Le Docteur Olivier Véran, député (En marche) et neurologue hospitalier réputé (Grenoble), est aussi rapporteur de la Commission des affaires sociales. Il remet, ce jeudi, à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, les résultats d’un travail qui montre que, dans chaque classe, en moyenne trois élèves arrivent à l'école le matin sans avoir pris de petit-déjeuner. Un travail précis qui dérange quand on connaît l’importance de ce premier repas.
Alors que depuis très longtemps, les anglo-saxons publient des travaux scientifiques qui montrent l’aspect fondamental du premier repas de la journée, dans notre pays qui se targue, pourtant, d’être celui du bon goût gastronomique, le café sur le pouce était plutôt la mauvaise règle diététique.
La situation s’est améliorée progressivement et, contrairement aux idées reçues, les derniers chiffres montraient que, seule une très faible proportion des gens interrogés, « saute » le petit-déjeuner. Ils ne seraient que 10 %. Alors qu’il y a moins de dix ans encore, un enfant sur cinq partait le matin à l’école ou à ses jeux le ventre vide, le chiffre déclaratif des parents évoquait presque le sans faute. Ce qui était parfaitement faux si l’on en croit ces nouveaux chiffres.
D’autant plus regrettable qu’un petit-déjeuner copieux a tout pour plaire.
Notre corps sort d’une nuit qui, même si elle est synonyme la plupart du temps de repos, n’en reste pas moins une période où notre organisme fonctionne, dans certains domaines, comme en plein jour. Si nos muscles s’agitent très peu, notre cœur continue à battre, notre respiration à fonctionner et nos cellules à sécréter tout un tas de substances vitales. C’est donc toute une usine, sans matières premières, que l’on va renvoyer à l’école. D’ailleurs, les performances du milieu de la matinée sont souvent très dépendantes de la richesse de notre sang en énergie. Rappelons que le cerveau est le plus gros consommateur de sucre, donc d’énergie, de notre corps.
En revanche, dire que on a petit déjeuné, ne veut pas dire que l’on a « bien » petit déjeuné….
L’effort doit être mis sur la qualité de ce repas, car, si on devait classer ces consommateurs, on le ferait en fonction de la quantité d’énergie absorbée le matin par rapport au 100 % dont nous avons besoin. Tous les diététiciens sont d’accord pour préconiser que le petit-déjeuner devrait nous fournir 25 % - au moins – de nos besoins quotidiens.
Les ennemis du petit-déjeuner copieux objecteront que les Américains sont plutôt, en moyenne, très enveloppés et que leur petit-déjeuner doit bien être un peu responsable.
Certes, mais uniquement ceux qui ne respectent pas le bon équilibre entre les différents éléments dont nous avons besoin, les protéines, les sucres et les graisses. Et, c’est là que le bon sens Français doit reprendre la main, en essayant de mélanger ces aliments dont nous sommes si riches. Un fruit, un laitage, du pain, un peu de confitures et une boisson, plutôt le thé sans trop de sucre. Oublier les œufs et le bacon dégoulinant de graisse, un fromage pas trop gras, fera l’affaire. L’idéal, en matière de protéines est, pour une fois, Japonais, c’est le poisson. Mais, dur à avaler, surtout pour des enfants, dans l’hexagone. La seule concession à faire à l’Amérique est certainement les céréales, du moins celles dont l’apport calorique par tasse (vous trouverez cette information sur le paquet) n’est pas trop élevé.
On peut conclure qu’Anglais ou Français, tout se défend. Ce qui est moins défendable c’est de ne pas prendre de petit-déjeuner !
Les conclusions de cette étude doivent conduire les parents à ne pas transiger. La communication doit aller dans ce sens. Et devant l’objection, légitime, qui prétend que ces repas du matin ne sont pas pris en raison d’un problème financier, Olivier Véran propose que des petits déjeuners gratuits soient distribués aux enfants des zones d'éducation prioritaire et des écoles rurales. Alors plus d’excuses…