont s’y dérouler.
Chez les hommes
On reste dans les études américaines et chez les hommes. En 1998 – ce n’est pas récent –, les autorités de santé américaines furent alertées de l'effet des selles sur l'érection, suite aux plaintes répétées des policiers à vélo. Pas moins de 15 agents sur 23 rapportaient des problèmes d'érection, de douleur à l'aine ou d'insensibilité génitale. Là encore, on a fini par savoir que cette étude était plutôt destinée à promouvoir la motorisation électrique de policiers fatigués de pédaler...
Les études les plus récentes viennent de tuer ces légendes à la peau tenace, et on peut affirmer que les coureurs cyclistes professionnels n’ont pas plus ou moins de troubles de leur sexualité que les autres athlètes.
En revanche, on peut révéler une de ces vérités médicales que l’on peut dévoile rarement, mais qui a fait la légende des coureurs du Tour de France... La pratique du vélo de compétition et les heures de selle ralentissent le retour veineux de cette région que les anatomistes d’un autre siècle ont appelé le plexus honteux. Le ralentissement a un effet notable sur la longueur de l’organe concerné. Ce qui explique pourquoi les coureurs du Tour de France étaient si populaires les soirs d’étape… Ce serait probablement toujours le cas, mais à une époque bénie où les portables n’espionnaient pas les moindres faits et gestes de nos champions !