L’hypertension artérielle et le diabète sont des maladies à combattre d’emblée chez les gens trop gros, et l’effet de la perte de poids est souvent spectaculaire.
Régime et cholestérol : pas évident
Mais un des ennemis du cœur et que l’on retrouve pratiquement chez tous les gens trop gros est l’excès de cholestérol. La perte de poids, lorsque l’on a un cholestérol trop élevé, reste le premier conseil du médecin. Malheureusement le régime n’est la plupart du temps pas suffisant. Ce qui est difficile à expliquer devant des patients très sérieux qui font scrupuleusement leur régime mais ne voient leur taux de cholestérol rester stationnaire au fil du temps et des prises de sang mensuelles. Avant d’être journaliste, j’ai exercé la médecine générale. J’avais un sens de la formule qui plaisait bien à ma patientèle et qui présageait probablement de ma vie d’informateur. En particulier lorsqu’il s’agissait d’évoquer les excès de cholestérol et la sempiternelle protestation : « Docteur, je ne mange que des produits sains » ! Un simple examen des varicosités au niveau du visage ou de la silhouette générale suffisait pour comprendre qu’on n’avait pas la même définition de la « sainteté » et qu’il fallait sortir un argument massue. Je laissais un silence s’installer, le temps de susciter l’inquiétude. Puis j’ajoutais :
- « Réfléchissez aux vaches ! Qu’est-ce qu’elles produisent, les vaches ? »
- Un murmure inquiet : « Du lait… »
- « Et on fait quoi avec le lait ? »
- « Du fromage et du beurre… »
- « Et qu’est-ce qu’il y a dans le beurre et le lait ? »
- « Du gras… du cholestérol… »
- « Et qu’est-ce qu’elle mange, la vache ? »
- « De l’herbe ! »
- « Et bien voilà, elle est comme vous, la vache. On ne peut pas manger plus sain qu’elle, et pourtant… elle ne produit pratiquement que de la graisse et des protéines. »
Puis j’expliquais que, chez certains humains, cette fabrique interne de cholestérol était bien injuste et nécessitait certes des précautions diététiques, mais surtout un traitement préventif.
J’ai arrêté cet exemple pourtant très imagé et surtout facile à comprendre le jour où le mari d’une malade est venu, pas content du tout, me demander pourquoi j’avais traité sa femme de ruminante !
C’est pourquoi médicaments – même s’ils sont particulièrement décriés, en particulier les statines par certains médecins en quête de publicité – ont sauvé des milliers de vies depuis leur arrivée chez le médecin.
En revanche, perdre du poids revient à donner un sérieux coup de main au cœur. Il n’est rien d’autre qu’une pompe qui peine, plus la charge devenant lourde. Irriguer un cœur obèse, qui plus est avec des tuyaux que la graisse maltraite, n’est pas une mince affaire.