On reprend, là encore, l’exemple de l’automobile qui reste la référence du mâle moderne. Se "mettre dans le rouge", c’est atteindre la zone dangereuse du compte-tours, la limite à partir de laquelle le moteur est en péril, parce qu’il risque de chauffer. Ce n’est pas une si mauvaise comparaison que cela dans le cas de l’activité physique.
Toutefois, le moteur humain ne monte pas trop en température. C’est plutôt, pour lui, un problème d’alimentation en carburant. La façon la plus efficace qu’à notre corps pour transformer le sucre en énergie est de fournir de l’oxygène aux brûleurs. L’oxygène arrive par les poumons et passe dans le sang, qui joue le rôle de distributeur. Plus l’effort est intense, plus on a besoin d’oxygène.
Circuit de secours
C’est pour cela que l’effort essouffle et que le pouls augmente. Logique, non ? Oui, mais lorsque la limite est atteinte, il existe un circuit de secours au moment du "passage dans le rouge". Un autre brûleur se met en branle ; il ne nécessite pas d’oxygène mais est, en revanche, de mauvaise qualité. Et notre malheureux cycliste, entre deux gorgées d’une boisson dont il prend encore le soin de montrer la marque, pendant que son soigneur l’affuble d’une casquette ridicule aux couleurs de son sponsor, avoue : "j’ai fait du lactique".
Le lactique, c’est le résidu de la mauvaise carburation. Le muscle n’aime pas l’acide lactique du tout, pour la bonne raison que c’est lui le responsable des crampes.
Pour l’éliminer, il faut boire, ce que notre brave cycliste a fait avec conscience tout au long de l’étape, et surtout passer de longues minutes sur la table de massage, car à la différence du sportif du dimanche qui met quelques jours à récupérer, notre professionnel sait qu’il a quatre cols au programme du lendemain… Pas difficile, après cela, de comprendre pourquoi les faiseurs de miracles médicaux font recette dans le peloton !