On entend tout et son contraire sur les conséquences. Une seule certitude : nous vivons sous le rythme de notre horloge interne ; de nos horloges, qui n’aiment pas beaucoup ces dérèglements bi annuels et le font savoir chez certains. Cela va grogner, avec toujours les mêmes plaintes : « on est fatigué... Ce changement d'heure nous tue... les enfants encaissent mal... »
Psy ou réel?
La médecine de tous les jours aurait tendance à trouver que ces arguments sont dans la tête. En tous cas bien disproportionné pour ce qui peut paraître un détail… Mais il existe une nouvelle discipline de la médecine, que l’on appelle la « chronobiologie » qui fait de notre horloge interne un outil un peu plus sophistiqué qu’on ne le pense. Et des études suggère que ce changement d’heure serait même, plus perturbant, que le décalage horaire des voyages « est - ouest » que les grands voyageurs connaissent bien et ont de plus en plus de mal à supporter en vieillissant.
On change d'heure 2 fois par an...
Une fois dans un sens, une fois dans l'autre : les conséquences ne sont pas les mêmes dans les 2 cas. Le plus mauvais changement est celui de dimanche. Parce qu’il nous prive d’une heure de sommeil, à la différence de l’autre qui en rajoute une. Et puis celui-là ne s’effectue pas en période de vacances scolaires, donc sans possibilité de se recaler tranquillement.
Une seule étude, suédoise, dit qu’ils y auraient une augmentation des crises cardiaques dans les trois jours suivant cette période contre 5 % de moins lors du passage à l'heure d'hiver…Il n’y a, semble-t-il, pas d’études similaires dans notre pays, même si de nombreux médecins constatent, chaque année, une augmentation de la consommation de somnifères et de tranquillisants dans les quinze jours qui suivent.
Les défenseurs de la formule disent que cela arrive à tout le monde de se coucher une heure plus tard, de dormir une heure de moins qu'à l'accoutumée, de temps en temps... Et on s'en remet très bien
C’est pourtant différent. ! Ces changements d’habitude sont très ponctuel. « De temps en temps ». Le lendemain on reprend les habitudes. Là, ça se répète tous les jours et il faut du temps pour assimiler ce changement. Curieusement, ce sont les « couches tôt » ou les « lèves tôt », réglés comme du papier à musique qui ne supporte pas bien… Ils ont pourtant la chance d’avoir une horloge interne bien réglée. En fait des horloges, parce qu’elles sont plusieurs qui gèrent tout notre fonctionnement, une horloge pour les repas, une pour le sommeil, une pour le travail … ! Ainsi qu’une pour les sécrétions de nos hormones ce qui explique pourquoi certains dérèglements de ces horloges sont faciles à constater. Par exemple les insomnies toujours à la même heure, les dépressions nerveuses saisonnières ou, tout simplement la prise de poids à période fixe. Cela traduit un mauvais fonctionnement de nos rythmes internes.
Un conseil : surtout pas de médicaments :
Pendant une semaine évitez l’exercice physique et les excitants après 15 heures, profitez-en pour revoir un peu le confort de la chambre - virez la télé par exemple – aérez, et puis surtout couchez vous, dès que vous en avez envie.
Pour les enfants, il aurait fallu depuis deux-jours essayer de perdre une demi heure. Pour eux et les personnes âgées, c’est un peu plus dur. Prévenez-les de faire attention en faisant du sport à l’école car, comme pour la conduite automobile, les accidents seront plus nombreux cette semaine…
Pour la dernière fois?
Toutefois, cela ne mérite probablement pas d’en faire un débat santé comme certains aimeraient qu’on le fasse…Les euro-députés demandent en effet à la Commission européenne « une évaluation complète » du changement d'heure, aux bénéfices contestés. A moins que dans le termes bénéfices on englobe le bénéfice économique de cette mesure. Un autre débat que le nôtre.
Pour cette année, nous n’avons pas le choix et en une dizaine de jours, cela devrait être réglé pour tout le monde… Pénible; en aucun cas dangereux.