Les recommandations actuelles de gériatrie conseillent au personnes âgées de faire au moins 150 minutes d'activité physique par semaine, sur au moins 10 minutes d’affilé, pour rester en bonne santé. Mais un tel schéma d’activité physique n'est pas toujours facile à atteindre pour les personnes âgées, au fur et à mesure qu’elles avancent en âge et, en particulier, en cas d’apparition d’une arthrose des jambes.
Une nouvelle étude, publiée dans le British Journal of Sports Medicine, suggère que c’est surtout la quantité journalière d’activité physique qui est importante pour réduire le risque de décès : il faut faire au moins 30 minutes d'activité physique, d'intensité légère à modérée, qu’importe que ce soit en 10 minutes d’affilée ou en quelques minutes par-ci, par-là.
Une étude sur des personnes de 78 ans
Ces résultats sont issus d’une analyse des données de la British Regional Heart Study. Il s’agit d’une cohorte de 7735 hommes de 24 villes britanniques, qui sont suivis depuis 1978-80. En 2010-2012, les 3137 survivants ont été invités à participer à une étude visant à évaluer le type d’activité physique nécessaire au maintien d’une bonne santé.
Au total, 1566 hommes (50%) ont accepté de porter un accéléromètre pendant au moins 7 jours, mais après avoir exclu ceux qui souffraient d'une cardiopathie préexistante et ceux qui n'avaient pas porté suffisamment leur accéléromètre, l'analyse finale est basée sur 1181 hommes, dont l'âge moyen était de 78 ans.
Réduction de 17% de la mortalité sur 5 ans
Au cours de la période d’étude, qui est en moyenne d'environ 5 ans, 194 des hommes sont morts et il apparaît que c’est le volume total d'activité physique, plus que le type d'intensité, qu’elle soit légère ou modérée, qui est associé à un moindre risque de décès de 17%, quelle qu'en soit la cause.
Chaque tranche de 30 minutes supplémentaires d'activité physique légère par jour, comme faire du jardinage ou promener son chien, est associée à une réduction de 17% du risque de décès. Cette association persiste même après avoir pris en compte les facteurs de risque qui peuvent influer sur l’espérance de vie. Par ailleurs, chaque tranche de 1000 pas de plus réduit la mortalité de 15%.
Des objectifs adaptés à l’âge
Alors que la réduction du risque de décès est d'environ 33% pour chaque 30 minutes supplémentaires par jour d'activité physique d'intensité modérée à forte, les bénéfices de l'activité légère sont suffisamment importants pour que cela prolonge la vie des personnes âgées qui ne peuvent pas tenir un rythme élevé.
Le fractionnement des périodes d’activité (périodes d’activité de 10 minutes d’affilée ou périodes plus courtes) ne modifie pas vraiment la diminution du risque, du moment que l’activité est suffisante au total.
Les périodes les plus courtes d’activité physique semblent les plus faciles à réaliser pour ces personnes âgées, puisque les deux tiers (66%) des hommes ont atteint leur total hebdomadaire d'activité physique de cette façon, alors que seulement 16% réussissaient à le faire par période de 10 minutes ou plus.
Des conséquences pratiques
Il s’agit bien sûr uniquement d’une étude observationnelle et aucune conclusion formelle ne peut être tirée en termes de relation de cause à effet. De plus, cette étude n’a concernée que les hommes.
Néanmoins, dans une autre grande étude récente de suivi de plus de 24 000 adultes sur 18 ans, publiée dans le European Journal of Preventive Cardiology, il apparaît que toute activité physique chez les personnes âgées, même modérée, réduit de 14% le risque cardiovasculaire par rapport aux personnes sédentaires.
Cette étude est donc particulièrement intéressante, étant donné que les niveaux d'activité physique diminuent rapidement à mesure que les gens vieillissent.
Toute activité physique, même modeste, vaut la peine d'être essayée chez les personnes âgées.